par MANÉ Diégo sur 07 Nov 2019, 15:14
Salut Thierry,
Alors, pour répondre façon ping-pong :
Toujours été ainsi ?
Oui, plus ou moins, mais plutôt plus que moins.
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Vieilli ?
Oui, à coup sûr, mais cela vaut pour beaucoup d'autres, Napoléon et Ney en tête...
Cela fait partie de la problématique de 1815, et l'âge n'est pas seul en cause (voir Blücher !).
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État-Major plus le même ?
Pas le temps de faire une recherche approfondie. Son Chef d'État-Major de 1815, le GB Revest, tenait déjà le poste en 1813. Toutefois des problèmes de "casting" ont pu se produire aux niveaux inférieurs, même si je ne pense pas qu'ils soient à l'origine des "retards" du général. A souligner cependant que, contrairement à d'autres corps, le 3e n'eût pas de traîtres dans ses rangs.
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Volontairement "saboté" sa mission ?
Je ne le pense pas, mais "savonné la planche" de Grouchy certainement... Sans même réaliser qu'en même temps il desservait gravement son pays... La plupart des grosses épaulettes françaises ont justifié le même genre de reproche tout au long de la période, ce qui n'excuse rien, mais ceux de la dernière campagne, eu égard à son résultat, sont évidemment les plus "montrés du doigt".
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Je pense que Vandamme, qui avait une haute opinion de ses réels talents militaires, se serait bien vu maréchal à la place du maréchal, qu'il s'appelle Soult en 1805, Bernadotte en 1809 (là on peut comprendre), ou encore Davout en 1813.
Il manqua son bâton pour avoir été le seul à bien exécuter les ordres impériaux qui le conduisirent fin août 1813 au désastre. Et quel désastre ; Kulm... Pire qu'Ulm ! Son corps détruit, lui prisonnier, adieu le bâton convoité...
Qui toutefois lui semblait promis en 1815, après la victoire... Mais voir auparavant Grouchy lui "passer devant", et pire encore, se retrouver sous ses ordres, dût relever de l'humiliation suprême !
Brigadier à 23 ans, divisionnaire à 29, promotion tardive pour l'époque, due à un CV alternant les succès militaires et les déprédations, concussions et brigandages en tous genres, qui le firent renvoyer plusieurs fois. Mais "les vrais homme de guerre se font rares, il faut les ménager", dit Napoléon à Davout en 1813... Et ce n'est rien de dire que leur nombre s'était encore réduit en 1815 !
Pour finir voici une anecdote de 1810 en rapport avec ce que dessus :
"AU NOM DE SA MAJESTÉ L'EMPEREUR ET ROI"
Il est ordonné au général de division Vandamme, commandant le camp de Boulogne, d'évacuer dans les vingt-quatre heures de la réception du présent ordre, la maison du maire de Boulogne qu'il a occupée d'une manière illicite et inconvenante... Il est également ordonné au général Vandamme de garder les arrêts pendant vingt-quatre heures, à cause de la conduite qu'il a tenue envers le maire de la ville de Boulogne."
Reçu en audience à Paris par l'Empereur, M. de Menneville, le maire de Boulogne, s'entendit répondre :
"Écoutez, monsieur le maire, si j'avais deux Vandamme, j'en ferai fusiller un, mais je n'en ai qu'un et je le garde pour moi, parce-que j'en ai besoin et que je ne pourrai pas le remplacer. Si jamais je suis obligé de faire la guerre au diable, c'est lui que j'y enverrai, il est seul capable de le mettre à la raison."
J'ai aimé cette réponse, qui explique en partie la "mansuétude" impériale envers son baroudeur.
Diégo Mané
"Veritas Vincit"