par MANÉ Diégo sur 21 Mai 2018, 10:31
Réponse DM à question VA du 20/05/18 sur forum PN «Traversée et unité battue»
Une fois de plus, et comme souvent avec les situations exposées par Vincent, «nous atteignons les limites de la simulation» (Etienne Legrand †).
En clair nous sommes dans une situation qui, bien sûr, a pu se produire réellement, mais alors par erreur ou incompétence. Elle n’est par conséquent prévue dans aucun règlement et pas davantage dans L3C. Il faut donc recourir à un mélange de logique militaire et ludique.
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Logique militaire
Positionner une unité si près d’une autre qu’elle subira inévitablement les inconvénients d’icelle sans lui apporter aucun avantage est a-militaire. C’est cependant arrivé et donc la règle ne l’interdit pas. C’est seulement inutile et dangereux.
Pour bien faire il faut que l’intervalle minimum entre deux unités soit tel qu’aucune des manœuvres possibles pour l’une et/ou l’autre des unités ne soit en rien gênée par la proximité de l’autre.
En l’occurrence de deux lignes se suivant il convient que la deuxième laisse à la précédente la place pour se ployer en colonne sur l’arrière, PLUS un intervalle correspondant à la moitié du front de la formation initiale.
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Logique ludique
Outre les préceptes «militaires» ci-dessus, il convient de s’adapter aux dimensions de nos figurines. Or, précisément lorsqu’il s’agit de leur «profondeur», nous constatons qu’elle se trouve plus «conséquente» qu’à l’historique.
Si donc déjà «ludiquement» l’espace séparant le front de vos deux lignes ne permet pas à la première de se former en colonne ou carré sans venir percuter la 2e ligne, eh bien vous êtes trop près et en subirez les éventuelles conséquences... comme d’Erlon à Waterloo.
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Raisonnements induits par l’application d’L3C (toujours pas obligatoires, mais conseillés).
L3C raisonne en Unités de Distance (UD)... qui sont clairement définies sur hexagones, mais à contrario très «fluctuantes» sans ce cadre. Je vais traiter les deux cas.
Sur hexagones une unité est «contenue» dans un hexagone et ses formations possibles à l’intérieur clairement codifiées. Il ne peut y avoir deux unités cohabitant dans un même hexagone autrement que de manière passagère ("en passant»). Si en outre l’une des deux unités souffre d’un défaut de formation il se communique automatiquement à l’autre.
Il est en outre vivement conseillé de conserver au moins un hexagone d’intervalle dans le sens de la profondeur d’un dispositif, ne serait-ce que pour permettre à l’unité de tête qui serait amenée à rétrograder, de pouvoir le faire, ou au moins commencer à le faire, sans porter le désordre dans les deux lignes, ce qui arrivera si elle percute la 2e ligne.
En l’occurrence de deux lignes se succédant dans deux hexagones se jouxtant la cause est pratiquement entendue. Toute argutie tendant à transformer un échec en un avantage est à proscrire absolument si vous souhaitez conserver l’harmonie du jeu.
C’est pourtant ce que suggère la situation indiquée par Vincent. La ligne recevant est battue, normalement, et traversée, mais cela se transforme en inconvénient pour son vainqueur qui se fait battre par la 2e ligne ENI, ce qui serait normal si elle se trouvait à distance d’intervenir SANS être à celle de subir les inconvénients de la 1ère ligne. Mais ce n'est pas le cas dans la situation exposée.
Or donc voilà une faute militairement grave ludiquement récompensée... à tort.
Le découpage ludique de la traversée dispose que le vainqueur traverse l’ENI vaincu (et engrange aussitôt le bonus correspondant tout en maintenant son allure) et peut en engager un autre se trouvant dans son axe d’attaque. La 2e ligne ENI teste en comptant son ami battu et l’ENI à son allure... mais en l’occurrence de la situation décrite par Vincent je suis ennuyé pour dérouler la chose.
En effet, sur hexagones, la 2e ligne NE PEUT PAS se trouver «à moins d’un hexagone».
Elle se trouve dans l’hexagone voisin... ou dans le même.
Sans hexagones, la 2e ligne étant «à moins d’un hexagone» se trouve donc «contenue» dans la même UD virtuelle constituée depuis le front de la 1ère ligne... et donc constitue de facto une densité double de celle de la ligne, soit une «formation de circonstance» qui ne peut pas être «traversée» mais seulement poussée... ce qui répond à la question.
Bref, c’est un peu la bouteille à l’encre. Mais continuons.
Logique «physique» induite par la caricature imposée par nos figurines.
En pratique, pour ne pas éparpiller les figurines du vaincu (ce qui toutefois correspond davantage à la situation), nous plaçons l’unité victorieuse derrière la ligne vaincue qu’elle vient de «traverser» («renverser», «piétiner», etc...). Il paraît alors visuellement logique de considérer que le vainqueur arrivera au contact de la deuxième ligne ENI avant les fuyards de la première... lesquels en outre essayeront d’éviter de se trouver entre deux feux. Nous gérons d’ailleurs leur fuite après, comme d’aucune incidence physique sur l’action puisque virtuellement «dispersés».
Mais en réalité la plupart des combattants correspondants à l’endroit de la «trouée» a en fait fui avant le choc (pas folle, la plupart) et précède de fort peu ses poursuivants, venant percuter sa 2e ligne (trop près pour être évitée dans l’exemple) pêle-mêle avec l’ENI ce qui rend absolument vaine toute résistance.
Si donc je devais résoudre ce type de situation (que je n’ai jamais rencontrée en plus de cinquante ans de jeu) je considérerai la 2e ligne d’effet nul et lui ferait partager le sort de la 1ère ligne, par exemple en comptant les pertes de poursuite sur elle, comme ce fut le cas de la 2e ligne française à l’Albuera après l’échec du «passage de lignes» tenté par Girard.
On peut donc assumer que pour qu’il y ait «traversée» il faut qu’existe la place nécessaire à poser le «traverseur» "dans la première UD derrière le traversé", sinon cela se transforme en «poussé» des deux unités pêle-mêle, deux pour le prix d’une, ce qui est relativement bien fait pour elles !
Du coup il peut y avoir poursuite sans risque pour le poursuivant. Que du bonheur !
Diégo Mané
"Veritas Vincit"