BEYER Olivier a écrit:Si je puis me permettre, je voudrais apporter une modeste remarque, au vu du très beau travail de recherche de Nicolas.
En étendant la réflexion du XVIIIème siècle (Frédéric le grand) jusqu'à la chute de l'Empire wilhémien, je pense que l'Etat prussien n'était pas si conservateur que cela.
1° exemple, Frédéric II avait, dès le début de son règne, aboli (avant les autres souverains) des mesures jugées barbares par les philosophes des lumière (Voltaire était son ami intime et vint loger au château de Sans souci), il était Le despote éclairé, même si cela peut se discuter. Mais ses réformes, notamment agraires, sont le point de départ de l'Etat prussien moderne.
2° L'Etat prussien s'est doté d'un code civil et d'un code de procédure civil dès la fin du XVIIIème siècle, avant notre Code Napoléon. Il s’appellent même codes des Etats prussiens unifiés, c'est le résultat d'une compilation à la Justinien et d'un travail unificateur du droit
3° exemple : Bismarck (le résultat d'un siècle d'évolution de la Prusse était lui aussi réformateur : le code civil, réforme du droit commercial (invention de la SARL), progrès sociaux inédits à l'époque (et dont bénéficient les alsaciens-mosellans encore aujourd'hui).
La Prusse était vraiment l'Etat moderne, je dirais presque digne héritière de Louis XIV (le roi Guillaume a proclamé l'Empire allemand dans la salle des glaces, beau symbole)
Bonjour,
Il ne faut pas confondre. Les réformes de Frédéric II n'étaient valables que dans la partie Ouest du royaume et pas en Silésie car les Junkers prussiens s'y étaient opposés. La Guerre de Sept Ans a ruiné économiquement l'Etat prussien empêchant toute réforme courageuse, d'autant que le roi était devenu très conservateur. C'est son neveu, Frédéric Guillaume II, qui fera beaucoup en droit, mais militairement , on assistera à une véritable "congélation " du système.
Les réformes de Bismarck, elle, sont dues à une volonté d'empêcher les Socialistes, déjà Sociaux-démocrates, d'avoir trop d'importance. Il ne faut oublier que la hantise des gouvernants prussiens est 1848.
Amicalement