La guerre des mines

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La guerre des mines

Messagepar BOUTTET Denis sur 29 Oct 2012, 16:19

Hello,

Tiré de la ressource web suivante, voici un petite texte que je trouve intéressant :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4 ... oom.langFR

... La garnison du fort Monzon, petite place de l'Aragon située sur la Curca, affluent la Lègre, ne comptait que 97 hommes de troupes y compris les officiers, lorsque à la fin de 1813, Mina vint l'assiéger avec 3000 espagnols. Mina connaissant le faible effectif de la garnison et la pénurie de ses moyens de résistance, espérait obtenir la reddition de la place à la première sommation. Mais il y avait là un simple garde du génie Saint-Jacques, qui manifesta des vertus et des talents militaires exceptionnels, même à cette époque où ils étaient si répandus. Il fut l'âme de la défense.
L'ennemi eut recours à la guerre de mines, croyant que la petite garnison n'aurait rien de ce qu'il fallait pour répondre à des attaques de ce genre. En effet, il n'y avait dans tout le fort Monzon que quatre pelles, deux marteaux, deux scies, trois haches, trois pioches ; on n'avait ni chandelles, ni paniers; on n'avait ni enclume, ni charbon pour réparer les outils ou pour en faire, ni ouvriers, ni mineurs. Saint-Jacques fit appel aux hommes de bonne volonté et ces mineurs improvisés ne tardèrent pas à montrer, sous sa direction, le sang-froid et l'habileté des soldats habitués depuis longtemps à ce genre de dangers et de travaux. Pour avoir du suif, on fut obliger de tuer les bœufs, et un gendarme fut assez heureux pour parvenir à fabriquer des chandelles convenables. Une bombe servit d'enclume, un souffler fu confectionné, tant bien que mal, avec une peau de bouc. On fit du charbon avec du bois de l'approvisionnement. La petite garnison était nuit et jour occupée à protéger les mineurs et à repousser les attaques. Les femmes furent employées à déblayer les terres des contre-mines. Le reste du temps elles faisaient le pain et démolissaient les cartouches de l’infanterie afin d’avoir de la poudre pour les mines.
Il fallait donc ménager les munitions. Saint-Jacques eut l’idée de faire déposer sur les parapets de la fortifications des pièces de bois et des tas de pierre qui se trouvèrent tout prêts à être lancés sur l’ennemi lorsqu’il voulut donner l’assaut et qui firent échouer sa tentative. Saint-Jacques avait fait fabriquer aussi cinquante frondes qui servirent à lancer des pierres et de grenades.
Il y eut, pendant ce siège, des combats souterrains qui dépassent en hardiesse et en incidents dramatiques les récits des romans d’aventure. Les français conquirent les outils qui leur manquaient dans les mines de l’ennemi éventrées ou prises de vive force. Lorsque la nature du sol s’opposait à ce qu’on pût marcher au devant des galeries de l’ennemi, Saint-Jacques attendait, cherchant à se rendre compte par le bruit qu’ils faisaient de la marche des ouvriers espagnols, et lorsqu’il les jugeait réunis en grand nombre dans le voisinage des galeries françaises, il les faisait sauter. Dans la nuit du 15 décembre, ayant débouché dans une des galeries de l’ennemi et n’étant pas en force pour l’occuper, il prit un obus en renfermant cinq onces de poudre, y mit le feu, le jeta dans la galerie, fit reboucher le trou de communication : des vapeurs asphyxiantes rendirent la galerie intenable.
Pour obliger la petite troupe à capituler, il fallut avoir recours à la trahison. Un officier attaché à l’état-major de Suchet avait déserté en emportant le sceau du maréchal. On s’en servit pour fabriquer de faux-ordres de reddition qu’on transmit aux défenseurs du fort. Encore ne consentirent-ils à se rendre qu’après s’être assurés que tout le pays environnant était bien entre els mains des espagnols…Il parait que l’humble garde du génie Saint-Jacques fut enfin décoré sous la Restauration…

Voici qui nous ramène au Moyen Age. Un avis sur ce siège ?
Ils sont fous ces bretons, ils brassent la bière à l'eau de mer ...
BOUTTET Denis
 
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