Suite sur "Les légions en Vendée" par Denis Bouttet
La légion des ArdennesOn trouve également trace en Vendée de cette légion au cours du 2ème semestre 1793, ou tout du moins de son 2ème bataillon. Ce fut une surprise pour moi d’en découvrir la présence, très discrète, sur ce théâtre d’opérations.
Elle fut créée le 13 juillet 1792 par Dumouriez à partir de différentes compagnies franches présentes à l’Armée des Ardennes. Confirmée en décembre 1792 par la Convention, elle est alors constituée de deux bataillons d’infanterie légère et de quatre escadrons de cavalerie et, est dès lors, considérée comme «régulière» (i.e. «solide»).
Chaque bataillon est à neuf compagnies dont une de grenadiers. Le premier prendra le nom de grenadiers et le second, celui de chasseurs.
Ce dernier arriva en Vendée fin mai 1793 avec un effectif d’environ 200 h et fut affecté à l’Armée des Côtes de la Rochelle. On le retrouve aussi sous le nom de 2ème bataillon de chasseurs des Ardennes. Porté à 310 h le 2 novembre, on le retrouve principalement dans les garnisons de Tours et de Saumur et ce jusqu’en février 1794. Il fut probablement versé dans le 15ème bis d’infanterie légère et lors du 2ème amalgame, dans la 30ème demi brigade d’infanterie légère. (8)
Peu de faits d’armes en Vendée si ce n’est lors de l’offensive menée par Westermann sur Parthenay fin juin 1793 et sa déroute à Bressuire début juillet où un détachement (52 h) combattit aux côtés de la Légion du Nord.
Quelques personnalités passées par la légion des Ardennes :
Pierre Margaron (1765-1824), général de division,
Etienne Nicolas Le Fol (1764-1840), général de division,
Joseph de Hédouville (9) (1744-1818), général de brigade
Antoine Louis Decrest de Saint-Germain (1761-1835), général de division,
Marie Adrien François Guiton (1761-1819), général de brigade.
Notes (le smiley juste ci-dessous est en fait le chiffre 8 pour la note n° 8 !)
Pour information, le 1er bataillon fut amalgamé à la 23ème demi-brigade de 1ère formation et la cavalerie versée dans le 23ème chasseurs à cheval.
9) Le personnage est romanesque : surnommé « le débraillé », cousin du général comte Gabriel de Hédouville (1755-1825), pacificateur de l’Ouest. Marié quatre fois, traduit devant le tribunal révolutionnaire pour trahison et acquitté, commandant en chef de la garde nationale de Vitry-le-François, il réussit à enrôler à sa suite ses deux frères dans la légion des Ardennes : François Pierre (1752-1815) au 1er bataillon et Pierre Gabriel (1755-1821) au second. Ce qui a rendu la recherche compliquée, c’est la quantité de membres (dont beaucoup de militaires) que comporte la famille Hédouville.
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... à suivre ... La légion des Francs