La campagne anglaise de 1812 et ses suites
Publié:
20 Mai 2011, 11:46
par MASSON Bruno
un petit aperçu de la totalité de l'article que je suis en train d'écrire; le plan prévisionnel d'abord:
I) Préparations
1) Interceptions et contexte global
2) Cibles Possibles
3) Effectifs en Présence
4) Mouvements préparatoires
II)Bref aperçu du déroulement
1)Du début aux Arapiles
2)Des Arapiles à la Frontière Portugaise
III) Conséquences
1)Du côté Français
2)Du côté Anglo-Allié
Re: La campagne Anglaise de 1812 et ses suites
Publié:
25 Mai 2011, 07:46
par MASSON Bruno
2) Cibles PossiblesIl y avait deux possibilités pour cette campagne:
- soit partir de Elvas, attaquer le Ve corps et le repousser vers Séville, prendre la ville et défaire l'armée du Sud par morceaux.
Problème, une telle attaque forcerait la levée du blocus de Cadix, où 10 000 hommes sont occupés à ne rien faire d'utile, et réactiverait le IVe corps qui lui non plus ne gêne personne à Grenade/Cordoue. L'armée du Centre viendrait certainement au secours de Soult, Marmont aussi (il l'a déjà fait une fois), et ce dernier a démontré qu'il était plus réactif que son homologue du sud quand il s'agit d'aider les autres, réalisant ce que le chef Anglais a réussi à éviter jusque là, la réunion de toutes les forces françaises (ou presque) contre lui.
Wellington se retrouverait alors face à une adversité insurmontable, et devrait retraiter vers la frontière, peut-être même avant d'avoir atteint Séville. De plus, cette retraite devrait s'effectuer dans les plaines de l'Andalousie, face à une cavalerie bien supérieure à la sienne, et donc ne pourrait qu'être très coûteuse.
La levée du Blocus de Cadix pourrait aussi donner l'occasion aux Cortès de perdre le peu d'armée régulière qu'ils ont à disposition par une bataille rangée perdue d'avance.
Autre problème possible, le commandant "de remplacement" au Nord serait Spencer, qui a prouvé l'année précédente qu'il ne possédait pas vraiment les nerfs suffisants pour gérer une éventuelle crise. Il a en effet paniqué face à l'avance de Marmont quand Wellington était dans le Sud après Albuera, a reculé trop vite et sans obliger l'ennemi à montrer ses intentions comme le désirait son chef, alors qu'il savait pertinemment que l'Armée du Portugal n'avait ni artillerie lourde pour menacer les forteresses, ni magasins pour soutenir une campagne prolongée, ni même les chariots pour amener des vivres à l'armée depuis ces magasins.
La maîtrise des mers ne sera pas un atout pour cette campagne, car le littoral Andalous est d'un intérêt secondaire pour Soult, il est à peu près tenu en dehors des incursions de la garnison de Cadix (bataille de Coïn, problèmes autour de Malaga)
Dernier point, Wellington n'est pas sûr de la réaction de la population d'Andalousie, qui semble s'accommoder de la Présence Française (ou du moins ne pas trop en souffrir), et n'est pas aussi "productive" en renseignements que son homologue du Nord…
- soit partir de Almeida en direction de Salamanque pour battre l'Armée de Portugal, qui en théorie est la seule armée "mobile" en Espagne (puisqu'elle n'est plus au Portugal), et qui sera le noyau du retour offensif prévisible en 1813.
Salamanque est assez proche de la frontière (plus que Séville) et surtout n'a pas de fortifications (sauf quelques couvents fortifiés par les Français, sur lesquels il a de bonnes informations). Le terrain au-delà de la ville est plus propice à la défense, ce qui devrait lui permettre de la garder un certain temps si il arrive à occuper les autres Armées Françaises, et surtout à ralentir la remontée de Soult.
C'est aussi le centre du réseau d'espions Espagnols que Wellington entretien au nord de l'Espagne, ce qui l'inquiète un peu, car il n'est pas sûr de pourvoir garder la ville, et ceux-ci se démasqueront certainement par leur réaction à son entrée en ville; il prévoit donc de les déménager avec ses bagages dans l'éventualité de l'abandon de la ville, sachant aussi qu'il décapite ainsi ses réseaux.
L'action au nord va aussi faire entrer en action une autre force, l'Armée du Nord, qui aurait servi à couvrir l'armée de Portugal dans l'éventualité d'une campagne en Andalousie, mais pas plus.
Wellington comprend parfaitement qu'une action au Nord est sûre d'avoir plus d'impact qu'une action au Sud, car elle menace au moins indirectement la communication de Madrid avec la France (le passage par la Catalogne est moins sûr et excentrique).
Un bonus inattendu est que Napoléon a intimé l'ordre à Marmont de prêter une division à Suchet pour la conquête de Valence. Cette division, retenue aussi longtemps que possible par son général en chef, n'a servi à rien à Suchet, mais n'est pas encore revenue, et donc diminue l'armée du Portugal.
Autre atout de l'action au Nord, l'Armée du Leon est cantonnée à la frontière du Tras-o-Montes, a été soutenue par les milices Portugaises de Trant et l'Angleterre, et de ce fait est au moins moralement sous les ordres de Wellington (alors que la division de Balesteros fait un peu ce qu'elle veut au Sud, étant rattachée à Cadix et aux Cortès)