petit commentaire:
je met "siège" entre guillemets, car ce n'en est pas vraiment un. Il n'y a aucun travail de sape, car il n'y a pas de réel rempart, et aucun travail de génie n'est entrepris "sérieusement" durant les 111 jours de présence des troupes étrangères dans la ville.
c'est aussi un grand rassemblement d'amateurs et d'incompétents, dans les deux camps, où les décisions gouvernementales de deux grands pays (l'Angleterre et l'Autriche) condamnent les coalisés à l'échec. ce échec, face à une armée efficace, ne prendrait pas vraiment plus d'une semaine vu le manque de moyen en défense. L'incurie révolutionnaire poussera le combat à durer presque 4 mois.
mais qu'est-ce qu'un siège (rapidement)?
A l'époque, c'est la période entre le moment où une armée assaillante arrive avec son matériel du même tonneau devant une ville fortifiée adverse, en général lui demande fort courtoisement de se rendre et reçoit une réponse négative tout aussi courtoise.
A partir de ce moment, le général assiégeant va faire le tour de la place pour choisir son axe d'attaque. Il va faire établir un camp hors de vue de l'assiégé, puis la nuit fera tracer et creuser une tranchée plus ou moins parallèle à la ligne de fortification, à longue portée de canon de la place, et sur le devant monter des plateformes pour sa propre artillerie lourde. on appelle cette tranchée le premier parallèle. de là vont progresser en zig-zag des tranchées en direction de la place jusqu'à une certaine distance où un deuxième parallèle va être creusé, avec d'autres batteries. le zi-zag va alors reprendre jusqu'à la proximité du fossé, où le troisième parallèle va être creusé. de là partiront des galeries de mine réalisées pour détruire le revêtement de ce fossé (la contre-escarpe) de façon à combler ledit fossé avec les décombres. l'artillerie de l'assiégeant ayant pendant ce temps réduit au silence l'artillerie assiégée sur cette zone, et ruiné le mur d'enceinte de façon à ce que ses débris rejoignent ceux de la contrescarpe pour remplir le fossé.
A ce moment, au XVIIIe, le défenseur se rend, car s'il attend l'assaut, il renonce à voir sa garnison, la population, voir sa propre personne avoir la certitude de survivre. Sa garnison obtient alors au moins les "honneurs de la guerre". Telles sont les "Lois de la Guerre" de l'époque
Napoléon rajoutera l'interdiction pour ses commandants de place de se rendre avant d'avoir subit et repoussé au moins un assaut, mis c'est une décision unilatérale, et de toutes façon ses maréchaux ont prouvé auparavant qu'ils n'était pas respectueux de la parole donnée lors d'une reddition.
les sièges de la fin de période sont extrêmement rares, car tout cela prend vraiment du temps, ce que n'ont aucun des généraux en chefs de l'époque (à part Bernadotte semble-t-il
) on verra beaucoup plus souvent des blocus de villes, qui ne nécessitent que très peu de troupes, de qualité inférieure, puisqu'il s'agit juste d'empêcher l'assiégé de sortir et de se ravitailler. A la longue c'est sûr et sans risques.
les seuls vrais sièges se trouvent en Espagne et au Portugal, car le manque d'infrastructures routières fait qu'un seul petit fortin gardé par deux pauvres compagnies peut à lui seul arrêter une armée toute entière