1815 - Sort des Aigles et drapeaux impériaux après le retour des Bourbons.
Je viens de prononcer pour l’Académie Napoléon une conférence sur l’attaque du corps d’Erlon à Waterloo, essentiellement basée sur mon article « Chronique illustrée d’un désastre annoncé… » que vous pouvez retrouver ici :
http://www.planete-napoleon.com/docs/WaterlooFigs.pdf
J’y ai entre autres sujets connexes parlé du sort du drapeau du 45e de ligne, celui dont s’empara le sergent Ewart des Scots Greys et qui, grâce à cela, est toujours visible au château d’Edimbourg alors que l’énorme majorité des emblèmes impériaux fut détruite par les Bourbons.
Voir au lien ci-dessous le message du 28/01/2021
viewtopic.php?f=1&t=2037&p=14634&hilit=attaque+du+corps+erlon#p14634
Cette assertion de ma part amena après la conférence un échange par mail me demandant de confirmer/préciser le fait, et je vous fais profiter de ma réponse.
Je l’ai peu ou prou lue dans plusieurs ouvrages spécialisés sur le sujet des Aigles et Dra peaux, mais les passages les plus pertinents à portée de (mes) mains sont les suivants :
CHARRIÉ, Pierre, Drapeaux et étendards de la Révolution et de l’Empire, Paris, 1982.
Page 147.
« L’intention du Roi est de … réunir les drapeaux et les aigles au dépôt … les bâtons des drapeaux et des aigles devront être brisés et brûlés. »
« Au 21 septembre il en est décompté 93, presque tous avec cravates, glands. C’est peu sur plus de 200 aigles distribuées. Certaines il est vrai ont été remises plus tardivement… Les cravates tricolores débarrassées de leurs franges et torsades d’or sont détruites à part le 22 octobre 1815. »
Pages 204 à 227 figurent les NOTICES HISTORIQUES listant régiment par régiment la totalité des aigles et drapeaux distribués sous l’Empire, avec leur sort final lorsqu’il est connu.
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2. HOLLANDER, O., Nos drapeaux et étendards de 1812 à 1815, Paris, 1902.
Les pages 232 et 233 donnent la liste au 22 septembre 1815 de 93 Aigles remises au magasin d’artillerie de Bourges.
Page 234 figure le commentaire lapidaire suivant :
« Par ordre du ministre de la guerre, en date du 14 octobre, les aigles, drapeaux et étendards de la Garde impériale, ainsi que ceux des autres corps de troupes de l’armée furent adressés au bureau de l’artillerie au ministère de la guerre le 20 octobre suivant, et détruits par décision du ministre, le 22 octobre 1815. »
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3. LETRUN, Ludovic, Les Drapeaux de la Révolution et de l’Empire, L’infanterie 1786-1815, Paris,
2009.
Page 23.
« La bataille de Waterloo met un terme à l’épopée impériale et offre aux Bourbons une seconde restauration. D’emblée le Roi ordonne l’élimination de tous les emblèmes de l’usurpateur… Rassemblés depuis le 23 août 1815 à la direction de l’Artillerie de Bourges, 93 drapeaux et aigles avec couronnes et cravates seront brûlés ou fondus les mois suivants.
En 1815, les reliques républicaines et impériales qui ne seront pas détruites, vont être généreusement offertes aux vainqueurs par Louis XVIII. D’autres, cachées, seront découvertes après dénonciation au général (sic, car alors feldmaréchal) Blücher qui les raflera avec celles exposées à Saint-Thomas d’Aquin* et envoyées au Zeughaus à Berlin. La plupart des drapeaux exposés dans ce musée ont depuis disparu dans l’incendie du musée en 1909, ou emportés en Union Soviétique après la Seconde Guerre mondiale. »
* Musée de l’Artillerie, où avaient été déposées les étoffes des drapeaux des modèles antérieurs, qui échappèrent déjà au pillage des Prussiens en 1814, grâce au général russe Sacken qui s’y était opposé, ce qui méritait bien la présente précision.
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Diégo Mané
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