Oui, moi aussi je l'avais vu… mais c'était avant.
Comme lors de mon premier visionnage je n'ai pas été au bout.
Il y a quatre temps dans une charge : le pas, le trot, le galop et enfin la charge, le respect de ces quatre temps dépendait des règlements.
Exemples tirés d'« Imperial bayonets » de George Nafziger, page 201 :
Jusqu'en 1806, les Prussiens procédaient ainsi pour charger :
– à 1 000 pas (un pas de cheval égale un mètre) de leur cible, ils étaient au pas,
– entre 950 et 750 pas, ils passaient au trot,
– entre 650 et 450 pas ils passaient au galop,
– et enfin à 300 - 200 pas, ils étaient au pas de charge (au grand galop ou à brides abattus, à fond quoi) !
Les Français se déplaçaient au pas puis au trot au commandement du chef d'escadron ou du colonel du régiment.
Ils passaient au galop à 230 pas (à peu près la plus grande portée horizontale des fusils).
À 80 pas (à peu près le début de la portée mortelle des fusils), ils passaient au pas de charge.
Vous avez pu constater sur le film que les cavaliers étaient complètement désunis après un temps de galop.
C'est pourquoi, en 1806, les hussards de la brigade infernale de Lasalle battaient systématiquement les Prussiens (dragons ou cuirs, peu importe).
Lasalle avait remarqué que les Prussiens démarraient leur charge de loin et passaient au galop bien avant d'arriver à portée de leur cible.
Il ordonnait donc à ses escadrons d'avancer au pas jusqu'à ce que les Prussiens passent au galop, à ce moment il ordonnait le trot.
Ses cavaliers restaient donc en ordre, formant un mur.
Les cavaliers prussiens désunis par le galop n'avaient pas le temps de passer au pas de charge qu'ils ralentissaient déjà, convaincus qu'ils allaient s'écraser contre le mur de hussards.
C'est à cet instant précis – cet instant « moral » – que Lasalle faisait partir au galop ses hussards, hussards qui n'avaient plus qu'à poursuivre les fuyards prussiens le sabre dans les reins !
Les Prussiens étaient vaincus au moral. Ils ne formaient plus une masse compacte, donc chaque cavalier se sentait seul et voyait devant lui un mur de cavalier qui allait fondre sur lui seul !
Il est à noter que le règlement prussien de 1812 copiait complètement le règlement français, comme c'est bizarre !
Bonne semaine à tous,
Thierry.