20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Je propose ici, d'une part un espace type "petites annonces" destiné à tous les inscrits qui ont à vendre ou cherchent à acquérir quelque chose ayant un rapport avec l'objet du site, et d'autre part la possibilité d'annoncer divers événements où d'informer au sens large de tout le relatif à l'activité ludique nous concernant. J'y ajoute l'information périodique des mises à jour du site.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar AUGER Vincent sur 23 Fév 2016, 11:26

Voici la carte générale du champ de bataille
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et celle des tables sur lesquelles nous avons joué
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Voici un petit résumé de la bataille jouée, à partir des notes que j'ai prises sur la feuille de suivi des tours de jeu. J'espère que chaque général (qu'il soit en chef ou local) le complètera de ses propres remarques (quelles étaient ses intentions, comment il les a mises en œuvre...)
  • A Saltanovka, Paskiewitch rend compte dès le premier tour que la tâche qui lui est assigné sera irréalisable
    De fait, percer avec 6 bataillons contre 10 retranchés dans un village, sans pouvoir déployer son artillerie, relève du challenge impossible : même fixer toutes les troupes ennemies (qui est son ordre) n'est pas possible
    Au second tour, Dessaix rend compte à Davout du peu d'activité russe et Davout donne l'ordre de faire revenir 5 des bataillons français renforcer la position sur le plateau au nord de Fatova. Ils ne partent qu'au tour 4, le temps d'en recevoir l'ordre (il y a près de 3 km entre les positions de Saltanovka et Fatova). Ils entendent au passage des bruits de déploiement d'infanterie russe (en fait quelques cosaques infiltrés essayant de faire peur)
    Devant le peu d'action russe, Dessaix engage un bataillon au troisième tour vers les forêts tenues par les russes. Il est chargé par deux bataillons de mousquetaires qui le mettent en repli (SAF dans le bois, DES en bas du plateau, les russes ne sont pas dans des conditions d'attaque optimales)
    Devant cette contre attaque, Paskiewitch envoit quand même un message appelant des renforts à son secours.
    Au septième tour, Dessaix commence néanmoins à envisager de décrocher car sa route de repli au nord de Fatova est sous la menace des hussards russes. Davout fait le même raisonnement et l'ordre arrive au tour suivant et est exécuté immédiatement, les dispositions pour le décrochage ayant été prises. C'est exactement à ce moment là que le message de panique de Paskiewitch sera lu par Rayevski !!
  • A Fatova, Rayevski a 72 canons, 16 bataillons et 8 escadrons de hussards pour forcer le passage sur le moulin. Face à ce mur, les Français se contentent d'échanger de l'espace contre du temps, ne laissant que quelques voltigeurs dans le moulin et les forêts avoisinantes.
    Les défenseurs du moulin stoppent au feu le premier bataillon de jäger venu tâter les défenses mais abandonnent la position dans la foulée.
    Les russes traversent la digue au sixième tour, en même temps que la brigade de Legay venue de Saltanovka prend position sur le plateau en face et toute la plaine au delà du moulin grouille de hussards russes au tour suivant.
    Ce n'est qu'au tour 10 que le pont sur la digue est réparé et que les batteries russes peuvent enfin passer, mais la plupart n'ont alors plus de munitions. Ce n'est qu'en fin d'après midi que la connexion rétablie vers le parc d'artillerie à Novosielki via Saltonovka aurait permis à l'artillerie russe d'être de nouveau réellement active.
    Les pertes dans ce secteur furent essentiellement dues à des tirs de bombardement des pièces russes sur les positions françaises sur le plateau en face et aux quelques tirs d'opportunité contre les défenseurs du moulin quand ils exécutèrent leur fuite vers leurs amis. Dans la forêt au sud, 2 bataillons français seront capturés (leur voie de repli est occupée par les hussards et les cosaques)
  • C'est dans la grande forêt au nord de Fatova que va se dérouler le plus gros des actions de jeu. Une dizaine de bataillons de Compans y font face aux attaques combinées de Rayevski au sud (2 jägers et 8 mousquetaires) et Neverovski au nord (4 jägers et 8 mousquetaires). Déployés en tirailleurs, les français stoppent les assauts des jägers russes eux aussi déployés en tirailleurs sur le ruisseau (profitant que ceux ci n'y sont plus à couvert) mais doivent décrocher devant les colonnes de mousquetaires.
    Au nord, les bataillons de mousquetaires de Neverovski, franchissent le ruisseau à l'extérieur de la forêt (les défenseurs de Seletz sont beaucoup trop loin pour interférer) et, au septième tour, mettent 2 bataillons et une batterie régimentaire en déroute.
    Au tour 11, ils se joignent aux bataillons de Rayevski pour attaquer le saillant que forment les français sur le plateau. Les trois bataillons français attaqués contre chargent mais sont tous mis en repli, l'un d'eux mettant un de ses amis en désordre lors du décrochage.
    Toutefois, avec l'arrivée des bataillons de Dessaix décrochant de Saltanovka, la position française devraient toutefois pouvoir organiser un repli défensif vers Seletz. Il manque des cosaques dans le secteur pour exploiter les succès russes, les hussards ne sont pas non plus présents car il leur aurait fallu traverser les trajectoires des boulets du bombardement russe pour être actifs dans le secteur. L'absence d'artillerie russe efficace (plus de munitions !) et l'arrivée des renforts de Duppelin et Pajol permettent à Davout d'être confiant dans ses possibilités d'extraire ses forces de la position sans trop de pertes
  • A Seletz, la Vistule est installée avec les batteries de 12£ de la réserve et est rapidement renforcée par les 4 escadrons de cuirassiers de la brigade De la Grange
    En face, les dragons de Sievers et leur batterie à cheval s'installent mais aucun des deux camps ne prend réellement d'initiative offensive dans le secteur
    Au sixième tour, il y a quelques contacts entre les dragons de Sievers et les cuirassiers français dans le secteur entre la mare et la forêt au nord de Seletz. Cette forêt, un instant occupée par les cosaques et un bataillon de grenadiers, est abandonnée et occupée par un bataillon de Vistule. Ces rares accrochages sont sans suite, chacun des adversaires semblant satisfait du statu quo (qui, à mon avis, profite bien plus aux Français qui conservent ainsi à faible coût leur voie de communication principale).
    L'après midi du dimanche, peut être un peu pour jouer quand même, les grenadiers et cuirassiers de la réserve traversent enfin le ruisseau et 2 bataillons de Vistule viennent attaquer un bataillon de grenadier isolé sans flanc sûr (la batterie à cheval de l'autre côté du ruisseau réclame ses trajectoires de tir). Thierry étant parti chercher sa voiture, je commande l'action et décide de tenir au feu avec l'appui des canons derrière moi : 4 pièces peuvent tirer de part et d'autre sur chaque bataillon polonais. La trajectoire passant près des grenadiers, je lance un dé et roule "1", ce sont donc les grenadiers qui prennent les 2 pas de pertes infligés. Ils obtiennent quand même un FEU à P2 mais sont mis en déroute (transformée en retraite car élite). Sans cette désastreuse erreur de tir, les grenadiers étaient FEU à P1, réduisaient l'allure des Polonais à POR avec le tir des canons et, grâce à l'atavisme russe, avaient un trop bon moral pour que le contact ait lieu.
    Juste au sud de Seletz, on a joué la rencontre entre les ulhans polonais de Pajol et les cuirassiers de la réserve et les dragons de Sievers. Les ulhans sont massacrés mais les bataillons de Duppelin qui arrivent auraient colmaté la brèche
  • Au nord, Valence (8 gros escadrons de cuirassiers, 4 de chasseurs à cheval et 2 batteries à cheval) voit arriver Meklenburg avec 8 bataillons de grenadiers, 8 escadrons de cuirassiers russes, 4 de ulhans et 2 batteries de 12 pièces. Valence traverse le ruisseau pour limiter les mouvements stratégiques russes mais, là aussi, les ordres russes sont de fixer les forces adverses. Les Russes se contentent donc de capturer la ferme et de garnir le plateau avec un savant patchwork de grenadiers en carré, batteries déployées et cuirassiers sur deux lignes (j'ai raté ici une occasion d'intervenir en tant qu'arbitre : l'intégrité des brigades était clairement non respectée et j'aurais du interdire ce dispositif tactique, acceptable pour une partie à un contre un à effectif réduit mais totalement incongru dans la grosse reconstitution que nous jouions).
    Un escadron français trop aventureux se retrouve à DT des russes et subit un feu de grenadiers avant de prendre la fuite (d'où une photo bien dommageable à l'honneur de ces cuirassiers qui fut opportunément prise par le photographe officiel) mais ce fut pratiquement la seule action du secteur pendant les deux jours de jeu. Les deux joueurs avait chacun l'ordre de ne pas s'engager (stratégiquement, là encore le statu quo me semble à l'avantage des Français)
    N.B. : en restant au delà de DT, les Russes n'empêchaient pas les Français de repartir en mouvement stratégique (la distance d'arrêt stoppe la progression vers l'ennemi mais ne saurait en aucun cas interdire un décrochage, c'est ce que j'ai fait jouer à Saltanovka quand Dessaix a exécuté son repli stratégique). Une brigade de cuirassiers aurait donc pu quitter la position et intervenir sur le plateau à Fatova où elle aurait sérieusement gêné les assauts russes. Le temps que Meklenburg reçoive l'ordre d'attaquer la brigade restante, les renforts de Pajol seraient arrivés.

Pour conclure : Les Russes s’étaient donnés comme objectif de prendre les ponts et les Français voulaient les défendre
Les Russes sont passés donc l’avantage est de leur côté mais, avec leurs effectifs engagés, ils avaient la possibilité de complètement encercler le corps de Davout et de le détruire et ils ont donc raté cette occasion en n’attaquant pas au nord (dommage, avec 80 figurines de cuirassiers russes contre 60 de cuirassiers français, il y aurait eu de quoi faire de belles actions)
Je serai probablement un arbitre un peu plus directif la prochaine fois.
Côté Français, je pense que la défense sur Seletz était trop en retrait et a permis un franchissement trop facile du ruisseau par Neverovski. Déployées plus près, les 2 batteries de 12£ auraient pu faire payer ce passage bien plus cher ou, au minimum, en stoppant les mouvements stratégiques plus tôt, auraient fait gagné un temps précieux par rapport à l'arrivée des renforts attendus.
Les 5 bataillons de réserve de Dessaix auraient aussi gagné à être déployés derrière Fatova. Plus près de Davout, ils auraient pu rejoindre facilement Saltanovka en cas de besoin tout en étant directement à pied d’œuvre pour soutenir Compans. Ce soutien aurait pu être indirect, par exemple, déployés dans la forêt au sud de Fatova, ils auraient gêné bien davantage le déploiement de l'artillerie russe massée sur le plateau dans le secteur, forçant Rayevski à transférer des forces de la forêt à son nord vers son sud.
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar AUGER Vincent sur 23 Fév 2016, 13:23

La fabrication de la carte présente au début du précédent message n'a pas été aussi immédiate qu'il pourrait le sembler

Au départ, Jean Marc avait trouvé sur Internet la carte suivante, proposée par un site russe
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Très détaillée, elle nous a semblé de prime abord une excellente base pour la reconstitution jusqu'à ce que je fasse un tour sur Google maps pour voir à quoi ressemblait le terrain actuel et où plusieurs points sont apparus :
  1. la route directe de Bobruisk à Mohilev n'apparaît pas sur la carte russe or c'est le long de cette route que se trouve aujourd'hui le monument dédié à la mémoire de la bataille
  2. La distance entre Saltanovka et Fatova sur la carte russe est d'à peine 1 km or le rapport de bataille de Davout parle de 3/4 de lieue (soit 3 km). Cette distance nous amène pas très loin du monument dédié à la bataille.
  3. La route de Saltanovka à Mohilev passe à l'est de Seletz sur la carte russe. Elle entre dans Seletz au sud du village de nos jours mais on peut deviner sur l'image Google une petite route qui suit le tracé de la route dessinée sur la carte russe.
  4. La carte russe montrent 3 lacs/mares sur le ruisseau, un dans la forêt au nord des engagements, un en forme de fourche là où ils font apparaître le combat de Fatova et un autre à Saltanovka.
    L'image Google ne montre que 2 lacs, celui du nord (qui se trouve juste à coté du monument dédié à la bataille) et au travers duquel passe la route de Bobruisk et celui en forme de fourche. Celui du nord est en pleine forêt mais on y voit encore de nos jours au sud de la route un grand bâtiment qui pourrait être l'héritier du moulin historique

Je n'ai pas de certitudes mais il me semble que le dessinateur de la carte russe s'est trompé de lac et que c'est autour du lac nord qu'il faut chercher le site du combat de Fatova et pas sur celui du centre.
Si on suppose que la route de Bobruisk, présente de nos jours à cet endroit, existait aussi à l'époque, ça explique aussi le choix de Davout de se battre à cet endroit. Il bloque ainsi les deux routes principales d'accès à Mohilev : celle du sud qui remonte le long du Dniepr et celle du sud ouest qui arrive de Bobruisk. Il bénéficie aussi d'une excellente position défensive derrière le ruisseau (Davout parle d'un ravin dans son rapport de bataille) et limite l'espace où les russes peuvent se déployer au débouché des forêts (en particulier à Saltanovka).
Ça explique aussi pourquoi Bagration attaque à la fois à Fatova et à Saltanovka : il est sur les deux axes de communication principaux de la région.
Je n'explique pas pourquoi Bagration a choisi de rejoindre le Dniepr avant de remonter vers Mohilev (peut être voulait il être sûr de pouvoir avoir accès au fleuve si, comme l'histoire l'a montré, Davout le devançait à Mohilev)

Pendant qu'on est sur les cartes, je dois avouer une petite tricherie. L'image suivante superpose le terrain joué sur l'image Google.
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On voit que le ruisseau joué suit assez fidèlement le tracé du ruisseau géographique par contre on y voit aussi clairement que j'ai "tordu" la route vers Mohilev pour qu'elle reste plus longtemps sur la table (avoir une route "historique" aurait imposée une table profonde de plus de 2 m au nord et aurait aussi signifié que les Français n'avait aucun espace derrière Seletz pour y installer les réserves opérationnelles que l'on voit clairement sur la carte russe)
La grande double barre qui traverse l'image google du sud ouest au nord est le tracé de la voie ferrée, qui n'existait bien sûr pas encore à l'époque.
On voit aussi comment j'ai choisi de positionner les deux "fermes" qui pouvaient servir de points d'appui si les Français voulaient les garnir au nord de la table.
Plein ouest de Seletz, on voit sur la carte Google un petit ravin perpendiculaire au ruisseau que j'ai aussi choisi de ne pas représenter sur la table.
A Fatova par contre, j'ai "supprimé" la forêt moderne pour la remplacer par la trouée et les petits bois apparaissant sur la carte russe et permettre le déploiement des batteries que l'on y voit.

Pour finir sur ce sujet, voici 2 autres cartes qui ont été utilisées pendant la préparation de la reconstitution :
Le croquis que m'a transmis Diego
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Ce croquis fait apparaître 2 axes sortant de Novosielki et aboutissant aux deux sites de combat historiques et confirme que la route principale ne passait pas par Seletz comme aujourd'hui (je justifie cette tricherie par l'intérêt ludique de ramener sur la table la voie de communication vitale)
Contrairement à la carte russe détaillée en tête de ce message, il place bien Fatova au confluent des ravins juste au sud de Seletz, là où se trouve le monument dédié à la bataille.
Il montre bien combien la vallée proche du Dniepr est marécageuse et totalement impropre à un mouvement de contournement de la position française.
Comme la carte russe, il indique aussi une mare assez importante au niveau du pont de Saltanovka. Le terrain y étant déjà très "bouché", j'ai choisi de ne pas la représenter sur la table. Aucune trace par contre sur la carte russe du deuxième ruisseau qui alimente cette mare sur le croquis. Ni mare ni second ruisseau non plus sur les images Google modernes.
Il montre aussi la plaine au nord où j'ai fait arriver les cuirassiers de Knörring pour notre partie. Cette option devait exister car, lors de la bataille historique, Davout a envoyé des bataillons vérifier si sa droite n'était pas tournée. Ce sont ces bataillons qui, ne trouvant rien, ont alors attaqué la gauche russe et forcé ceux ci à se replier jusqu'à Novosielki.

Voici enfin une autre carte russe trouvée par Jean Marc sur Internet et qui m'a servie de base pour en faire celle en tête de mon message de compte rendu général de la partie jouée
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La position des forêts et de la route principale qu'on y voit est rigoureusement identique à la situation moderne visible sur Google, ce qui me rend un peu suspicieux (toutes les autres cartes font clairement passer la route à l'est de Seletz).
Quand on la regarde, on se demande pourquoi les combats se sont concentrés dans les deux forêts et non dans la plaine dégagée entre les deux. Certes les axes principaux passent à ces endroits mais je pense que la raison principale est la présence du lac en forme de fourche et probablement aussi parce que les versants du ravin du ruisseau y sont très escarpés, donc impassables comme l'était certaines parties du terrain à Saltanovka. C'est pour cette raison que j'ai choisi de ne pas représenter cette portion du terrain réel lors de notre partie (si ça avait été praticable, je pense que les Russes y aurait tenté le passage et que Davout y aurait placé des bataillons en défense).

Aucune des cartes trouvées sur Internet ne font apparaître à Fatova la route en provenance de Bobruisk qui s'y trouve aujourd'hui. Existait elle à l'époque ?
Là encore, pour renforcer l'importance ludique de défendre/prendre les deux ponts, j'ai préféré considérer que oui
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 23 Fév 2016, 18:10

MOHILEW 2016 à Paris (par Diégo Mané)

A la gentille invitation de Vincent Auger nous fûmes six Lyonnais du KRAC à "monter à Paris" pour participer à la reconstitution de Mohilew 1812, nommément Diégo et Michaël-William Mané, Bruno et Denis Masson, Jean Baptiste dit Mortier et Nicolas-Denis Remÿ. Mais par un prompt renfort nous nous vîmes treize en arrivant au bord... de la table de jeu réalisée par nos hôtes. En effet, Thierry Kerdal les avait ralliés avant notre arrivée, et nous eûmes le plaisir de retrouver Jean-Marc Fournier et Jean-Gilles Sintès, connus lors de "Paris 2015 à Lyon", de revoir des anciens perdus de vue depuis longtemps, soit Frédéric Bourgeois, héros malheureux de "Gross-Beeren 2002 à Brienne" et "Sieckersheim 2003 à Lure", organisées par Thierry Kerdal, et surtout Jean-Philippe Ernst, connu à "Leipzig 92 à Coëtquidan" et plus revu depuis "La Moskowa 97 à Vincennes", deux manifestations organisées par Jean-Christophe Raguet, avec votre serviteur pour la seconde.

Benoît Clérin, connu à l'occasion de "Wagram 2010 à Lyon", était là aussi. Le treizième homme fût Xaver Jauslin que je ne connaissais pas encore car tout jeune conscrit sur L3C et qui livrait ce jour-là son deuxième combat. Il fit force photos et nous promit un reportage ad'hoc. Un mot pour notre hôte, Vincent Auger, à l'initiative de cette rencontre et auteur du considérable travail de recherche et de préparation relatif. Comme je sais de quoi je parle, je me permet de le féliciter chaudement pour la réussite de cette manifestation qui rentre dans la catégorie de celles qui donnent envie de revenir.

Sur le terrain j'avais un rôle de (dé)composition, celui du GL Rayevsky, commandant du VIIe corps russe, chargé de faire sauter le verrou de Fatova, malgré la défense avisée du général Compans joué par Bruno Masson. Comme je disposais de 72 pièces d'artillerie dont 24 de 12 £ et lui de seulement 36 pièces dont la plupart de 3 £, je ne lui laissais pas d'autre alternative que de fuir les boulets qu'il ne mangeait pas. La moindre fierté de l'ancien artilleur que je suis est de n'avoir gâché (aléa n'aidant pas toujours) que deux munitions (ludiques) sur les 36 tirées.

Mais à vaincre sans péril on n'en triomphe pas moins, et Fatova tomba. "Baron de Fatova" sonne assez bien, et ce niveau de titre est le seul qui me manque encore. Nous verrons bien si le Tsar me l'octroie, et mon rapport, tout entier rédigé en ce sens, devrait y pourvoir... si toutefois Bagration le fait suivre...

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Alors un avertissement aux non initiés qui me liraient. Le rapport d'un général de l'époque (et des autres aussi d'ailleurs) n'est pas forcément honnête. Son degré de fiabilité dépend beaucoup du message (parfois rien moins que subliminal) que son auteur veut faire passer. Soit combien il est génial, combien il a été bon et ses camarades mauvais, etc... Et donc les appréciations négatives sur les collègues ou les subalternes, comme la flagornerie héhontée envers les supérieurs sont parfaitement dans le ton des personnages, mais ne visent en aucun cas les personnes réelles que sont les joueurs, qui sont des amis, et que rien n'empêche de rentrer dans le jeu, pourvu qu'il reste "dans le ton".

Mon rapport respecte tout ce que dessus, en expliquant tout de même ce qui s'est passé, en l'enjolivant toutefois, bien sûr, mais en n' inventant rien (ou alors juste un peu mais dans le registre invérifiable).

Bref, à ce stade c'est aussi un peu du jeu de rôle et voici les acteurs cités dans le rapport :

Thierry Kerdal alias le GdI Prince Bagration, cdt la IIe Armée.

Denis Masson alias le GL Borosdine, commandant le VIIIe corps.

Jean-Marc Fournier alias le GM Neverowski, cdt la division du VIIIe corps qui agissait dans le bois nord à la gauche du VIIe.


Diégo Mané alias le GL Rayevsky, commandant le VIIe corps.
Ayant joué l'artillerie, la cavalerie, Kolubakin et Liebardt.

Nicolas-Denis Remÿ alias le GM Paskiewitch, cdt devant Saltanovka.

Benoît Clérin alias le GM Palitzin, engagé dans le bois nord.

Xaver Jauslin alias le colonel Liebardt engagé dans le bois sud.


Jean-Baptiste dit Mortier alias le maréchal français Davout.

Bruno Masson alias le GD français Compans, opposé à Rayevsky.

Jean-Gilles Sintès alias le GD français Dessaix contre Paskiewitch.


Pour faire complet voici les officiers non cités dans mon rapport.

Frédéric Bourgeois alias le GM russe Comte Sievers, cdt le 4e CC.

Jean-Philippe Ernst alias un général français au centre (lequel ?).

Michaël-William Mané alias le GD français Valence, 5e div. Cuirs.

A suivre... le rapport de Rayevsky...

Diégo Mané
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 23 Fév 2016, 18:15

Rapport du Général Lieutenant Rayevsky, commandant le VIIe corps d'infanterie à Fatova, 10 heures de relevée le 11 juillet 1812 (calendrier russe), à Son Excellence le Général d'Infanterie Prince Bagration, commandant la IIe Armée de l'Ouest, devant Seletz, route de Mohilew.

Votre Excellence,

Je m'empresse de confirmer l'éclatante victoire remportée ce jour à Fatova par les troupes sous mes ordres contre celles du meilleur divisionnaire, Compans, du meilleur maréchal, Davout, commandant le meilleur corps, le Ier, de l'armée sous les ordres directs de l'ennemi du genre humain et de notre Sainte Mère la Russie, Bonaparte.

En exécution des judicieuses dispositions de Votre Excellence, je laissais face à Saltanowka le général Paskiewitch avec deux brigades de sa division, de l'artillerie en rapport et de nombreux Cosaques. Ce général, aidé par la configuration du terrain, devait fixer les forces ennemies déployées sur ce point. Nous verrons plus loin que non seulement il n'y parvint pas mais qu'en outre il fut contraint à battre en retraite. Il ne fut sauvé que par notre victoire à Fatova qui contraignit l'ennemi à le laisser partir.

De mon côté, à Fatova, j'étais confronté à une position naturelle formidable par elle-même, que l'ennemi avait encore renforcée en la couvrant d'abattis, de coupures hérissées de nombreuses pièces d'artillerie, et garnies de troupes à satiété. Mais le soldat russe ne s'arrête à compter ni l'ennemi, ni ses canons, ni les multiples difficultés dressées contre lui. Seul l'amour de la patrie le guide, et pour peu que ses chefs lui montrent le chemin, il les suivra jusqu'au bout du monde pour la gloire de son souverain.

Je ne perdis pas un instant et en un éclair j'avais 36 pièces en position qui foudroyaient l'ennemi, l'obligeant à retirer plusieurs de ses canons pour ne pas les perdre. Progressivement j'alignais jusqu'à 60 pièces, ne conservant que les 12 à cheval avec les hussards d'Akhtyrsk du brave Wassishikov qui attendaient avec impatience l'ordre d'intervenir. Il me fallait auparavant leur frayer un passage à travers les défenses ennemies qui leur barraient l'accès à la plaine au-delà du ruisseau marécageux et débordé par les Français.

Pour ce faire j'engageais le colonel Liebardt à droite dans le bois sud avec le I/6e Jägers, flanqué en lisière par les mousquetaires de Ladoga, et le général Palitzin à gauche dans le bois nord avec le 41e jagers, flanqué en lisière par les mousquetaires de Poltava. Le combat prit vite là un tour féroce et j'envoyai successivement en renfort toute la brigade Ryleiev (mousquetaires de Narva et Smolensk).

Malheureusement, la plus grande habileté des Français dans ce genre de combat ne pouvait que le faire traîner en longueur et la solution rapide de ma mission ne pouvait en être attendue. Il fallait coûte que coûte percer au centre, là-même où l'ennemi avait accumulé le plus de forces et où il avait développé toutes les ressources de l'art pour nous interdire tout espoir de succès.

Je fis préparer la colonne d'assaut par le général Kolubakin, composée de la brigade Panzerbiter, pendant que je visitais toutes nos batteries, les exhortant à maintenir le feu le plus vif pour soutenir les attaques de notre infanterie à travers les obstacles.

Arrivé à notre batterie de droite je m'aperçus que l'ennemi en vis-à-vis et qui venait de repousser du moulin de Fatova un détachement du II/6e jagers que j'avais placé dans le bois central, en retirait son artillerie. Je la fis aussitôt accabler et nous ne la revîmes plus. Un bataillon français en désarroi recula dans l'espoir de s'abriter, ouvrant un espace dans la ligne ennemie. Saisissant l'instant je lançais aussitôt à travers le ruisseau débordé quatre escadrons de hussards qui franchirent à grand peine l'obstacle tandis que l'artillerie, tirant depuis les hauteurs de notre rive, tenait à distance l'ennemi qui tentait de les prendre en défaut.

Gagné par l'enthousiasme, le jeune officier commandant le bataillon qui flanquait notre artillerie le fit franchir à son tour malgré mes ordres contraires. Mais plusieurs bataillons que les Français avaient dans le bois ayant aussitôt entrepris de menacer nos pièces, la discipline reprit ses droits et nos braves retraversèrent le cours d'eau pour assurer leur protection. L'ennemi se le tint pour dit et repartit se terrer au coeur du bois où nos Cosaques le prendront demain car notre victoire leut ôta toute issue.

Reparti au centre je préparai l'assaut victorieux. Les défenseurs de Fatova, étourdis par la violence de nos feux d'artillerie ne dispensaient plus que des tirs sporadiques, et nos jagers du II/6e, honteux de leur échec précédent, demandèrent à grand cris à laver leur honneur. J'y consentis, les menant sur le point le plus favorable qu'ils emportèrent. Entretemps je harrangais nos pontonniers que je tins prêts à réparer la coupure de la digue que l'ennemi tenait sous son feu. Il fallait crever cet abcès.

Je demandais aux quatre escadrons de hussards qui me restaient et que j'avais formés en colonne sur la route, le coup de vigueur qui débloquerait la situation. Ils chargèrent aussitôt au grand trot sur la digue, chassant les tirailleurs ennemis alentours, mais pas ceux qui garnissaient le bois sur la colline au dessus de la route, ni ceux garnissant la partie haute de Fatova. Ils payèrent donc le prix de leur audace, mais purent ainsi déboucher dans la plaine que notre artillerie avait vidée d'ennemis et qu'atteignait de son côté l'autre moitié de leur régiment.

Profitant du traumatisme ainsi causé aux dispositions de l'ennemi je pris la tête de l'infanterie amenée par le GM Kolubakin et franchit la coupure, non sans avoir au préalable mis nos pontonniers au travail afin de réparer le passage pour l'artillerie à cheval que j'avais disposée en queue de la colonne d'infanterie. Dès qu'il vit notre infanterie déboucher de la digue l'ennemi flotta et commença un repli qu'il ne fut plus capable d'arrêter. A chaque fois qu'il s'y essaya je menai moi-même sur lui un bataillon dont la marche résolue le convainquait aussitôt de ne pas attendre ses baïonnettes.

Nous primes ainsi successivement la plaine avec notre cavalerie, condamnant à la capture ultérieure les bataillons ennemis du bois sud, et Fatova-même que les grenadiers et voltigeurs ennemis ne purent garder contre nos mousquetaires. Notre cavalerie, menée par le GM Wassilshikov, prenait sabot sur le plateau devant un ennemi en désarroi dont le flottement montrait bien qu'il ne tiendrait pas longtemps devant nos sabres. Il tenta bien de nous opposer quelques chasseurs à cheval tirés d'une autre partie du front où ils manquèrent, mais leur succès fut éphémère et toute la gauche ennemie était sur le point de rompre par suite de l'arrivée de notre infanterie sur le plateau, ce qui permit enfin aux forces de Neverovski, jusque-là tenues en échec, de sortir des fonds où elles s'étaient tenues.

C'est alors que l'on put mesurer l'inconséquence du général Paskiewitch qui, en laissant l'ennemi de Saltanovka libre d'agir à sa guise, lui permit de se sauver de la capture qui l'attendait demain, tout en sauvant par son arrivée devant nous la situation du général Compans qui allait succomber sous mes coups. Certes, cela ne suffit pas à renverser le tour imprimé par mes mouvements, et notre victoire reste éclatante, mais l'ennemi put se resaisir et l'entrée en action trop tardive du général Neverowsky ne put le ralentir dans sa retraite vers Seletz.

A quelque chose malheur est bon. La fuite de la division Dessaix nous ouvrant la communication directe par Saltanowka j'y ai aussitôt envoyé quérir des munitions pour mon artillerie dont toutes les batteries sauf une à pied et celle à cheval n'ont plus un boulet à tirer, les ayant tous bien employés contre les Français dont la perte doit être considérable en rapport. A aucun moment l'artillerie française, cette arme tant vantée, n'a osé se mesurer à la nôtre. Sa cavalerie a fui, comme son infanterie d'ailleurs, mais plus vite. Une fois sublimés les obtacles naturels et ceux de l'art, le succès n'a pas été un instant douteux pour les troupes sous mes ordres directs.

Rapportées aux immenses résultats obtenus, les pertes du VIIe corps restent mesurées. Une centaine de cavaliers dans la plaine et deux à trois-cents fantassins, essentiellement perdus dans le bois nord par le GM Palitzin. Le général Paskiewitch m'a écrit avoir perdu 250 de ses fantassins. Ses attaques comme sa défense ne semblent donc pas avoir revêtu le caractère acharné que les graves circonstances du moment attendaient de lui.

Le général Palitzin à déployé son énergie habituelle dans le bois nord, et l'insuccès relatif de ses troupes ne peut lui être imputé à charge. J'attire l'attention de Votre Excellence sur le jeune colonel Liebardt, dont l'inexpérience est heureusement balancée par l'intelligence de cet officier très prometteur. Il s'est acquitté avec peu de moyens de la tache difficile que je lui ai confiée dans le bois sud. Il a su obtenir sans pertes et par ses seules manoeuvres le résultat de fixer la journée durant plusieurs bataillons ennemis qui coupés tomberont entre nos mains demain.

Demain qui verra, si Votre Excellence le veut, le VIIe corps à même d'intervenir dans le flanc gauche de l'ennemi si ce dernier tente encore le sort des armes. Il serait alors pris entre les forces du général Borosdine et les miennes, sous les feux croisés de nos artilleries respectives et voué à la destruction qu'il mérite.

L'enthousiasme des troupes sous mes ordres est indescriptible. Tous leurs doutes sont effacés par le succès mémorable de cette journée. Leur confiance en Votre Excellence est comme la mienne, sans bornes. Qu'elle ordonne, et du premier général au dernier soldat le VIIe corps le fera, pour Dieu, pour le Tsar, et pour notre Sainte Mère la Russie.

Votre très dévoué et obéissant serviteur,

Le Général Lieutenant Rayevsky

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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar AUGER Vincent sur 24 Fév 2016, 09:36

Le rapport des pertes compilées par Xaver :
Il manque les pertes de la 4ème division de Dessaix

  • Armée russe du Prince de Bagration :
    Total : 1495 hommes : 1197 fantassins et 298 cavaliers
    • VIIème corps Rayevski :
      • 12ème Division (Kolubakin)
        • Brigades Palitzin et Ryleiev : 300 hommes
      • Hussards D'Akhyrka attachés à l'assaut sur Fatova : 99 cavaliers
      • 26ème Division (Paskiewitch) :
        • Brigade Savoïna & Gogel : 250 hommes
        • Brigade Liebardt :
          1 blessé leger au doigt par écharde (en ouvrant la porte du moulin de Fatova) dans le 1er bataillon de Ladoga
          3 rhumes légers dans le second bataillon de Ladoga lors des traversées incessantes
    • VIIIème corps Borosdin :
      • 2ème Division (Mecklenburg) :
        130 hommes
      • 2ème Division de cuirassiers (Knörring) :
        150 hommes
      • 27ème Division (Neverovski) :
        517 hommes d'infanterie
        133 cavaliers
    • IVème Corps de cavalerie (Sievers) :
        Brigade Emmanuel
        66 hommes

  • Ier Corps d'Armée français du Maréchal Davout :
    1917 hommes (1224 fantassins et 693 cavaliers) et 9 pièces d'artillerie
      • 5ème Division de cuirassiers (Valence) :
        1 canon
        462 cavaliers
      • Brigade Pajol :
        231 cavaliers
      • Légion de la Vistule (Claparède) :
        2 canons
        34 hommes
      • 5ème Division (Compans) :
        6 canons
        1190 hommes
        Général de brigade Longchamp blessé
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 24 Fév 2016, 21:45

À tous intéressés n'hésitez pas à retourner sur le blog "Figurine & Stratégie" car Xaver Jauslin y a ajouté moult photos, couvrant cette fois l'ensemble du week-end, et certaines sont très parlantes.

http://www.figurine-strategie.fr/blog/?p=4115

Les circonstances m'ont amené à changer la répartition des troupes en constituant des brigades ad'hoc pour répondre au problème tactique posé. Comme la démarche peut en intéresser quelques-uns je la détaille ci-après.

Le défilé de Fatova était enserré entre deux forêts où seules des troupes légères sont indiquées.
J'ai donc dû répartir mes quatre bataillons de Jagers destinés à agir dans les bois. Le GM Palitzin qui commandait la brigade garda les deux bataillons du 41e dans la forêt de gauche tandis que le 6e était affecté à la forêt de droite pour un bataillon, l'autre étant nécessaire au bois central vis-à-vis Fatova.

Comme je tenais dans le principe à flanquer les jagers agissant dans les bois par des mousquetaires se maintenant à leur hauteur en dehors, comme aussi conserver inébranlablement un bataillon de mousquetaires en flanquement des batteries déployées à proximité desdits bois, il m'a fallu répartir de même la brigade de mousquetaires qui suivait la brigade de jagers de Palitzin, soit la brigade Liebardt, et je confiais dès lors tout naturellement à ce dernier le commandement de la brigade ad'hoc ainsi formée à droite.

Le choix des joueurs correspondants fût des plus logiques. Au débutant Xaver Jauslin, qui en outre l'avait demandé, le commandement le plus faible, celui du colonel Liebardt, et au joueur plus expérimenté, Benoît Clérin (il était à "Wagram 2010 à Lyon"), celui du GM Palitzin, destiné en outre à voir son commandement grossir puisque j'ai dû lui envoyer en renforts la brigade du colonel Ryleiev (qui fut historiquement blessé).

Il n'y avait pas de joueur pour représenter le GM Kolubakin dont la division fut ainsi "éparpillée", mais j'avais besoin d'une figurine de général outre celle de Rayevsky, qui ne pouvait être partout à la fois, pour maintenir les distances de commandement, notamment lors des mouvements dans la plaine de droite une fois le ruisseau franchi. C'est lui aussi (la figurine) qui organisa la colonne d'assaut formée par la brigade Panzerbiter (rien que le nom m'amuse), dernière arrivée sur la table et qui ne tira pas un coup de fusil de la journée bien que Rayevsky l'aie menée personnellement sur le plateau où les Français ne l'attendirent pas.

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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar AUGER Vincent sur 26 Fév 2016, 15:06

Voici les ordres de batailles joués, avec les groupements tactiques tels que constitués par les deux généraux en chef :
    Français
    • GT « Saltanovka »
      Général de division d'infanterie Dessaix
        6 pièces de 6£ à cheval
        8 pièces de 6£ à pied
      Général de brigade d'infanterie Friederichs
        85ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
        Artillerie régimentaire : 4 pièces de 3£
      Général de brigade d'infanterie Legay
        108ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
        Artillerie régimentaire : 4 pièces de 3£
    • GT « Fatova »
      Général de division d'infanterie Compans
        6 pièces de 6£ à cheval
        8 pièces de 6£ à pied
      Général de brigade d'infanterie Teste
        57ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
        Artillerie régimentaire : 4 pièces de 3£
      Général de brigade d'infanterie Guyardet
        61ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
        Artillerie régimentaire : 4 pièces de 3£
      Général de brigade d'infanterie Longchamp
        111ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
    • GT « Nord »
      Général de division de cavalerie Valence
        2 x 6 pièces de 6£ à cheval
        3ème chasseurs à cheval : 3 escadrons (2 x 4 +1 x 6)
        5ème cheveaux légers : 1 escadron (1 x 6)
      Général de brigade de cavalerie Reynaud
        6ème de cuirassiers: 4 escadrons ( 2,x 6 + 2 x 4)
      Général de brigade de cavalerie Dejean
        11ème de cuirassiers: 4 escadrons ( 2,x 6 + 2 x 4)
      Général de brigade de cavalerie De la Grange
        12ème de cuirassiers: 4 escadrons ( 2,x 6 + 2 x 4)
    • GT « Seletz »
      Général de corps d'infanterie Davout
      Général de division d'infanterie Claparède
        1 x 6 pièces de 3£
        2 x 8 pièces de 12£
      Général de brigade d'infanterie Chlopicki
        1er de Vistule : 2 bataillons (2 x 8+2+2)
        2ème de Vistule : 2 bataillons (2 x 8+2+2)
      Général de brigade d'infanterie Bronikowski
        3ème de Vistule : 2 bataillons (2 x 8+2+2)
    • GT « Renforts »
      Général de brigade de cavalerie Pajol
        1er chasseurs à cheval : 4 escadrons (4 x 6)
        2ème chasseurs à cheval : 4 escadrons (4 x 6)
        9ème ulhans polonais : 4 escadrons (2,x 6 + 2 x 4)
      Général de brigade d'infanterie Duppelin
        25ème de ligne : 5 bataillons (5 x 8+2+2)
        Artillerie régimentaire : 4 pièces de 3£
    Russes
    • GT « Fatova »
      Général de corps d'infanterie Rayevski
      Général de division d'infanterie Kolubakin
        3 x 12 pièces de 6£ à pied
        2 x 12 pièces de 12£ à pied
        1 x 12 pièces de 6£ à cheval
        Hussards d'Akhtyrka : 8 escadrons (8 x 3)
        Cosaques du Don : (4 x 3)
      Général de brigade d'infanterie Ryleiev
        Mousquetaires de Narva : 2 bataillons (2 x 12)
        Mousquetaires de Smolensk : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade d'infanterie Panzerbiter
        Mousquetaires de Nouvelle Ingrie : 2 bataillons (2 x 12)
        Mousquetaires d'Alexopol : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade d'infanterie Palitzin
        6ème Jäger : 2 bataillons (2 x 12)
        41ème Jäger : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade d'infanterie Liebardt
        Mousquetaires de Ladoga : 2 bataillons (2 x 12)
        Mousquetaires de Poltava : 2 bataillons (2 x 12)
    • GT « Saltanovka »
      Général de division d'infanterie Paskiewitch
        1 x 12 pièces de 6£ à pied
        1 x12 pièces de 12£ à pied
        Cosaques du Don : (3 x 3)
      Général de brigade d'infanterie Savoïna
        Mousquetaires de Ninji Novgorod : 2 bataillons (2 x 12)
        Mousquetaires d'Orel : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade d'infanterie Gogel
        41ème Jäger : 2 bataillons (2 x 12)
    • GT « Seletz - centre »
      Général de corps de cavalerie (Sievers)
        12 pièces de 6£ à cheval
        Cosaques du Don : (8 x 3)
      Général de brigade de cavalerie Emmanuel
        Dragons de Kiev : 4 escadrons (4 x 3)
        Dragons de Nouvelle Russie : 4 escadrons (4 x 3)
    • GT « Seletz - sud »
      Général de corps d'infanterie Borosdin
      Général de division d'infanterie Nerovski
        1 x 12 pièces de 12£ à pied
      Général de brigade de cavalerie Pantchulidshev
        Dragons de Tchenrnigov : 4 escadrons (4 x 3)
      Général de brigade d'infanterie Kniachnin
        Mousquetaires de Wilna : 2 bataillons (2 x 16)
        Mousquetaires de Simbirsk : 2 bataillons (2 x 16)
      Général de brigade d'infanterie Staviski
        Mousquetaires de Tarnopol : 2 bataillons (2 x 16)
        Mousquetaires d'Odessa : 2 bataillons (2 x 16)
      Général de brigade d'infanterie Vojeikov
        49ème Jäger : 2 bataillons (2 x 16)
        50ème Jäger : 2 bataillons (2 x 16)
    • GT « Nord »
      Général de corps d'infanterie Borosdin
      Général de division d'infanterie Grenadiers (Mecklenburg)
        1 x 12 pièces de 6£ à pied
        1 x 12 pièces de 12£ à pied
      Général de brigade d'infanterie Chatilov
        Grenadiers de Kiev : 2 bataillons (2 x 12)
        Grenadiers de Moscou : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade d'infanterie Buxhoewden
        Grenadiers d'Astrakhan : 2 bataillons (2 x 12)
        Grenadiers de Fanagorie : 2 bataillons (2 x 12)
      Général de brigade de cavalerie Krétov
        Cuirassiers de Saint Georges : 4 escadrons (4 x 4)
        Cuirassiers d'Ekaterinoslav : 4 escadrons (4 x 4)
        Uhlans de Lithuanie : 4 escadrons (4 x 3)
    • GT « Réserve »
      Général d'armée d'infanterie Bagration
      Général de division de cavalerie Knörring
        1 x 12 pièces de 6£ à pied
      Général de brigade de cavalerie Duka
        Cuirassiers de Glukhov : 4 escadrons (4 x 4)
        Cuirassiers de Petite Russie : 4 escadrons (4 x 4)
        Cuirassiers de Novgorod : 4 escadrons (4 x 4)
      Général de brigade d'infanterie Hesse
        Grenadiers de Siberie : 2 bataillons (2 x 12)
        Grenadiers de Petite Russie : 2 bataillons (2 x 12)
La taille de certains escadrons de cavalerie (4 ou 6 au lieu d'un 5 de moyenne) est déterminée par l'usage des sous socles d'unité que j'avais fait réalisé spécialement pour cette bataille mais que j'avais commandé à des tailles "communes"

Au total, 27000 Français, près de 500 figurines et un budget total de l'ordre de 12800 points, devaient résister à 35000 russes, plus de 800 figurines qui représentaient un budget total de l'ordre de 16000 points.
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 27 Fév 2016, 16:33

Voici, réalisé dans l'urgence (que l'on imagine) par le peintre personnel du GL Rayevsky, un tableau résumant sans parti pris aucun (il ferait beau voir) ce qu'il faut retenir de la bataille de Mohilew.

Image

L'instant saisi est celui où le GL Rayevsky, ayant mis pied à terre à cause du terrain difficile, y mène à la victoire ses vaillantes troupes, dont l'aspect mit en fuite les Français qu'elles ne purent rattraper.

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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 27 Fév 2016, 16:38

Et une autre pour la route, montrant les superbes hussards d'Akhtyrska tournant le dos au bois dans lequel ils ont piégés plusieurs bataillons français, pour s'élancer vers le plateau où se bousculent d'autres Français en déroute.

Image

Ils étaient menés par le GM Wassilchikov et le colonel Davydov qui feront tous deux encore parler d'eux.

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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar AUGER Vincent sur 27 Fév 2016, 22:20

Voici les informations qu'avaient le commandement français pour préparer son plan de bataille :

  • Davout est arrivé à Mohilev depuis le 20 avec son 1er corps. Le 21, le 3ème régiment de chasseurs à cheval, envoyé en reconnaissance vers Bychov, a été submergé par 2000 cosaques et ramené avec quelques pertes.
  • Grouchy est à Orcha avec 3 régiments de dragons. Il sert de liaison entre Davout et les forces principales françaises le long de la Dvina. La cavalerie de Murat est entre Orcha et la Dvina. Grouchy a envoyé la veille les pièces de 12 du corps et la brigade Claparède (Légion de la Vistule) qui sont arrivées à Mohilev à la tombée de la nuit le 23.
  • Pajol était avec 3 régiments de cavalerie et le 25ème de ligne pour tenir le pont sur la Berezina mais est en marche vers Mohilev où il devrait arriver le 24 en milieu de journée.
  • Poniatowski et le Vème corps est entre Minsk et Bobruisk. Il n'a pas encore franchi la Berezina et pense l'atteindre le 25 juillet. Suite au départ de Jérôme, il est le commandant en chef de l'aile droite des armées françaises. Il compte sur l'expérience de Davout pour le conseiller dans cette tâche. Poniatowski pense que Bagration est soit en train de se replier vers Kiev mais pourrait aussi fort bien contre-attaquer vers l'ouest depuis Bobruisk ou vers le nord contre Davout.
  • Latour Maubourg et le IVème corps de cavalerie est vers Slousk, 100km à l'ouest de Bobruisk. Il a ordre de marcher vers cette ville pour harceler les arrières de Bagration.
  • Reynier et le VIIème corps est vers Pinsk (à plus de 300km à l'ouest de Mohilev) où il couvre la Pologne d'une attaque potentielle des Russes vers les échelons arrières de l'armée.
  • Un déserteur polonais, ancien aide de camp d'un général de division russe, a apporté récemment des informations précises sur l'ennemi :
    • La seconde armée russe de Bagration est au sud et remonte en force vers Mohilev.
    • Ses effectifs sont au moins de 4 divisions d'infanterie et 2 de cavalerie, dont une de cuirassiers.
    • Cette armée a traversé la Droutsk entre le 19 et le 21 juillet. Bagration lui même était à Bychov le 21.
    • Le corps de cosaques de Platov couvre la gauche de Bagration sur les deux rives de la Droutsk. Il a empêché le 22 un régiment de cavalerie (400 sabres), placé sur la Droutsk et sous les ordres du général Gérard, de rejoindre Davout.
  • La première armée russe de Barclay de Tolly est en train d'arriver à Vitebsk. Il est impératif d'empêcher la jonction entre les deux armées russes.


Et maintenant les informations qu'avaient les Russes :

  • Depuis le début de la campagne, les corps Français se sont insérés entre la première armée russe de Barclay de Tolly et la seconde armée de Bagration. Ce dernier a brillamment réussi à échapper aux tentatives des généraux français pour le détruire et leurs troupes en poursuite derrière sont très loin
  • En arrivant sur le Dniepr, Bagration a cessé son mouvement vers l'est pour remonter vers le nord. Il est arrivé à Bychov le 21 où il a appris que Davout l'avait devancé à Mohilev et a continué sa progression vers le nord, ses premières troupes arrivant à Novosielki le 22 en fin de journée
  • Le corps d'armée de Davout est estimé à 2 divisions d'infanterie et une de cuirassiers. Le 21, un régiment de chasseurs à cheval a été submergé par les cosaques de Sievers et un escadron fait prisonnier à Daskovka
  • Une division d'infanterie polonaise accompagnée de cavaliers est commandée par Grouchy à Orcha
  • Une autre division française, également soutenue par de la cavalerie, était sur la Bérézina, sur la route entre Minsk et Mohilev. Elle est sous les ordres de Pajol et a été vue le 22 avançant à marche forcée vers l'est.
  • Le corps de Poniatowski est entre Minsk et Bobruisk. Il n'a pas encore franchi la Bérézina et semble se diriger vers Bobruisk que Bagration a quitté il y a plus de 5 jours
  • Le corps de cavalerie de Latour Maubourg est vers Slousk, 100km à l'ouest de Bobruisk. Il y a plus d'une semaine qu'il a perdu le contact les Russes.
  • D'autres corps de cavalerie française opèrent entre Tolocin et Besenkovici
  • Le corps de Platov (8000 cosaques) couvre les deux rives de la Droutsk. Le 22, il a détecté et repoussé vers le nord un régiment de cavalerie.
  • Barclay de Tolly a lui aussi refusé d'accorder à Napoléon la grande bataille qu'il semble désirer. Cette bataille ne sera en effet raisonnablement possible que si les deux armées russes sont réunies.
  • Toutefois, Davout est dans une position très aventureuse et éloignée de tout support. Disposant d'une nette supériorité numérique contre lui, Bagration a décidé de l'affronter avec plusieurs buts :
    1. si possible, détruire le corps de Davout en profitant de son isolement
    2. au minimum, forcer le passage à Mohilev pour rejoindre ensuite la première armée russe, soit à Vitebsk, soit à Smolensk selon la position des autres corps français.
  • Il est temps de cesser de fuir et de punir les odieux envahisseurs du sol natal. Les troupes sont très motivées (cf. les valeurs de moral indiquée dans l'ordre de bataille qui suit). Au lieu d'attaquer le 23 avec les seules 2 premières divisions alors disponibles (historique), Bagration a choisi d'attendre que l'armée soit rassemblée pour attaquer en force (l'uchronie qui vous est proposée). La capture de ces ponts à Saltanovka et Fatova est impérative pour la suite de la campagne mais il est aussi possible de tourner par la gauche la position française et d'attaquer aussi Seletz, même si les mauvais chemins qui traversent la forêt limiteront les munitions disponibles pour l'artillerie dans ce secteur.
  • L'arrière garde russe (une division de grenadiers réunis et une de cosaques) est encore à Daskovka où elle établit un pont de bateaux sur le Dniepr pour rejoindre Smolensk si l'affaire devait mal se passer.
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Re: 20-21 février 2016 : Reconstitution de Mohilev

Messagepar MANÉ Diégo sur 01 Mar 2016, 12:59

Le rapport du colonel Liebardt, commandant la brigade ad'hoc de droite lors du combat de Fatova, est en ligne, ici :

http://unmariussinonrien.blogspot.fr/20 ... le-de.html

Merci encore au passage à Xaver Jauslin, "le petit Suisse" qui nous joua un grand colonel, mais surtout nous gratifia de ces reportages photo qui nous permettent d'illustrer nos propos.

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