Lieutenant-Général Bailly de Monthion

Tous les sujets relatifs aux guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1815) ont leur place ici. Le but est qu'il en soit débattu de manière sérieuse, voire studieuse. Les questions amenant des développements importants ou nouveaux pourront voir ces derniers se transformer en articles "permanents" sur le site.

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Lieutenant-Général Bailly de Monthion

Messagepar BOUVARD Cyril sur 06 Aoû 2015, 17:54

Bonsoir,

"Surfant" sur le net sur le très beau site http://centjours.mont-saint-jean.com/, alors que je regardais la planche uniformologique concernant l’État-major du GQG (http://centjours.mont-saint-jean.com/un ... iformes=17) j'ai la surprise de tomber sur le Lieutenant-Général BAILLY DE MONTHYON (ou MONTHION) natif de Saint Denis de La Réunion et dont le buste trône en bonne place devant le jardin botanique de ladite ville. Honte sur moi, j'avoue que je n'avais jamais cherché à en savoir plus sur ce personnage :
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Un rapide coup d’œil sur le net, une belle carrière militaire :

Né en 1776, Sous-Lieutenant au 74e de Ligne le 24 février 1793, puis aux armée de Moselle et du Nord (affaire de Saint-Wendel, puis à des combats dans la forêt de Mormal et à la défense de Maubeuge), radié comme noble le 6 septembre 1793 et emprisonné. Aide de camp du général en chef Turreau à l'Armée des Pyrénées orientales le 10 Octobre 1793, puis à l'Armée de l'Ouest toujours sous Turreau (Noirmoutier, Tiffauges, les Landes) en 1794. Suit Turreau à Belle-Isle-en-Mer le 20 mai 1794. Lieutenant le 20 Janvier 1795, puis capitaine-adjoint le 5 octobre 1796 à l'Armée de Sambre-et-Meuse. 17 Septembre 1797, à nouveau Aide-de-Camp de Turreau à l'armée de Mayence. 1798 : Armée d'Helvétie. 1799 : Armée du Danube (défense de Kehl, puis au Simplon). Combat à Biberach (10 Décembre 1799).

Seconde Campagne d'Italie (Suze le 22 Mai, Sant' Ambrosio les 4 et 5 juin). Devient chef d'escadron provisoire au 9e Chasseur à cheval le 27 Juin. Sert en Suisse comme chef d’état major des divisions stationnées dans le Valais et sur le Simplon.
27 avril 1802 : confirmé dans son grade de chef d’escadron.

Après Marengo il est rattaché à l'EM de Berthier. Décoré par l'Empereur de la Légion d'Honneur le 16 Juin 1804 (la date est très étonnante : avant même le 1ere remise du 15 Juillet 1804 en la chapelle des Invalides ???). Campagne de 1805 : Memmingen, Ulm, Hollabrunn, passe Colonel après Austerlitz. Adjudant commandant et officier de la Légion d’Honneur le 1er mars 1806.

Différentes missions diplomatiques l'occupent puis à l’état-major général sous Pannetier en 1806. Campagne de Prusse et de Pologne (Nasielsk, Golymin, Hoff, Eylau, Heilsberg et Friedland). Aide-major-général à l’état major de Berthier le 20 mars 1807.

Gouverneur de Tilsitt et commandant de la Légion d’Honneur le 11 juillet 1807. Chef d’État-major de Murat le 21 février 1808. Envoyé en mission auprès du roi d'Espagne Charles IV. Général de Brigade le 22 mai de la même année. Commandant à Vittoria le 15 juin, à Bilbao le 18 septembre ; fut forcé d'évacuer cette ville après un combat le 20 septembre. Placé à la suite de l'état-major général de l'armée d'Espagne le 15 novembre.
Baron d'Empire le 28 janvier 1809.

Rappelé pour la campagne d'Autriche il est nommé Chef d’État-major puis commande l'Aile Gauche à la première affaire de la Rohr (20 avril 1809 ?), Eckmühl, Essling, Wagram où il a 3 chevaux tués sous lui. Comte d'Empire le 15 Aout 1809. Pour l'anecdote, d'après le "PRECIS POLITIQUE ET MILITAIRE DES CAMPAGNES DE 1812 a 1814."c'est durant cette période qui suivit Wagram qu'un certain Jomini, fut placé sous ses ordres après que Ney se soit plus ou moins débarrassé de lui (il était son chef d’état-major au VIe Corps).

Inspecte les divisions destinée à l'Espagne en 1810.
Commande à Bayonne le bureau d'état-major, les dépôts, le département des Basses-Pyrénées et une division de réserve de 20 000 hommes en 1811.

Chef d’État-major de la Grande Armée à Berlin en 1812. Smolensk, La Moscova, Maloyaroslavets et passage de la Bérézina. Nommé le 4 décembre Général de Division puis remplace Berthier comme Major-Général après le départ de l'Empereur. Chef d'état-major du prince Eugène de Beauharnais en Allemagne le 22 janvier 1813.

Lutzen, Bautzen Wurchen, remplace Berthier comme major général du 24 août au 30 octobre 1813. Grand Officier de la Légion d'Honneur le 14 Octobre (j'ai trouvé aussi Novembre) de la même année. 8 novembre 1813 : major-général de la grande armée.

Campagne de France (sert en Champagne), Croix de Saint-Louis à la 1ere Restauration.
Rallié à l'Empereur, Campagne des 100 jours comme chef de l’État-major Général, blessé à Waterloo.

1er octobre 1815 : mis en non-activité.
27 mai 1818 : officier général au sein du corps royal d’état-major.
10 décembre 1826 : mis en disponibilité.
1835 : employé dans l’inspection général de l’infanterie.
Louis-Philippe le fait Pair de France et Grand Cordon de la Légion d'Honneur. Mis à la retraite par la IInde République.
Sa fille unique épouse le fils du Général de cavalerie Pajol. Décède le 7 Septembre 1850.

Enfin, trouvé sur le Net, un extrait du livre de Couderc de Saint Chamant " Napoléon et ses dernières armées " (que je ne connais pas).
Davout à Bertrand, le 8 mai 1815 :
"Il est de mon devoir envers l'Empereur de vous faire des observations sur le choix de M. le général Monthyon pour chef d'état major général que je regarde comme très mauvais. Ce général est méprisé dans l'armée, il est inepte; ses campagnes de 1812, 1813, 1814, malheureusement en ont donné la preuve. Je le considère comme peu sûr; ceci peut tenir à l'imagination, mais ce qui n'y tient pas, c'est sa conduite dans les armées. Je vous prie, monsieur le comte, de mettre mes observations sous les yeux de Sa Majesté: J'ajouterai que si le choix des officiers d'état major a été fait par le général Monthyon, il est à désirer que vous preniez des informations auparavant de donner des lettres de service"

Étonnant tout de même une critique aussi virulente contre un homme qui a toujours été auprès de Berthier, choisi par lui et qui l'a même remplacé à plusieurs reprises (et pas aux moments les plus faciles...) et qui sert encore jusqu'à Waterloo.
Une question un brin provocatrice : pourquoi en 1815 ne pas carrément lui avoir donné le poste de Berthier ? Peut être aurait il mieux fait que Soult lors de la dernière campagne de l'Empereur...? :mrgreen:

Y aurait il inimitié entre Davout et Berthier ?
Bien sûr je suis preneur de toute autres informations et anecdotes que vous pourriez connaitre.

Une dernière question : quelqu’un saurait il m'expliquer les rôles d'Aide-Major-Général et de Major-Général ?
"On ne jure pas, on ne blasphème pas, on n'insulte pas, on ne parle pas des Bourbons ni de leur clique, on vénère l'Empereur et on attend son fils, toute entorse sera à l'amende"

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BOUVARD Cyril
 
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Re: Lieutenant-Général Bailly de Monthion

Messagepar REMY Nicolas-Denis sur 10 Mai 2016, 10:01

Bonjour,
Cette réponse tardive vient du fait que je ne me suis intéressé à la question que dans le cadre de l'uchronie que je réalise.

Le poste d'Aide-Major-Général signifie qu'il est le chef d'état-major du cabinet militaire du Prince Berthier. Son rôle est de gérer tout le courrier militaire (envois, réceptions, ordonnances présentes) du chef d'état-major général de la Grande Armée. C'est donc un rôle pesant et très administratif mais vital car c'est par lui que transitent tous les courriers de la Grande Armée.

Il est a noté que l'avis du Ministre de la Guerre de 1815 tient aussi dans les relations difficiles qu'il a avec lui.
Quant à la question, pourquoi pas lui en 1815 ? Vaste sujet auquel seul Napoléon peut répondre.
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