De l'utilisation de l'infanterie.

Destiné aux questions de joueurs confirmés.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

De l'utilisation de l'infanterie.

Messagepar FÉDOR Frédéric sur 09 Nov 2010, 09:59

Amis de l'histoire, des quarterons de généraux, du zèle à la guerre, de l'histoire des Gaulle, bonsoir.

L'infanterie, ma spécialité. Trois formations de combat, les bataillons en colonne (Maurice de Saxe) ; l'ordre mixte, imposé durant la révolution française par l'incorporation des bataillons lourds de volontaires impossibles à mettre en ligne ; l'ordre mince, hérité de la période fédéricienne & voulant être remise à l'ordre du jour par Lannes lui-même, peu avant sa mort (1808-1809). Si on la joue bien en "profondeur", on peut remonter 7 à 9 crans sur le Tableau de moral. Reste à faire baisser le moral de l'ennemi, soit par l'environnement ou l'attitude, soit par le double pourcentage de pertes infligé. L'ordre mixte comme l'ordre mince conserve à la fin des combats l'avantage d'avoir encore des troupes tout ou prou formées. Masse X Vitesse. Là ne pas perdre un tour sur trois à ne rien faire, pour vaincre. Voir ma bataille de Peterswlad, face aux Autrichiens et aux Prussiens, 2,5 fois plus forts. De même en attaque, on peut affronter en ordre mince, "dans la profondeur", des adversaires bien plus puissants. Comme la garde anglaise par exemple, à la Corogne-Lyon (souvenez-vous), où malgré la pente, les murets contraires, le fait de ne pouvoir monter en charge, je vainquis avec deux bataillons de conscrits légers en ordre mince. 24 figurines françaises contre 40 à l'ennemie. La brigade de Coldstream immobilisée ou mise en retraite, ayant perdu son général. Cela en trois mouvements, dont deux feux de ma part, puis la réception de sa MAF sur une défense de ma seconde ligne intacte. Le piège avait fonctionné.

En pure défense maintenant (voir Nord d'Austerlitz, 1997 à Lille, L3C) où nous avons vaincu les français avec les russes de Bagration liés à la cavalerie coalisée. 250% de budget de plus à notre adversaire... J'avais pris le commandement en chef, et je laissais faire mes subordonnés, créant dès le début la volonté d'une réserve illusoire de quelques bataillons. Deux de mes subordonnés, malgré l'infériorité, voulurent partir en attaque absolue, je les laissais faire... Ne contrecarrant pas leur volonté d'en finir contre Lannes et Murat. Avec uniquement au centre et sur l'aile droite, que de la cavalerie légère ! Au sud, l'ami Chaigneau défendait les pré-plateaux de Pratzen avec de la cavalerie russe et autrichienne, et un peu d'artillerie. Cette attaque et le manque d'union des 3 Armes chez l'adversaire leur fut fatal. On fit prisonnier Murat sur une charge hasardeuse de cavalerie ; on arrêta la charge de Cafarelli et de toute son infanterie sur le dernier feu mourant & possible de Chaigneau sur le plateau. On prit le Santon, avec l'ami Chaudeau, qui dans le même temps, malgré la pression, m'avait renvoyé au centre 2 bataillon de jägers, comme réserve. Au centre l'attaque principale de Frédéric Louvier fut si rapide, que les têtes de colonnes françaises ne purant se déplayer tout de suite. Il se mit ensuite en carrés, avec soutien de ses batteries, subissant et l'attaque de l'infanterie française, et l'attaque de sa cavalerie. Mais de façon désordonnée. Tout notre centre était "un éperon" lancé sur le flanc de l'adversaire. Une sorte de porte symbolique, restée ouverte. Entre chaque aile et le centre , 500 à 600 mètres qu'on n'avait pas pu combler, faute de troupes.

En tenant 750 mètres devant nos lignes de départ, voire plus haut, on avait décidé de bloquer l'offesnsive ennemie. Combien la table était grande et vaste pourtant. L'arbitre avait décidé qu'il n'y avait aucune chance pour le russe, tel que le scénario était présenté ! Au sud la cavalerie en quinconce, dans les plis du terrain, dirigée par Chaigneau, repoussait la lourde de Murat ! La tenant en respect. En deux jours, dans un amphi bondé, avec grand écran, on vint à bout de notre adversaire, si nombreux que lui, la table était noricie de ses forces...
Seule peur. Une charge des grenadiers à cheval de la garde qui perça entre le centre et l'aile sud. On l'accompagna du regard, des cosaques et de quelques dragons, mais "la porte" pouvait se fermer au centre, nous avions dès lors du monde... Bilan, plus de munitions budgétées, nos hussards russes très amochés ; mais le fait que le français aient toujours été en mouvement, en attaque sur nous, pendant 12 à 15 tours, l'empêcha sans doute de "poser" son attaque, avec un feu de canon suffisamment mortel ! Le nombre se retourna sur eux...

Notre infanterie au nord et au centre, en tenant au delà du raisonnable, en plaine découverte, les surprit ; ce fut la victoire... J'avais donné uniquement trois ordres en deux jours. Constitution d'une réserve centrale. Liaison sud-centre avec des partis de cosaques irréguliers, fort symbolique ; le dernier à moi-même de laisser faire l'ennemi dans sa volonté d'user ses troupes sur nous... Dantesque. C'était au siècle dernier, et le français avait sans doute confondu l'averse et la précipitation ! Ordre mince au centre pour le russe, puis carrés et ligne. Au nord, tirailleurs, bataillons en colonne. En utilisant notre armée en trois môles distincts, l'ennemi attaque chacun des môles, en se désintéressant de percer ou de manoeuvrer. La clé de la victoire résida dans ce principe là. Au centre le russe était en outre sur trois lignes d'ordre profond. Trois bataillons en 1ère ligne, avec artillerie et trois batteries. 2ème ligne, 6 bataillons sur deux rangs, plutôt qu'en profondeur avec des espaces. Puis réserve de deux bataillons de jägers en 3ème ligne, le tout sur 450 à 500 mètres. soi un front de 500 mètres en pivotant en fermant "la porte", si éventuellement nous eûmes défailli ! Pour adjoindre un feu d'arrêt éventuel, le jäger avait en tout au centre 4 unités. Certains eurent peur dans mes rangs, moi jamais. Le chef doit rester calme... (sauf avec les cons!). Odre mince, mais en "profondeur".

Professeur Frédéric Fédor, sacré en décembre 2004, 1er du Championnat 3 Couleurs.

"A vaincre sans exil, on triomphe sans gloire". Napoléon 1er.

La prochaine fois, L'infanterie et l'articulation avec les autres armes.
FÉDOR Frédéric
 

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