Jean-Pierre-François BONET (Alençon 1768-Alençon 1857).
Fils de pâtissier, s'engage au régiment de Boulonnois en 1786, en déserte, y revient, est condamné à servir jusqu'en 1794... Déserte à nouveau en 1790... et se fait élire lieutenant au 1er bataillon des volontaires de l'Orne. Quelle époque épique !
A l'Armée du Nord, 1792-1795. Capitaine, 1792. Blessé d'un coup de feu à Hondschoote le 8 septembre 1793 il perd l'oeil gauche. Chef de Bataillon le 27 novembre, chef d'état-major de la division Fromentin en mars 1794. Général de brigade provisoire le 9 mai 1794. Division Hatry à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Confirmé général en 1795.
Démissionne pour faiblesse de sa vue, début 1796. Réintégré en juin.
Passage du Rhin à Neuwied, 1797. Destitué pour une sombre histoire de frais de table indus début 1798. Blanchi par le Tribunal Militaire et réintégré. Commande l'avant-garde de la division Ney à l'Armée du Rhin en 1799. Sert à Engen, Moesskirch en 1800, puis Hohenlinden à la division Bastoul. Se distingue à Issen. Général de division, 1803.
Commande les troupes de l'escadre de Brest en 1805. En Espagne sous Bessières puis Soult. Sert à Burgos, prend Santander et devient gouverneur de la province, 1808. Commande une division du IIe corps de Soult début 1809. Commandant des Asturies de mars 1809 à mai 1811, il y remporte plusieurs succès contre les insurgés. Par suite fait Comte de l'Empire, 1811. Opère sous Dorsenne contre Astorga.
Cette belle série s'arrête lorsqu'il évacue les Asturies pour passer sous les ordres de Marmont. Par suite des mauvaises dispositions du maréchal, l'Armée de Portugal sera écrasée par les Anglais de Lord Wellington aux Arapiles le 22 juillet 1812. Le maréchal et Bonet y sont blessés assez gravement pour retourner en France.
Mais l'Empereur a besoin de généraux et tous deux se retrouvent en Allemagne en 1813. Marmont commande le VIe corps et Bonet une de ses divisions, la 2e, qu'il mène à Lützen et Bautzen en mai. Passé au XIVe corps de Gouvion-Saint-Cyr il sert à Dresde le 26 août, Geyersberg le 14 septembre, et Racknitz le 17 octobre, avant d'être fait prisonnier à la capitulation de la place le 11 novembre.
Rallié à Napoléon aux Cent jours. Logiquement "mis au placard" par les Bourbons, qui pourtant le rappellent en 1818. Mis à la retraite en 1825... et rappelé et fait Pair de France en 1831, il combat l'insurrection vendéenne de 1832. Envoyé en Afrique, 1833-1835. Mis en non activité 1836, en réserve 1839, à la retraite 1848 (à tout-de-même quatre-vingts ans !). Sénateur le 31/12/52.
L'information qui ne sert à rien (quoique). Je cite textuellement le Six, peu coutumier de ce genre de commentaires :
"Une tradition locale le représente (Bonet) comme un homme violent, brutalisant sa femme qu'il cravachait et forçait de monter à l'arrière de sa voiture à la place du valet de pied lorsqu'il était mécontent d'elle".
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Cette biographie succincte du général Bonet vient en appui du post consacré au 122e de ligne en Espagne, régiment qui fit partie de la "Division des Asturies" et qu'il commanda aux Arapiles en 1812.
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Diégo Mané