Entre décembre 1813 et janvier 1814, les armées de Wellington et de Soult se trouvent en quartiers d'Hiver à très courte distance l'une de l'autre, et, comme souvent dans ce cas-là, des scènes de fraternisation ont été observées; en voici quelques-unes qui valent le détour:
-les officiers commandant le 18th hussars et le 21e chasseurs à cheval, placés de part et d'autre de la Joyeuse, se sont arrangés pour que chaque camp emmène boire ses montures par alternance dans le cours d'eau les séparant.
-un bœuf donné à une compagnie du 26e de ligne pour sa ration de viande ayant échappé au boucher, et ayant couru dans les lignes Anglaises de la 3rd Div, le capitaine de la compagnie envoya un tambour et un caporal demander la restitution de l'animal "car ça faisait une semaine qu'ils n'avaient pas eu de viande". En réponse, le major de l'unité d'en face renvoya la moitié arrière de l'animal (en disant que de leur côté aussi, la viande était rare), avec un panier de miches de pain en compensation pour la partie manquante.
-à Arcangues, l'officier commandant les avant-postes Français trouva un jour sa sentinelle et celle du 95th à leurs places, mais le reste des piquets adverses dans une maison en ruine entre les deux lignes, en train de boire ensemble le vin trouvé dans la cave. A son arrivée, il fut salué par l'ensemble des parties qui retournèrent à leurs postes.
-la veille de Noël 1813, les troupiers d'une compagnie du 95th occupant le château d'Urdains se cotisèrent d'un demi dollar chacun, et envoyèrent l'un d'eux dans les lignes Françaises acheter de l'alcool. Malheureusement, l’acheteur, après avoir fait ses emplettes, goûta un peu trop sa marchandise, et il fallu que la sentinelle Française apostrophe son homologue Anglaise, lui demandant d'envoyer un groupe le ramasser car il se trouvait dans le fossé sur le bord de la route, ivre-mort.
-Georges Bell du 34th, fit l'acquisition auprès d'un marchand de Bayonne d'une pièce de toile grise pour se refaire une surculotte règlementaire
-le même trouva un jour une sentinelle Irlandaise à son poste, avec à l'épaule 2 mousquets, le sien et le Charleville de son vis-à-vis. Questionné, ce soldat lui appris que le français lui avait proposé de leur acheter de l'alcool du côté Français, et lui avait laissé son mousquet en gage. Peu après, le lieutenant Français fit son apparition, ayant trouvé sur la route sa propre sentinelle, sans mousquet mais avec 2 bouteilles, qui revenait vers les avant-postes. Après une courte discussion, les sentinelles risquant le peloton si la frasque venait à se savoir, les officiers décidèrent de laisser couler.