Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Destiné aux questions de joueurs confirmés.

Modérateurs: MASSON Bruno, FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MANÉ Diégo sur 11 Oct 2012, 13:18

Considérations tactiques sur le combat de La Chaussée, le 3 février 1814
(par Diégo Mané, Lyon, Octobre 2012)

Qu’avons nous donc en ce début février 1814 où les «armées» françaises, en fait de vagues conglomérats de débris de régiments, reculent depuis décembre que les Alliés ont franchi le Rhin, et même, véritable coup d’assommoir, vaincu l’Empereur en personne à La Rothière le premier du mois... Certes on ne l’a pas dit aux soldats, mais les chefs, déjà démoralisés avant, le savent ou s’en doutent.

Nous avons à la gauche du dispositif impérial, et pas concernée par la défaite susdite, «l’armée de Macdonald», forte de quatre corps, deux d’infanterie et deux de cavalerie, mais ne présentant guère ensemble que 5.000 combattants hétéroclites. Nous y reviendrons.

Le commandement est donc «assuré» par une brochette de grands noms dont l’énumération à elle seule explique les revers à venir : Macdonald, le maréchal «invainqueur» (j’invente le terme), son "délégué" Sébastiani, "le général surprise"... qui sera encore surpris, ce qui à force n'est plus surprenant, Arrighi de Casanova, cousin de l’Empereur plus que général, enfin Exelmans, brave mais sans plus. D’ailleurs, braves, ils le sont tous, mais ce n’est pas suffisant.

La troupe maintenant, dont j’ai réalisé l’ordre de Bataille détaillé car il est édifiant. En voici le résumé :

XIe Corps d’Armée : Maréchal Macdonald, divisions Molitor et Brayer, 839 h et 16 pièces.
2e Corps de Cavalerie : GD Exelmans, divisions Dommanget et Thiry, 1.391 h et 6 pièces.

Ve Corps d’Armée : GD Sébastiani, divisions Albert et Amey, 1.941 h et 14 pièces.
3e Corps de Cavalerie : GD Arrighi, divisions Ameil et Jacquinot, 1.000 h et 6 pièces.

En tout donc 2.780 fantassins en 29 bataillons (!), 2.391 cavaliers en 10 régiments, tous provisoires sauf un, le 14e Hussards, ex-13e, ex-Jérôme Napoléon (en fait les survivants des deux escadrons du 23e Chasseurs que Jérôme «vola» à Marbot en 1813) qui, comparé aux autres, composés de mauvais conscrits, fait figure d’élite. 1.260 artilleurs servent les 42 pièces et portent le tout à 6.431 hommes... qui étaient encore plus de 9.000 dont 4.000 cavaliers une semaine plus tôt et «fondent» donc sans combattre à une allure vertigineuse, signe de délabrement physique et moral.

Macdonald a l’ordre de prendre l’offensive et s'y prépare mais, une fois de plus, est pris de vitesse par l’ennemi, il est vrai mieux commandé, mieux composé, et surtout «surfant» sur la vague victorieuse qui le mène «nach Paris». Il s’agit en effet des Prussiens de Yorck et, en l’occurrence de ses troupes d’avant-garde, menées par Jürgass et Katzler, articulées en trois groupes comme suit :

Brigade Jurgass : 8 escadrons des Dragons de Lithuanie et de Prusse Orientale, 960 h.

Brigade Katzler : 13 escadrons des Hussards de Mecklembourg-Strelitz (4), Uhlans de Brandebourg (2), Hussards de Brandebourg (5), Cavalerie Nationale de Prusse Orientale (1) et Chasseurs volontaires (1), soit 1.560 h.

Brigade Henckel : 6 escadrons des 3e et 5e Landwehr Kavallerie de Silésie, 600 h, et un bataillon de Fusiliers de 600 h, seule infanterie prussienne présente et qui ne trouvera pas à s’engager. En effet, cette brigade jouera son rôle essentiel en débordant en permanence la gauche française.

A l’exception des landwehriens de cette dernière brigade et des Chasseurs volontaires, la plupart des unités listées sont composées de vétérans formant des escadrons «normaux» d’environ 120 sabres.

C’est donc une de ces rares rencontres n’opposant réellement que deux cavaleries adverses, la vivacité de l’attaque prussienne n’ayant pas même laissé le temps à la seule batterie française concernée de se mettre en batterie.

L’action proprement dite s’est déroulée à l’aube, alors que la cavalerie française se déployait sur sa hauteur tandis que les cavaliers prussiens, plus tôt levés, la chargeaient "d'en bas" dans la brume matinale, n’en sortant que pour culbuter les Français, formés sur deux lignes trop rapprochées et sans soutiens ni flanc-gardes. La première ligne, constituée de cavalerie légère, étant alors poussée sur la cavalerie lourde formant la deuxième*, et les deux ensemble chassées à travers les canons encore attelés, dont trois sont pris par les vainqueurs. Trois fautes empilées donc.

* Le joli dessin de Knötel est donc une vue de l'esprit prussien de son auteur qui grandit ainsi la victoire des hussards de sa nation.

Image

Il y manque un "détail"; ce ne sont pas les Prussiens qui ont enfoncé les cuirassiers, mais les cavaliers légers français en déroute, qui sont remarquablement absents de la composition. Accessoirement ces derniers accueillirent les Prussiens par une salve de carabines (inefficace) et non sabres pointés.

Comme le dessin est tronqué je vous ajoute un lien permettant de le voir en entier.

http://www.imageshotel.org/images/digoman/1814.jpg

Revenant à la réalité nous voyons en substance que ceux qui attendent de pied ferme le font pour d’autres raisons qu’un choix délibéré.

Ils ne sont pas prêts, et ne peuvent donc charger.

Ils ne voient pas l’ennemi, et ne peuvent donc le charger.

Ils sont sur une colline, et charger en descente est a-militaire.

Par ailleurs

Ils sont mal commandés à tous les niveaux.

Ils sont surpris (normal car dépendant du «général surprise» !).

Ils sont constitué d’un conglomérat d’unités provisoires sans cohésion.

Leur dispositif est défectueux.

Ils n’ont pas le moral, et il y a de quoi.

De quoi aussi être moralement incapables de charger même si cela avait été possible !

Ces points ne vous rappellent-ils rien ? Aux noms des unités près ils pourraient très bien se rapporter au combat de Sahagun exposé précédemment, les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets.

Donc pas plus que Sahagun La Chaussée ne démontre que la tactique tendant à attendre la cavalerie ennemie de pied ferme en était vraiment une, de tactique, du moins délibérée. C'est le plus souvent un très net aveu de faiblesse.

En revanche ces deux exemples illustrent bien par leur résultat malheureux ce que l’on peut attendre de cette violation flagrante du principe fondateur de la cavalerie qui dit, selon le mot même de Napoléon, que «la force de la cavalerie est dans son impulsion».

Il reste que, malheureusement, il se trouva toujours et encore, revers après revers, des officiers pour «essayer» cette tactique désastreuse, qui ne marcha réellement qu’en de très rares occasions, biaisées par les circonstances ou travesties par leurs narrateurs.

Si en effet c’est le défenseur de pied ferme qui se trouve bien composé et bien commandé alors que l’attaquant cumule les défauts des vaincus plus haut, il y a gros à parier que l’agresseur n’arrivera pas même au contact, et donc le mépris du défenseur est justifié dont le chef n’a pas voulu «gaspiller» son unité pour si peu. C’était fréquemment le cas avec des Cosaques, que les unités de vétérans «snobaient» carrément et avaient raison. Les exemples de charges "avortées" sont légion.

En revanche, le chef desdits vétérans, si en plus d’un bon sabre jouit d’une bonne plume, pourra fort bien délivrer un rapport disant qu’avec son petit nombre il a repoussé à la pointe de l’épée les très nombreuses hordes de cavaliers ennemis l’ayant chargé vigoureusement, où que ses adversaires, incapables de soutenir le regard de ses braves, ont renoncé à leur attaque à leur seul aspect, etc...

Bref, cela nous ramène à une de mes marotte : «à la guerre tout est moral» ! (Napoléon).

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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar BOUTTET Denis sur 11 Oct 2012, 13:36

Merci Diégo :wink:
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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar BOUTTET Denis sur 11 Oct 2012, 13:53

Lu sur Wikipedia : « En vérité, observa Napoléon, Sébastiani me fait marcher de surprise en surprise. "
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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MANÉ Diégo sur 11 Oct 2012, 14:22

Sur Sébastiani :

In “Pajol, général en chef”, T3, page 49, note 1 :

Dans cette campagne (1812), Sébastiani se laissa a surprendre trois fois.
Sa belle-mère, Mme de Coigny, disait spirituellement à ce sujet : “Mon gendre, à la guerre, marche de surprise en surprise”.

Et encore :

Malgré cette ineptie militaire, Sébastiani (né en Corse le 10 novembre 1772) sut par sa finesse diplomatique, arriver au maréchalat et pousser son frère au grade de général de division. Ce fut un malheur pour la famille d’Orléans d’avoir placé ce dernier au commandement de la première division militaire (Paris) aux journées de février 1848 *. C’est ainsi que, par le favoritisme, se perdent les dynasties.

* Oui, lui aussi se laissa surprendre. De là à penser que ce travers était génétique...

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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MANÉ Diégo sur 11 Oct 2012, 14:55

J'ai ajouté des illustrations et des commentaires relatifs dans les messages plus haut sur Sahagun et La Chaussée.

Ils illustrent bien un fait majeur. Une expression, qu'elle soit imagée ou écrite, ne reflète que la pensée ou les vues de son auteur, et donc pas nécessairement la réalité.

Pensez-y à l'avenir en lisant ceci ou voyant cela. Dans les deux cas il faudra toujours vérifier avant de s'appuyer dessus en tant qu'argument dans une discussion... si du moins elle se veut sérieuse !

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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar DAVID Gilles sur 23 Oct 2012, 09:41

Cela illustre aussi ce que conseille Napoléon, quand il dit de mettre les meilleures troupes devant. Cela évite d'être emporté par une déroute. Il conseille aussi la combinaison des trois armes. Une bonne mitraille aurait calmé quelques ardeurs et un carré d’infanterie, même de faible qualité suffit. Mais pour cela, il faut anticiper et connaître la position de l’ennemi. Sun Zu dit, dans une traduction « Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles. » Dans une autre traduction, il doit, pour vaincre maîtriser, en plus, le temps et l’espace. Enfin, le temps est traduit par climat dans une troisième version. L’édition « Pluriel » semble être la meilleure traduction. Du temps de Napoléon, il pouvait avoir accès à la version du père Amiot qu’on trouve aux éditions des mille et une nuits N° 122. On peut dire que York applique cette pensée “Tout le succès d'une opération réside dans sa préparation. » ; et qu’à l’inverse, en face, c’est la déroute, avant même de combattre.
Enfin, pour se recentrer sur la tenue de pied ferme par une arme d’élite, Sun Zu dit « Lorsqu'un chat se tient à l'entrée du trou du rat, dix mille rats ne se hasardent pas à en sortir; lorsqu'un tigre garde le gué, dix mille cerfs ne peuvent le traverser. »
Mais, il faut bien admettre que le rôle des cavaleries lourdes n’est pas d’attendre de pied ferme, en première ligne ou collé derrière celle-ci.
Comme dirait l'ami Thierry "Faudrait peut-être arrêter de déconner !" ce qui résume assez bien la position des troupes françaises.
DAVID Gilles
 

Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MELCHIOR Thierry sur 15 Nov 2012, 18:27

Trouvé sur le site consacré à l'Ancien Régime :
http://pfef.free.fr/Page_Principale.htm
Dans la colonne de gauche, cliquez sur « Art militaire » (dans Ancien Régime)
Puis cliquez sur : Sautai et Desbrièrre : La cavalerie de 1740 à 1789 (extraits)
Puis allez en bas du chapitre II (instruction et tactique)

Note 06 : On croit pouvoir affirmer que le principe est déjà universellement admis dans notre cavalerie que toute troupe qui fait usage de sou feu en chargeant se condamne à être battue et que l'arme blanche seule doit servir dans le combat de cavalerie contre cavalerie. Une lettre de Villars (le futur maréchal), du début de la guerre de la Succession d'Espagne (carton Cavalerie, organisation, I), dit que notre cavalerie s'accorde à reconnaître la supériorité du sabre sur le mousqueton au moment de la charge. En 1732, au camp de Richemont, le comte de Belle-Isle, exerçant les escadrons à charger les uns contre les autres, prescrit qu'une ligne fera usage du mousqueton, l'autre du sabre, et que la première, après avoir fait sa décharge, sera par le fait même censée battue et forcée à faire demi-tour. Le gain de la bataille de Guastalla, en 1734, fut du à ce que notre cavalerie, quoique inférieure en nombre, chargea, le sabre à la main, les cuirassiers autrichiens, sans répondre à la décharge que ces cuirassiers avaient faite sur elle avec leur mousquetons.
« Ce ne sont pas les événements qui troublent le cœur des hommes, mais les jugements qu'ils portent sur les événements. »
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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar MELCHIOR Thierry sur 16 Nov 2012, 16:26

Un autre exemple :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7 ... rie%20Française%20depuis%20son%20origine.langFR
En bas de la page.
« Ce ne sont pas les événements qui troublent le cœur des hommes, mais les jugements qu'ils portent sur les événements. »
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Re: Cavalerie recevant de pied ferme une charge adverse

Messagepar AUGER Vincent sur 04 Fév 2013, 11:34

Je rejoins ce sujet avec retard mais intérêt

Il me semble avoir lu un autre exemple de cavalerie lourde recevant à l'arrêt une charge de légers lors de la bataille d'Austerlitz, quelque part sur le plateau de Pratzen. Ma mémoire me fait défaut quand aux suites historiques.

En ce qui concerne le résultat avec les mécanismes de L3C, la défense statique est en général vouée à l'échec mais peut aboutir favorablement à l'unité statique dans un cas :
  • Le chargeant termine son test avec un moral faible (POR)
  • Le chargé statique termine avec un excellent moral (PCH, qu'il ne prend pas car statique ou FEU à P1)
  • Le chargé, étant cavalier, ne délivre pas de feu efficace (historiquement, il tire bien, mais ludiquement on ignore l'effet des balles tirées)
  • Le chargé dégrade alors son moral de l'allure restante à son adversaire. Celle ci étant faible, il tombe à moral PAC (qu'il ne prend toujours pas car ayant déclaré une réponse statique).
  • Ayant encore meilleur moral que son adversaire, celui-ci renonce et n'aboutit pas au contact. Je ne sais pas s'il subit une DDF à cause de cette renonce. J'aurai tendance à penser que oui par extension du cas cavalerie contre infanterie restant formée, mais il n'y a pas de DDF du chargeant en cas d'infanterie échouant face à un fantassin en FPF.
N.B. : A son tour de jeu, le chargé pourra lancer une charge contre l'ex-chargeant statique à faible distance qui ne pourra mathématiquement pas, après le positionnement aux 2/3, acquérir une forte allure même si son moral le lui permettait (ce qui est très peu probable au vu de l'échec de la charge précédente).

Il me semble que ça peut représenter le cas décrit pour les dragons qui ont utilisé cette tactique avec succès en Espagne.

Ludiquement, ça peut aussi marcher pour une unité solide face à un adversaire peu motivé. Un ou deux écarts d'allure peuvent en effet être compensés par un différentiel favorable de facteur de CAC et/ou une position avantageuse (en surplomb, derrière une haie) et/ou une désorganisation de l'adversaire (SAF en descente ou en poursuite ou en charge partie de trop loin) et/ou un général à la tête de l'unité et/ou un aléatoire heureux/malheureux.

En pratique, je pense avoir utilisé cette réponse une ou deux fois lors de mes parties. A chaque fois c'était avec une troupe solide et bien encadrée (dragons, cuirassiers...) et contre un adversaire dont la charge était plus ludique que crédible (cosaques ou landwehr cavalerie en poursuite) et dont la déclaration n'avait d'autre but, à mes yeux, que celui de déclencher une DDF de mon unité par une contre charge inconsidérée suivi d'un combat aisément gagné mais qui aurait rompu mon dispositif.

De façon générale, cette tactique aura une chance d'aboutir si votre adversaire plafonne à POR à la fin de son test de moral "pour charger" et se transformera quasi certainement en catastrophe (comme l'ont montré les nombreux exemples historiques fournis) si votre intuition était erronée et que votre adversaire arrive sur vous au PAC ou au PCH.
Ludiquement votre




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