Bonne Année 2018 ! Honneur à Championnet

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Bonne Année 2018 ! Honneur à Championnet

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Jan 2018, 17:05

Bonne année 2018 à toute la Planète Napoléon
Santé, bonheur et batailles rangées


Je poursuis mon cycle d'honneur des "années 90", et suis en peine pour 1798 où il ne s'est pas révélé de grands talents militaires français, vu aussi le peu de batailles rangées offertes par ce millésime, en fait une seule, Les Pyramides, à créditer à Bonaparte, déjà honoré pour 1796.

Se rabattant sur les combats nous avons certes la "grande victoire" de Castlebar où 1200 Franco-Irlandais du général Humbert l'emportèrent sur 5000 Anglo-Irlandais du MG Lake... mais elle précéda de peu la défaite et capitulation de Ballinamuk, alors...

Alors il ne reste que les opérations des armées de Rome puis de Naples. Ce royaume, qui attaqua les Français à Rome sans déclaration de guerre, avait confié son armée au GM autrichien Mack (le futur vaincu d'Ulm), qui trouva le moyen de faire battre à Civita Castellana ses 26000 hommes par 10000 Français affamés et manquant de tout commandés par Macdonald, offrant à ce dernier l'un des rares succès de sa carrière. Succès facile au demeurant car les troupes napolitaines se débandaient à la seule approche des Républicains. Mais à vaincre sans péril on n'en triomphe pas moins.

Et donc la difficulté pour un général en chef français dans ce contexte ne résidait pas dans les "forces" ennemies, mais dans celle à faire vivre ses troupes dans un environnement déjà pauvre dans le principe, mais en outre littéralement épuisé par les réquisitions excessives, pour ne pas dire le pillage intensif, organisés par les agents du Directoire dirigés par un certain Faypoult, commissaire aux armées, dont le nom fait penser à un parasite et illustrait bien la fonction. L'individu jouissait de puissants appuis au Gouvernement qu'il "arrosait", et de fortes complicités au sein même de l'armée française de Rome puis de Naples, notamment en la personne de Macdonald qui intrigua sans relâche contre ses chefs successifs, Masséna, Gouvion-Saint-Cyr puis Championnet, les deux derniers trop "honnêtes", jusqu'à les discréditer puis supplanter.

Ce sera chose faite début mars 1799. Faypoult disposera de trois mois pleins pour ruiner totalement le pays et s'enrichir immensément en rapport. Macdonald profitera des mêmes trois mois pour se faire peindre un portrait monumental (1,70 m x 1,30 m !) en général en chef de l'Armée de Naples, sur fond de Vésuve fumant... avant de remonter au nord sur ordre, et faire écraser ses 33000 hommes (avec perte de la moitié) par les 37000 de Souvarov sur la Trebbia, préparant par cette défaite sans appel, celle de Novi où son camarade Joubert, que j'ai mis à l'honneur l'an passé, perdra la vie en même temps que la France l'Italie.

Image

Le GD Macdonald, général en chef de l'Armée de Naples,
Tableau attribué à Wicar, probablement peint entre mars et mai 1799

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Le seul "type bien" qui ressort de ce triste épisode est le général Championnet que j'ai donc choisi d'honorer cette année. Illustre inconnu ou inconnu illustre, je vous laisse en décider d'après la courte biographie ci-dessous.

Né le 14 avril 1762 à Valence, et prénommé Jean-Etienne, notre homme aurait du se nommer GRAND, comme son père... qui ne le reconnut pas, le condamnant à porter le nom choisi par sa mère, soit VACHIER, ce qui ne s'invente pas. Sans doute frappé de remords, le père naturel, qui par ailleurs assuma tous les frais relatifs à l'enfant, lui fit don du surnom de CHAMPIONNET, tiré de celui d'une de ses terres, et c 'est celui qu'illustrera le futur général de la République.

Image

Jean-Etienne CHAMPIONNET (1762-1800)

1789 : Grenadier de la Garde nationale de Valence en juillet, et sergent en décembre.

1790 : lieutenant de la Garde nationale de Valence le 15 mars.

1791 : premier adjudant général de la Garde nationale de Valence le 1er septembre..

1792 : lieutenant-colonel en chef du 6e bataillon de volontaires de la Drôme le 1er septembre.

1793 : soumet les insurgés fédéralistes du Jura, nommé chef de brigade (colonel) le 1er septembre.
Armée de la Moselle ; sert à Kaiserslautern, Landau, Spire, Worms...

1794 : nommé Général de Brigade provisoirement le 6 février ; commande une division le 22 mars ; prise d'Arlon le 18 avril. Nommé Général de Division provisoirement le 10 juin. Sert de manière décisive à Fleurus le 26 juin, Aldenhoven le 2 octobre, s'empare de Cologne. Confirmé Général de Division le 2 décembre.

1795 : A l'Armée de Sambre-et-Meuse sous Kléber le 6 mai. Prend Dusseldorf le 6 septembre.

1796 : Passage du Rhin à Neuwied le 2 juillet, vainqueur à Camberg 9 juillet, sert à Amberg 24 août et Wurzbourg 3 septembre.

1797 : commandant l'armée par intérim du 24 janvier au 25 février, puis son aile gauche. Vainqueur à Steinberg le 21 avril.

1798 : commandant l'aile droite de l'Armée d'Angleterre en janvier, puis l'avant garde de l'Armée de Mayence jusqu'en août. Général en Chef de l'Armée de Rome (à la place de Gouvion-Saint-Cyr) le 18 octobre, il prend le commandement effectif des mains de Macdonald (qui l'exerçait par intérim) le 20 novembre, et doit évacuer Rome. Il réorganise alors son armée et ordonne les mouvements qui mèneront au succès décisif de Civita Castellana, et à la fin victorieuse de la campagne.

1799 : Reprise de Rome, puis prise de Capoue le 10 janvier, et de Naples le 23, où il proclame la République Parthénopéenne. Général en Chef de l'Armée de Naples le 24 janvier, il est contraint d'en quitter le commandement le 27 février et est arrêté sur ordre de Faypoult pour "désobéissance aux ordres du Gouvernement et mainmise arbitraire sur les caisses publiques du royaume de Naples"... (ce qui empêchait Faypoult d'y puiser pour son compte et celui de ses appuis parisiens).

Acquitté par le Tribunal Militaire de Grenoble, et nommé Commandant en Chef de l'Armée des Grandes Alpes (aile gauche de l'Armée d'Italie de Joubert), il prend Suze le 8 septembre. Le 21 il remplace Moreau à la tête de l'Armée d'Italie, mais est vaincu avec 15000 hommes à Genola le 4 novembre par 29000 Autrichiens sous Mélas (le futur vaincu de Marengo). Malade, il quitte son commandement le 30 décembre.

1800 : Mort à Antibes le 9 janvier, d'une épidémie qui décimait ses troupes.

Mort en 1800, donc, comme Kléber et Desaix, Championnet aurait probablement fait comme eux partie de la première promotion des maréchaux de l'Empire en 1804, précédant de cinq ans Macdonald, qu'il appelait en 1799 "le plus cruel de mes ennemis".

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Re: Bonne Année 2018 ! Honneur à Championnet

Messagepar BOUTTET Denis sur 11 Jan 2018, 10:12

Bonjour et bonne année à tous.

Je me permets juste une petite remarque : honorer le général Humbert aurait été pour le moins surprenant au regard de son parcours que je qualifierai d'atypique. 3 détails croustillants :
- en charge des relations avec les chouans dans le cadre de la pacification sous Hoche (artisan principal du traité de la Mabilais qui n'aura duré qu'un mois), il s'est fait réprimander par Hoche qui trouvait inconvenable qu'un général de la république soit habillé comme un chouan. Bon quand on connait la personnalité trouble de son interlocuteur chouan (Cormatin), rien d'étonnant peut être. On le retrouvera également lors de l'épisode de Quiberon comme négociateur chouan.
- lors de l'expédition de Saint Domingue, il aurait été l'amant de Pauline Bonaparte.
- Il rejoint les pirates de Barataria avec Jacques Lafitte et défend la Nouvelle Orléans avec ce dernier.

N'hésitez pas à me faire part de toute documentation sur ce personnage romanesque.
Ils sont fous ces bretons, ils brassent la bière à l'eau de mer ...
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