1809, Autriche. Remontes de la cavalerie française...

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1809, Autriche. Remontes de la cavalerie française...

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Jan 2010, 22:48

Ce post est ouvert suite à la discussion relative initiée dans la rubrique "Les Trois Couleurs", et plus particulièrement le message du 29 décembre 2009 auquel il répond en partie et que vous pouvez lire ici : viewtopic.php?f=2&t=553

Mais comme il apporte en même temps un éclairage historique sur le phénomène des remontes de cavalerie il peut intéresser un lectorat plus large, et je le dépose donc ici. Dont'acte :

Commentaires de Diégo Mané (01/2010) sur l'extrait relatif aux remontes de cavalerie en 1809 tiré de l'ouvrage "1809 de Ratisbonne à Znaïm" par E. Buat.

Vous pouvez consulter ce texte dans la rubrique Histoire Militaire du site en allant ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/1809.Remontes.pdf

Ce chapitre est extrêmement intéressant car il nous permet de constater l'importance du phénomène des remontes au cours d'une campagne, et, en l'occurrence, de son impact sur le nombre et la qualité des chevaux disponibles de la cavalerie française à Wagram après la saignée d'Essling.

J'attire votre attention sur les dates des nombreux documents ayant servi à la rédaction de cette étude. Vous constaterez que plusieurs des mesures arrêtées par l'Empereur, avant comme après la bataille d'Essling, ne trouveront pas leur application à temps pour celle de Wagram (notamment l'instruction donnée le 25 juin aux unités de cavalerie légère stationnées entre Pressbourg et Raab de se remonter en chevaux hongrois).

Il est par ailleurs toujours fait le distingo entre "chevaux de cuirassiers" et "chevaux de cavalerie légère", les premiers étant plus difficiles à se procurer, on n'y a pourtant pas substitué les seconds quitte à avoir davantage de cavaliers lourds à pied que de légers, au grand dam de Napoléon.

Il n'existe donc aucun élément probant dans tout cela pour dire que la taille ou la qualité des chevaux envoyés à l'armée par les dépôts soit inférieure aux standards réglementaires qui s'imposaient, certes mis à mal quant'à l'âge des animaux où à la longueur de la queue de certaines bêtes*, mais est-ce bien grave ?

* "On voulait (jusque-là donc) les chevaux d'escadron à tous crins non seulement pour l'uniformité mais parce-que les chevaux que l'on achèterait à courte queue ne seraient pas neufs et auraient même peut-être beaucoup servi ; d'ailleurs la queue était regardée comme très-utile pour diminuer l'action des mouches et par suite les coups de pied."
(Revue de cavalerie, tome XVI, page 281, Paris, 1892-1893).

Quelques chiffres relatifs aux quatorze régiments lourds de la Réserve de Cavalerie de Bessières : ses 56 escadrons comptent 8.386 hommes au moment d'Essling et 8.235 présents à Wagram.

La 2e division de cuirassiers de Saint-Sulpice, qui à perdu 690 hommes et 580 chevaux du 15 au 28 mai présente un "déficit" de 295 hommes à Wagram par rapport à Essling. Elle semble donc n'avoir été renforcée que d'environ 400 cavaliers.

La 3e division de cuirassiers d'Arrighi (remplaçant Espagne tué à Essling) présente, elle, un "déficit" de 377 hommes, et la 1ère division de grosse cavalerie de Nansouty, en effet plus "grosse", avec 6 régiments au lieu de 4, elle s'est accrue de 521 hommes.

En prenant pour base les 690 pertes de la 2e division, si on apllique la règle de trois aux nombres respectifs d'officiers tués ou blessés des trois divisions à Essling on obtient 660 pertes à la 3e division et 440 à la 1ère. C'est empirique, mais indicatif !

Total environ 1.800 cavaliers dont 400 auront toutefois repris leur place pour Wagram. Bref, nous aurions quelques 1.400 cavaliers des dépôts* qui seraient entrés dans la composition des 8.200 cavaliers lourds de Bessières, soit 17 %, et donc pas de quoi dévaloriser significativement l'ensemble.

*D'autant que ces renforts peuvent aussi bien provenir d'hommes des dépôts des régiments que d'hommes des escadrons de guerre ayant perdu leur monture initiale avant Essling.

Buat dit que la cavalerie de l'armée s'est accrue de 10 à 11.000 cavaliers entre Essling et Wagram. Si l'on défalque les 3.160 cavaliers de la Garde et les 750 chasseurs provisoires tirés des dépôts de l'Armée d'Espagne, les 7.000 hommes restants relèveraient aussi de la même définition que ci-dessus.

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