2e RCC
L'historique régimentaire est toujours un document utile pour un chercheur car il contient forcément des quantités d'informations.
Son degré de fiabilité est en revanche directement relié à celui de son rédacteur... et aussi à l'époque où il aura été rédigé. Ici je vois qu'il date du Second Empire, et donc son rédacteur n'a pas pu participer aux faits qu'il relate. C'est un moins.
Sur le fait qu'un événement personnel de l'individu concerné par la recherche, ici une blessure, n'y soit pas mentionné, il faut relativiser. Il y a blessure et blessure et, là aussi selon qui les note, les blessures légères seront repertoriées où pas. Le soldat qui ne quittera pas les rangs sera le plus souvent "oublié". Cela ne change rien au fait que, pour l'individu, il a bien été blessé.
Comme l'historique semble avoir mentionné les tués ou blessés aux diverses rencontres, je ne m'étends pas outre mesure sur la recherche relative que j'ai faite dans le Martinien... qui d'ailleurs est souvent en désaccord avec les historiques régimentaires, preuve qu'ils ne sont pas toujours "raccord" avec les archives !
Voici cependant quelques éléments du Martinien qui me semblent "raccord", eux, avec le sujet de Geneviève Authelet, que je complète avec des chiffres et dates tirés de mes ordres de bataille.
En 1805 le 2e RCC est au IIIe corps d'armée du maréchal Davout.
Il compte à sa brigade de cavalerie légère sous le GB Vialannes, composée des 1er et 2e RCC, dont voici l'effectif présent sous les armes au 23 septembre (passage du Rhin), 5 novembre (après la campagne d'Ulm) et 22 décembre (après la campagne d'Austerlitz).
1er RCC (3 escadrons), 331 h, 290 h, 538 h.
2e RCC (3), 513 h, 293 h, 548 h.
Le 2e RCC n'est pas cité à Austerlitz le 2 décembre, bien que le CdE Vigé du régiment y soit déclaré tué (Martinien).
------
Octobre 1806, pour la campagne de Prusse, la brigade de cavalerie du IIIe corps compte trois régiments :
1er RCC (3), colonel Exelmans, 509 h.
2e RCC (3), colonel Bousson, 563 h.
12e RCC (3), colonel Guyon, 540 h.
14 octobre 1806 à Auerstaedt, 6 officiers blessés dont le colonel Bousson et le CdE Thuillier.
------
Décembre 1806, pour la campagne de Pologne, le GB Vialannes, dont Davout n'était pas satisfait, a été remplacé par le GB Marulaz.
1er RCC (3), évalué à 300 h.
2e RCC (3), 357 h.
12e RCC (3), évalué à 300 h.
24 décembre, 1 officier tué au passage du Bug.
------
Janvier 1807, pour la campagne d'Eylau
1er RCC (3), 274 h.
2e RCC (3), 196 h.
12e RCC (3), 284 h.
20 janvier, 1 officier tué en reconnaissance près de Sniadowo.
8 février,le jour d'Eylau, le 2e RCC fut laissé à Myszyniec par Davout.
------
1er Avril 1807, au repos avant la campagne de Friedland
1er RCC (3), colonel Méda, 257 h.
2e RCC (3), colonel Mathis, 215 h.
12e RCC (3), colonel Guyon, 216 h.
------
Je passe sous silence les péripéties de l'escadron de dépôt du 2e RCC en Espagne (3 officiers blessés à Valdepenas, Cordoba, Baylen en 1808, et le Major Ognaten tué en 1811 près de Ciudad Rodrigo) comme ne concernant pas le soldat Parizel.
------
Pour la campagne de 1809 le 2e RCC fait partie de la brigade du GB Jacquinot, affectée à la division de cavalerie légère du GD Montbrun, relevant théoriquement du IIIe corps d'armée de Davout.
1er RCC, colonel Méda (3), 533 h.
2e RCC, colonel Mathis (3), 491 h.
12e RCC (3), 773 h.
Mais en pratique au début de la campagne les troupes sont disséminées dans divers cantonnements et la brigade Jacquinot, qui n'a alors que deux régiments (1er et 2e RCC), se trouvera rattachée jusqu'au 25 avril à la division d'infanterie Morand, coupée de son maréchal (Davout) avec celle de son collègue Gudin.
Elle ne participera donc pas à la bataille d'Eckmühl sous Davout, mais à celle d'Abensberg sous le commandement supérieur du maréchal Lannes, le "jocker" de Napoléon, arrivé d'Espagne sans troupes.
20 avril 1809 à Abensberg, 4 officiers blessés.
C'est l'endroit de redire que, dans le Martinien comme aussi sur les drapeaux des régiments, on trouve parfois le nom d'une bataille mentionné pour des gens qui n'y étaient pas... mais avaient lutté aucours de la campagne à laquelle la bataille donna son nom. Ainsi Abensberg comme Landshut furent parfois désignés comme (faisant partie de la campagne d') Eckmühl.
25 avril 1809 à Neumarkt, 5 officiers atteints dont 1 tué.
3 mai 1809 à Ebersberg, 1 officier est blessé. Pareil, le 2e RCC ne parut pas à Ebersberg, où le maréchal Masséna livra un combat aussi héroïque et meurtrier qu'inutile parce-que la position était déjà tournée par le IIIe corps de Davout, sa cavalerie tenant la tête. Parizel aurait été blessé la veille durant le mouvement d'approche.
La division Montbrun sera ensuite détachée pour établir la liaison avec l'Armée d'Italie qu'amenait le prince Eugène.
13 juin 1809 devant Raab, 1 officier tué et 5 blessés dont le CdE Dukermont.
Eugène ayant rallié l'Armée d'Allemagne, la Division Montbrun participe à Wagram comme flanqueur de droite du IIIe corps qui forme la droite des Français.
6 juillet 1809 à Wagram, 3 officiers blessés, dont le CdE Delacroix.
---------
En 1812, le 2e RCC fait partie de la division de cavalerie affectée au Ier corps d'armée du maréchal Davout.
Brigade GB Pajol
2e RCC (4), colonel Mathis, 856 h.
9e Uhlans (Polonais)(4), colonel Pzizichowski, 677 h.
30 juin à Osmiana (Lithuanie), 1 officier blessé.
23 juillet, vers Mohilew
2e RCC (4), 700 h (évaluation).
9e Uhlans (4), 550 h (évaluation).
28 juillet à Zelow, 2 officiers blessés.
4 août 1812
2e RCC, 659 h.
9e Uhlans, 509 h.
Le 7 août 1812 Pajol est promu GD et remplace Sébastiani ("le général surprise", qui venait encore de se laisser surprendre) à la 2e Division de cavalerie légère au 2e Corps de Cavalerie de Montbrun.
L'ouvrage "Pajol général en chef", donne dans les 35 premières pages de son tome III des éléments sur la brigade Pajol de son entrée en Russie le 24 juin jusqu'à la promotion du général.
https://archive.org/stream/pajolgnralen ... 0/mode/2up14 août à Krasnoe, le CdE Dukermont est blessé.
16-17-18 août 1812 devant Smolensk, 5 officiers blessés, dont le Major Delacroix et à nouveau le CdE Dukermont.
7 septembre 1812 à La Moskowa la cavalerie légère du Ier corps d'armée combat au centre sous les ordres directs de Murat. Le 2e RCC perdit 2 officiers tués, dont le CdE Canouville (le ci-devant amant de Pauline Bonaparte) et 3 officiers blessés.
2e RCC (4), 369 h.
9e Uhlans (4), 285 h (qui aura 7 officiers blessés).
18 septembre près de Moscou, 1 officier blessé.
4 octobre en avant de Moscou, 1 officier blessé.
15 octobre à Moscou
2e RCC (4), 369 h.
9e Uhlans (4), 215 h.
18 octobre l'armée quitte Moscou. 4000 cavaliers sans chevaux forment une brigade d'infanterie ad'hoc. Mais par construction moins bons marcheurs que les fantassins ils disparaîtront dans les neiges de la retraite, la plupart finissant "gibiers de Cosaques".
24 octobre entre Wiasma et Moscou, 1 officier blessé.
17 novembre à Krasnoe, 1 officier blessé.
26 novembre à La Bérézina, la "Réserve de Cavalerie", ne compte plus que 100 hommes montés... dont 80 cuirassiers saxons !
6 janvier 1813, 1 officier blessé "pendant la retraite". Où ?
---------
Début 1813, la cavalerie de la Grande Armée n'existe plus. Il reste bien quelques débris humains rentrés à pied, mais plus du tout de chevaux. Il faudra attendre le 20 mai 1813 pour voir "paraître" (sans plus) le 1er Corps de Cavalerie de La Tour Maubourg, auquel comptera la 3e Division de Cavalerie Légère du GD Chastel. On y trouvera la 2e Brigade de Cavalerie Légère du GB Guyon, 606 h en 7 escadrons dont un du 2e RCC, "fort" de 90 hommes. Tous les régiments français de l'armée, Garde Impériale exceptée, sont dans le même état.
Il faudra encore attendre, avantage de l'inconvénient, la réorganisation permise par l'armistice de Pleisswitz, pour retrouver un effectif "normal". Faisant théoriquement toujours partie du 1er Corps de Cavalerie, la brigade Dermoncourt compte au 15 août 1813 les
2e RCC (2), 323 h.
3e RCC (2), 445 h.
6e RCC (2), 517 h.
Mais elle est de fait rattachée à l'Armée de la Bober du Maréchal Macdonald qui sera écrasée par Blücher à La Katzbach le 26 août, le même jour que la victoire impériale de Dresde, mais...
19-21 août 1813 sur la Bober, 1 officier blessé.
21 août 1813 à Lowenberg (sur la Bober), 1 officier blessé.
26 août 1813 à Pirna, 3 officiers blessés.
... ces états de pertes, que l'on trouve similaires dans les deux autres régiments de la brigade, montrent qu'elle avait en même temps des éléments sous Macdonald sur la Bober, avec l'Empereur à Dresde, et entre les deux à Pirna... qui devaient donc (tenter de) servir de liaison entre ces deux armées françaises.
---------
Pour la bataille décisive de Wachau (1ère journée de Leipzig) on trouve, attachée au Ve corps d'armée de Lauriston la
6e Brigade de Cavalerie Légère, GB Boyer
2e RCC (2), 203 h.
3e RCC (2), 219 h.
6e RCC (2), 297 h.
16-18 octobre 1813 à Leipzig, 7 officiers blessés.
Puis c'est la retraite sur le Rhin.
31 octobre 1813 devant Hanau, 1 officier blessé.
----------
La campagne de France (je n'ai pas eu le temps de consulter mes OBs relatifs, et renseignerai ultérieurement ce que j'aurai trouvé).
29 mars 1814 à Claye, 1 officier blessé.
30 mars 1814 à Paris, 1 officier blessé.
----------
A signaler par ailleurs
7 mars 1814 à Willemsbourg près de Hambourg, 1 officier blessé.
1er avril 1814 à Magdebourg, 1 officier blessé.
Preuve que des détachements existaient dans ces deux places.
----------
Et pour être complet, en 1815 à l'Armée du Rhin (Ve corps de Rapp).
27 juin sur la Suffel près de Strasbourg, 1 officier tué.
28 juin devant Strasbourg, 1 officier blessé.
----------
Merci à Geneviève de préciser ce qui lui ferait encore défaut comme éléments afin que je puisse, le cas échéant, investiguer dans les bonnes directions.
Diégo Mané