Lectures (navales) du confinement
Serait-ce mon paradoxal goût prononcé depuis toujours pour la marine de guerre à voile, moi qui nage comme un fer à repasser ?
Seraient-ce mes récents essais au commandent de vaisseaux miniatures, grâce à Charles Campmas qui m’a initié à sa règle «Branle-Bas de Combat» ?
Serait-ce la vue désormais quotidienne dans une vitrine de ma chambre de deux maquettes* qui attendaient depuis 50 ans d’être finies, ce dont Charles s’est chargé ?
* Le vaisseau Victory de Trafalgar, et la frégate Shannon qui remporta la seule victoire anglaise de la "guerre de 1812" contre une frégate américaine (la Chesapeake).
Serait-ce un effet bénéfique du confinement qui m’a conduit à entreprendre le recensement de tous mes livres... En retrouvant pareillement des ouvrages possédés depuis 40 ans et plus mais que je n’avais pas encore lus ?
Serait-ce un effet bénéfique du confinement (bis) qui, en fermant la Bibliothèque qui me fournissait en BDs (retour en jeunesse) m’a imposé de revenir à des lectures plus «sérieuses» ?
Peut-être un peu de tout cela mêlé, et au résultat j’ai retrouvé le double plaisir de lire, et de lire «naval» ces temps-ci, et j’en profite pour vous livrer quelques notes de lecture qui semblent utiles.
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Vu chez Charles Campmas un très joli livre que je me suis procuré incontinent car il est récent et les intéressés par le genre peuvent donc se le procurer actuellement.
DELITTE, Jean-Yves, À bord des frégates (Glénat), Grenoble, 2020.
Pour qui aime la marine de guerre à voile ce magnifique ouvrage de 96 pages 24 x 32 est tout simplement un «must» (oui, il y aussi des Anglais) complètement et superbement illustré. Une quarantaine de pages présentent le sujet, les frégates, et j’y ai appris plein de choses. Ensuite sont détaillés les «parcours» de dix navires représentatifs du genre de 1689 à 1859, époque après laquelle la vapeur supplanta totalement la voile.
Ce sont successivement, tous magnifiquement illustrés sur double page :
L’ALCYON, frégate-vaisseau, France, 1689, qui fut commandé par Jean Bart.
LE SHTANDART, frégate légère, Russie, 1703, qui fut le premier navire de Pierre Ier.
HMS ROSE, frégate de IX, Grande-Bretagne, 1757, modèle de la «Surprise» du film M&C.
LA BOUDEUSE, frégate de XII, France, 1766, qui fut la «monture» de Bougainville.
L’HERMIONE, frégate de XII, France, 1779, qui conduisit La Fayette au Nouveau Monde.
USS CONSTITUTION, États-Unis, 1797, qui battra quatre frégates anglaises à la suite.
LA MÉDUSE, frégate de XVIII, France, 1810, que le célèbre radeau a rendu inoubliable.
HMS TRINCOMALEE, frégate de XVIII, Royaume-Uni, 1816, toujours à flot à Hartlepool !
LA GLOIRE, frégate cuirassée, France, 1859, première du genre... et aussitôt dépassée !
HMS WARRIOR, frégate cuirassée, Grande-Bretagne, 1859, devenue musée en 1979 !
Bon, les deux derniers, «à voile et à vapeur», motivent moitié moins (à cause de la vapeur qui les rend "moches") mon intérêt pour la marine à voile... Ils seront pour longtemps les derniers à porter le nom de «frégates», remplacés qu’ils furent par le «dreadnought» (plus moche que çà tu coules).
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D’autres «notes de lectures navales» suivront, dans l’ordre :
GARNERAY, Louis, Un corsaire de quinze ans, Paris 1950.
FORBIN, Mémoires du Comte de Forbin, chef d’escadre (1656-1710), Paris 1934.
SCOTT BROWN, James, De Grasse à Yorktown, Paris, 1931.
MORDAL, Jacques, 25 siècles de guerre sur mer T1, aux temps... de la voile, Paris, 1959.
Alors... à suivre...
Diégo Mané