La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Espace d'expression destiné à Frédéric Fédor, notre membre le plus prolixe, dont la production personnelle justifie à elle seule ce traitement particulier.

Modérateurs: FONTANEL Patrick, MANÉ John-Alexandre

Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 06 Déc 2021, 16:04

Voici un premier rapport, de qualité comme je les aime. Il provient de Yann Bauzin/Olsuwiev, commandant p.i. le IIe CA puis, "défaillances" en chaîne d'état-major n'aidant pas, toute l'aile gauche.

Je n'ai pour l'instant pas été capable de récupérer les photos qui l'accompagnaient, mais en l'état il mérite déjà vraiment le temps consacré à le lire, alors je serai vous que je le ferai, quitte à le refaire lorsque j'aurai pu mel à l'appui les photos et le plan.

Diégo Mané
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Psarewo, le 8 septembre 1812, 1 heure de relevée
Le GL Olsuwiev, commandant p.i. le IIe Corps d’Armée

À Son Excellence le General der Infanterie Kutusov,
Général en chef des 1ère et 2e armées, en arrière de Gorki


J’ai l’honneur de rendre compte à V.E. des opérations des troupes placées sous mon commandement ce jour, et du déroulement de la bataille sur l’aile gauche de nos armées.

Les troupes du IIème Corps d’Armée, qui avaient déjà donné la veille, ont bivouaqué entre le village de Psarewo et le bois en avant de Tatarinowo, sur les positions qu’elles tenaient à la tombée de la nuit. À notre droite, le bois était occupé par les troupes du VIIIe Corps d’Armée, avec les réserves de l’Aile Gauche en arrière du bois. À notre gauche, le IIIe Corps d’Armée occupait le village de Psarewo et le champ ouvert en contrebas de celui-ci.

En face de nous, une trouée dans les bois de Séménofskoïé s’ouvrait sur un plateau dégagé, formant un couloir étroit mais praticable par l’ennemi. Sur la gauche de cette trouée une avancée boisée coupait le terrain, descendant à gauche sur une seconde trouée débouchant en champ plat et dégagé en contrebas de Psarewo. À droite, une sorte de combe creusée par un ruisseau séparait les bois de Séménofskoïé de ceux de Tatarinowo.

Malgré la fatigue et le manque de ravitaillement, les hommes gardaient une combativité remarquable. Au petit matin, j’ai organisé mes troupes comme suit :

Dans le bois en avant de Tatarinowo, le 34ème Jägers, seule troupe aguerrie au combat en ordre lâche, assurait la jonction avec le corps du Général-Leutnant Borosdin I positionné quant à lui en ligne en avant de la lisière. La mission de ce régiment était de former la charnière entre les deux corps, et de soutenir le cas échéant les lignes de Borosdin I.

Immédiatement à la gauche du bois, le régiment des mousquetaires de Minsk formé en colonne, flanquant la 4ème Compagnie d’Artillerie de Position couvrant le plateau et la trouée du bois en face de Psarewo.

À gauche de la batterie, en colonne, le régiment de mousquetaire de Brest-Litovsk.

En réserve, prêt à soutenir le régiment de Brest-Litovsk, le régiment de mousquetaire de Riazan.

Enfin, en arrière de ces lignes, la 1ère division de Cuirassiers, échelonnée sur le plateau de façon à pouvoir rapidement monter en ligne.

Aux premières lueurs du jour, des mouvements de troupes ont été aperçus sur toute la ligne en face de nous. Placé entre Messieurs les généraux Baggowout et Doctorov, je mettais à profit le temps restant avant le débouché des Français pour coordonner la défense avec mes deux ailiers. Avec le General der Infanterie Doctorov, il était convenu que je tenterai de faire peser une menace sur le flanc des troupes ennemies pouvant déboucher du bois de Séménofskoïé pour assaillir ses positions, et que si la possibilité m’en était offerte, je me porterai à l’attaque de ce même bois pour soulager la pression sur ses positions. Afin d’interdire tout débouché par la trouée en face de Psarewo, le Général Doctorov m’assurait de la disposition d’une batterie de position commandée par le General-Major Kostenetsky.

Avec le General-Leutnant Baggowout, il était convenu de rester sur Psarewo et de profiter de la position avantageuse et d’une nombreuse artillerie pour interdire aux Français le champ ouvert en avant du village, la 2ème Division de Cuirassiers permettant le cas échéant de chasser l’ennemi bravant notre feu, tandis que le 20ème Jägers, et les régiments de mousquetaires de Mourmansk et Tchernigov restaient formés sur mon flanc gauche et disponibles pour une éventuelle contre-attaque.

À 8 heure, le jour désormais levé et l’avancée de l’ennemi nous permettaient d’apprécier son dispositif comme suit :

Complètement sur notre gauche, dans les bois de la vieille route de Moscou, un corps polonais progressait lentement en raison de la menace des Cosaques, une artillerie nombreuse se déployant dans la trouée du bois en contrebas de Psarewo, soutenue par de la cavalerie légère.

En face de mes positions, de l’artillerie westphalienne se déployait dans la trouée en face de Psarewo, également couverte en arrière par de la cavalerie non identifiée. Une grande masse d’infanterie semblait progresser dans le bois de Séménofskoïé, sans que l’on puisse à ce stade estimer précisément sa force.

Le combat s’ouvrait par des feux d’artillerie depuis mes positions et celle de Baggowout sur les déploiements d’artillerie ennemie. La distance rendait rapidement la canonnade vaine sur des batteries déployées, et le duel ne se prolongeait pas en raison du manque de munition, mais sur la gauche, probablement pour cette raison, plusieurs canons polonais quittaient la ligne de feu.

En face de mes positions, les troupes westphaliennes marquaient un temps d’arrêt, sans doute intimidées par nos pièces lourdes contre lesquelles ils ne pouvaient rivaliser. L’infanterie venait cependant garnir les lisières du bois de Séménofskoïé. La masse des troupes dans ce même bois laissait présager un assaut massif des positions du General der Infanterie Doctorov, qui, pour aguerries qu’elles soient, avaient été durement éprouvées la veille, et dont on pouvait craindre qu’elles ne puissent endiguer le déferlement adverse à un contre trois.

Il devenait urgent pour moi de prendre des positions plus à même de faire peser une menace sur le flanc de l’assaut ennemi.

Appuyé par le feu de nos pièces, le régiment de Minsk se portait alors en avant pour assaillir le bois et tenter d’en dégager les lisières, tandis que sur la gauche de mon dispositif, la colonne d’infanterie des régiments de Brest-Litovsk et Riazan se repositionnait en arrière de nos canons pour laisser déboucher la 1ère Division de Cuirassiers sous les ordres du General-Major Borosdin II qui montait en ligne pour créer cette menace sur le flanc de l’axe d’attaque principal de l’ennemi.

L’avance du régiment de Minsk se faisait sous le feu de l’artillerie ennemie toujours positionnée dans la trouée en face de Psarewo, mais nos braves soldats n’en parvenaient pas moins à portée de l’ennemi qui délivrait un feu suffisant pour arrêter notre avance. Le régiment gardait cependant sa formation et, s’il ne parvenait pas à chasser l’ennemi des lisières, sa mission de couverture était un succès, les cuirassiers parvenant à se mettre en position. Nos mousquetaires se repliaient alors dans le bois de Tatarinowo.

À cette occasion, l’aide de camp de Borosdin II me rapportait l’absence de toute troupe ennemie sous le couvert de l’étroite avancée boisée séparant les deux trouées, et incidemment les corps polonais et westphaliens. Une opportunité s’offrait à nous, mais ma colonne d’attaque était pour l’heure dans l’incapacité de monter à l’assaut, ayant laissé sa place en première ligne pour faciliter le débouché des cuirassiers.

Je me portais alors au contact du régiment de Mourmansk du IIIe Corps dans l’intention de le faire avancer sur cet éperon boisé. L’état-major du General-Leutnant Baggowout se trouvait opportunément à cet instant en avant de Psarewo, derrière l’étang, d’où il embrassait du regard toute sa ligne de bataille. Le général se rendait rapidement à mon avis et dépêchait le régiment de Mourmansk, ainsi que, sur mes conseils, le 20ème de Jägers pour s’assurer du contrôle du bois.

Enfin pour compléter et appuyer notre mouvement offensif, sur mon centre se portait la batterie d’artillerie lourde de la réserve, le General-Major Kostenetsky commandant ainsi le feu de 32 pièces de 12 contre l’ennemi.

Depuis la position de Baggowout, au bord du plateau, j’apercevais le champ ouvert en avant du village de Psarewo, et je fus témoin d’une action d’éclat de nos troupes qu’il me faut vous rapporter ici.
Sur la gauche de notre dispositif, les troupes polonaises n’avaient guère progressé dans le bois de la vieille route de Moscou, sous la pression du détachement de flanc-garde des Cosaques du General-Major Karpov II, leurs éléments avancés ayant même reflué vers le gros de leurs troupes. Dans la trouée en contrebas de Psarewo, une batterie légère appuyée au bois et couverte par des lanciers constituait la seule ligne de bataille visible de l’ennemi.

La 2ème Division de Cuirassiers du General-Major DUKA lançait alors une charge furieuse dans la trouée. Spectacle grandiose que nos vaillants cavaliers montant en échelons au-devant de la canaille polonaise. Les lanciers ennemis, emmenés par nul autre que le traître Poniatowski tentaient de contre-charger notre cavalerie lourde. Mal leur en prit. Leurs rangs traversés, ils refluaient en désordre, laissant nombre de morts derrière eux, et emportant dans la débâcle leur chef de corps, qui n’échappait à la capture qu’en raison d’un second combat contre le deuxième échelon de lanciers, lui aussi victorieux.

Vision fantastique, qui à cet instant galvanisa tout l’état-major autour de moi. Bien qu’il ne s’agisse point de troupes relevant de mon commandement, je recommande cependant sans réserve de citer la 2ème Division de Cuirassiers à l’ordre de l’Armée, ainsi que son commandant, le Général-Major Duka, qui mena cette charge de l’avant, sabre au clair.

À 10 heures 30, le corps polonais était ainsi presqu’entièrement neutralisé, et en tous cas incapable de tout mouvement offensif avant longtemps.

Sur ma ligne de commandement, nos troupes commençaient à investir l’éperon boisé, faisant peser une menace sur les positions westphaliennes dans la trouée en face de Psarewo. La première division de Cuirassiers était en position pour charger dans la combe entre les bois de Séménofskoïé et de Tatarinowo, et ce au moment où un corps français lançait un premier assaut à travers cette même combe.

Vers 11 heures, une division française débouchait du bois de Séménofskoïé et lançait un premier assaut sur le VIIIe corps de Borosdin I. L’affaire se passait mal pour nos gens, une batterie légère était emportée, et les grenadiers réunis échouaient dans une contre-attaque qui forçait cependant les Français à combattre dans la combe et non en haut du plateau aux lisières du bois de Tatarinowo, ce qui devait s’avérer capital pour la suite.

J’ordonnais immédiatement à Borosdin II, à la tête de sa Division de Cuirassiers, de charger l’ennemi imprudemment engagé dans l’attaque du bois, et qui nous offrait son flanc. Je vous livre ici le rapport que me fit ce brave officier au retour de cette glorieuse charge :

« J’enrageais de voir les troupes de mon cousin malmenées par ces maudits Français, et votre ordre est arrivé fort opportunément. Prenant la tête du régiment des Cuirassiers de l’Empereur, le reste de ma troupe se formant derrière moi, je lançais la charge sur le plateau et en direction de la combe ou grouillaient les troupes ennemies.

Si sur notre droite les lignes des Grenadiers Réunis de Kiev et Moscou nous lançaient des acclamations, sur notre gauche le feu ennemi battait nos rangs. Une batterie de pièces lourdes se démasquait dans la trouée, ponctionnant son tribut de morts dans nos rangs, puis la lisière du bois se hérissa de mousquets et un feu nourri nous arrosa tout au long de notre avance.

Mais qu’importe, nous n’avions en ligne de mire que les bataillons offerts à notre juste vindicte. Un premier régiment prit la fuite avant même de sentir l’acier froid de nos lattes, mais ce faisant, ces couards nous offrirent l’opportunité d’enfoncer une seconde colonne.

Ces gens sont des soldats terribles. Alors que nous prenions le pas de charge et que la distance se raccourcissait entre eux et nous, je vis leurs officiers donner des ordres et la formation ennemie se retourner pour faire front. Ils n’eurent pourtant pas le temps d’ouvrir le feu que nous étions déjà dans leurs rangs, les sabrant comme on fauche les blés.

La mêlée fut terrible, mais courte. Les Français tournèrent le dos et fuirent sans demander leur reste. Le lieutenant Smirnov, flanqué d’un cornette, prit en chasse leurs couleurs défendues par deux sapeurs gigantesques, qui ne purent empêcher que l’Aigle soit prise. C’est celle du 108ème régiment d’Infanterie de Ligne, que voici.

Alors que j’ordonnais à mes braves cuirassiers de se rallier pour retourner dans nos lignes, je jetais un dernier regard aux fuyards, et sur la lisière du bois au-dessus de nous, à 300 pas à peine, je vis un grand état-major parcouru d’une vive agitation, et au centre, l’Ogre en personne. Je dressais mon sabre en un geste de défi et par la Sainte Russie, je vous jure, Zakhar, qu’il salua de la tête, avant de se rasseoir au milieu de ses officiers...
»

L’attaque française était dès lors brisée, mais du bois de Séménofskoïé surgissaient de nouvelles troupes ennemies en grand nombre. La 1ère Division de Cuirassiers se replia sur ses positions initiales. Dès lors il n’apparaissait plus possible de tenir longtemps le bois, mais la Garde placée en deuxième ligne derrière celui-ci permettait d’espérer retenir les Français, d’autant plus qu’un ordre de l’état-major général avait dépêché sur la droite la 1ère Division de Grenadiers, jusque-là tenue en réserve par Baggowout en arrière de Psarewo.

Notre situation sur l’aile gauche restait cependant excellente, avec nos troupes progressant sans opposition dans l’éperon boisé en face de Psarewo nous permettant à terme de chasser les canons français de la trouée et finalement de tourner la droite ennemie.

Toutefois, l’anticipation de la chute du bois de Tatarinowo, et des nouvelles inquiétantes de notre centre ne nous laissaient que peu de temps pour lancer notre effort principal. Or à cet instant notre situation n’était pas encore optimale pour espérer porter un coup suffisamment puissant pour briser le corps westphalien en un assaut. Mais un mouvement offensif suffisamment résolu pourrait forcer l’Ogre à réorganiser ses lignes et à distraire des troupes de l’assaut sur notre centre.

Je résolus donc de pousser notre avantage en marchant sur le corps westphalien, plus dans le but de soulager les nôtres durement engagés que d’emporter la victoire sur notre front.

J’organisais l’assaut avec la colonne des régiments de Brest-Litovsk et Riazan débouchant sur le flanc droit de mes batteries pour se porter sur l’angle du bois de Séménofskoïé, dans lequel était positionné un régiment ennemi en colonne. Sur leur flanc gauche, les Cuirassiers de l’Impératrice se portaient en soutien de leur marche.

Débouchant du bois de Tatarinowo, le 34ème Jägers se portait contre la ligne westphalienne garnissant les lisières du bois. Je me plaçais devant de cette unité pour mener la charge.
Sur la droite de mes Jägers, les grenadiers réunis de Borosdin I marchaient avec mes troupes au contact de l’ennemi en contrebas dans la combe.

L’attaque du régiment de Brest-litovsk fut gênée par le feu efficace des canons lourds français tirant depuis la trouée des bois, que notre infanterie infiltrée dans les bois au centre commençait alors seulement à engager. Les troupes Westphaliennes faisaient bonne contenance et un combat confus se développait à la lisière du bois, sans que nos mousquetaires ne puissent se maintenir. Sans la pression des canons ennemis, la victoire eut été nôtre, mais l’affaire se solda finalement par un repli en relativement bon ordre.

Au centre de mes lignes, le 34ème Jägers se lança sans la moindre hésitation contre la ligne westphalienne qui ne délivra qu’un feu médiocre avant de reculer en désordre. Mes rudes gaillards poursuivirent l’ennemi, engageant le combat au cœur du bois. L’état-major du général Junot se retrouvait au cœur du combat, et l’officier ennemi échappait de peu à nos baïonnettes, avant d’être emporté dans la déroute des Westphaliens. Maître des lisières et enfoncé dans le bois, je pus me faire une idée des troupes tenues en réserves : trois régiments westphaliens dont un de grenadiers, et sur ma droite en contrebas une brigade française n’ayant pas encore donné. La position ne pouvait être tenue, d’autant plus qu’à ma droite la marche au feu des grenadiers réunis n’avait pas été concluante.

Sortant du Bois de Séménofskoïé, j’avisais dans la combe toute une division ennemie se portant vers nous, et en arrière, des troupes françaises occupant la position de notre grande batterie de droite. Notre centre avait cédé, toute progression était désormais proscrite au risque de nous trouver isolés du gros de nos forces.

À cet instant, le General der Infanterie Doctorov étant indisposé, et le General-Leutnant Borosdin I blessé et refluant avec ses troupes, le General-Leutnant Baggowout alla les remplacer, et j’assumais temporairement le commandement de notre aile gauche.

L’ennemi en face de moi était pour l’instant toujours dans une mauvaise situation, et peu à même de reprendre sur le champ un mouvement offensif. La poussée du centre français ne pouvait avoir comme objectif que la nouvelle route de Moscou, et en dehors de nos réserves de la Garde, plus rien ni personne ne pouvait les empêcher de nous tourner, à moins de nous replier sur des positions bien en retrait de celles que nous tenions.

J’ordonnais alors un repli tactique sur une ligne Psarewo-Tatarinowo, le IIIème Corps revenant sur ses positions de Psarewo, et mon IIème Corps couvrant l’espace entre Psarewo et Tatarinowo. La 1ère Division de Grenadiers, rappelée à nous, occupait Tatarinowo et barrait la route de Moscou à gauche de cette localité.

La 2ème division de cuirassiers couvrait notre repli tandis que la 1ère division se plaçait en arrière de nos lignes en échelon refusé pour couvrir tout débordement ennemi à droite de Tatarinowo.
J’adressais au General der Infanterie Doctorov une missive lui résumant ces dispositions et lui indiquant que la Division d’Infanterie de la Garde pouvait se replier sur nous.

Voici l’état ou se trouve ce jour à 1 heure de relevée (13h00) l’aile gauche de l’armée.

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Profitant du répit permis par l’épuisement de l’ennemi, j’ai pu faire dresser un compte approximatif de nos pertes à ce moment de la journée :

VIIIe Corps Borosdin I (-500 h)
• Mousquetaires Wilna, Sibérie et autres – 167 hors de combat
• Grenadiers réunis (x2) – 233 et 100 hors de combat

Réserve de l’Aile Gauche (-189 h et 16 pièces)
• Grenadiers réunis (x2) – 100 hors de combat
• Compagnies à Pied n°20 & 21 – 89 hors de combat et les 16 canons perdus

1ère Division de Cuirassiers (-167 h)
• régiment Empereur – 100 hors de combat
• régiment Ekaterinoslav – 67 hors de combat

2ème Division de Cuirassiers (-67 h)
• Cuirassiers Gluchow et Petite-Russie – 67 hors de combat

Réserve d’artillerie (-67 h et 4 pièces démontées)
• Compagnie de Position n° 12 – 67 hors de combat

IIe Corps Olsuwiev (-467 h et 4 pièces démontées)
• Mousquetaires de Minsk – 100 hors de combat
• 34ème Jägers – 100 hors de combat
• Compagnie de position n°4 – 67 hors de combat
• Mousquetaires de Brest-Litovsk – 200 hors de combat

IIIe Corps Baggowout (-67 h)
• Mousquetaires de Tchernigov – 67 hors de combat

Soit en tout 1524 hommes (1067 INF + 234 CAV + 223 ART et 24 pièces dont 10 démontées).

Je recommande par ailleurs de citer à l’ordre de l’Armée
• la 1ère Division de Cuirassiers et plus particulièrement le régiment Empereur, pour la prise de l’Aigle du 108ème de Ligne.

• Le 34ème Jägers pour son action héroïque – dont je peux personnellement attester - contre les Westphaliens mis en déroute avec le général Junot.

Hors de mon commandement mais qui mérite également les honneurs, la 2ème Division de Cuirassiers du General-Major Duka.

Conformément aux ordres, nous tenons...

Longue vie au Tsar !

OLSUWIEV, General-Leutnant
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J'espère que ce joli rapport motivera d'autres généraux à participer à cet intéressant exercice qui permet à ses rédacteurs de prolonger le plaisir du jeu, et au lectorat attentif de comprendre ce qui s'est passé sur le champ de bataille.

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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 08 Déc 2021, 15:50

Mel à l'instant mon "La Moskowa 2021 à Lyon, avant la bataille...", ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/La ... lle....pdf

Il reprend les éléments des dossiers communiqués aux joueurs avant la bataille, justement, sauf pour le déploiement initial, que chaque camp n'a connu que partiellement, alors que là je vous ai directement mis le déploiement des deux camps. Pour restituer l'inconnu relatif il suffit de masquer la travée gauche (la française) pour les Russes et la travée centrale (la Russe) pour les Français. Bien sûr les deux camps se savent en présence et ne seront pas surpris d'avoir à combattre puisqu'ils sont venus pour çà, et certains de loin comme, un au hasard, Brest !

Je vous communiquerai ultérieurement mon traditionnel "après la bataille" et j'espère quelques autres rapports comme l'excellent de Yann Bauzin/Olsuwiev déposé plus haut (de grands moments d'émotion et de courage, de gloire aussi, fort bien décrits. On s'y croirait, non, on y est !).

En attendant, je me suis battu, me bats et me battrai encore avec les au-delà de mille deux-cents photos reçues. Il y en a vraiment trop pour un seul homme, surtout modérément compétent en informatique. J'"use le soleil" et m'y brûle... les yeux ! Mais bon, si je ne m'y colle pas, "qui vous envoyer maintenant ?" disait le chef apache dans "Major Dundee"... Alors j'y retourne !

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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 12 Déc 2021, 10:25

Je viens de Mel ici :

viewtopic.php?f=1&t=977&p=15497#p15497

mon travail sur les munitions d'artillerie consommées le 7 septembre 1812, qui m'a servi à déterminer en rapport la pénurie prise en compte pour notre remake 8 septembre.

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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 13 Déc 2021, 22:40

Je relaie un message de Salvator Scotto.
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Bonsoir Diégo,

Je te fais un retour un peu tardif sur le week-end passé à Lyon. Mais comme il est dit, mieux vaut tard que jamais. D'abord un grand merci aux organisateurs sans qui rien n'est possible. À tous ceux qui ont permis que ces deux journées soient possibles. Tout était impeccable. J'ai vraiment passé un grand moment en votre compagnie. Le temps passe vite et un week-end comme celui-ci fait le plus grand bien à la tête et au coeur. Revoir les visages des copains était génial. Prends soin de toi et encore merci pour ces 48 heures chrono. Je te laisse mon rapport sur cette bataille mémorable.


Salvator
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Je déposerai ledit rapport dès demain.

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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 14 Déc 2021, 15:26

Voici le rapport de Murat
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Le Roi de Naples, commandant la cavalerie, à l’Empereur Napoléon 1er
Le 8 septembre 1812 à 8 heures de relevée (20 h 00)
Route de Moscou à 3Kms au sud du village de Tatarinowo

Sire,

Voici le compte rendu de la bataille gagnée ce jour.

La morphologie trop boisée du terrain du secteur Sud ne nous permettant pas d’espérer une victoire rapide, le Prince Vice-Roi d’Italie (IVème corps d’armée + 3ème CC du Général de La Houssaye), le Maréchal Mortier (corps de jeune garde), le maréchal Ney (IIIème corps) et moi-même (1er et 2ème CC) avons décidé de concentrer immédiatement nos efforts sur le seul morceau de plaine exploitable du champ de bataille pour nos armes et situé entre les villages de Gorki et de Kniaskowo. L’objectif fixé, étant d’enfoncer immédiatement la première ligne de bataille ennemie présente au lever du jour pour ensuite percer le centre de l’armée russe, la détruire et lui infliger le plus de pertes possibles.

Pour cette grande attaque, dont le la réussite reposait sur la vitesse, le Maréchal Mortier (positionné le plus à gauche de l’attaque) devait s’emparer de la redoute située en amont du village de Gorki, lui-même placé sur la route de Moscou. Le couloir d’opération très restreint sur la zone rendait l’opération très délicate. Le maréchal, une fois l’opération réussie, aurait l’appui des CC des généraux La Houssaye et Milhaud pour exploiter le terrain mieux approprié pour une attaque de plus grande envergure au-delà du village de Gorki. J’ai en effet demandé, dès le début de la bataille, au commandant du Ier CC de déboucher à la droite du Maréchal Mortier lorsque la prise de Gorki serait effective. Ce général devait ensuite, avec ses deux divisions de cavalerie lourde, se joindre à l’attaque principale qui devait enfoncer définitivement le centre russe. Celui-ci enfoncé et tourné, la victoire nous serait acquise. Quant au CC du Général La Houssaye, il devait continuer son effort avec les troupes du Maréchal Mortier en effectuant un quart à gauche après les redoutes de Gorki afin de ratisser tout ennemi présent dans le secteur.

À droite de la Jeune Garde, le corps du Prince Vice-Roi et celui du Maréchal Ney, dont la majeure partie des troupes était positionnée dans le bois central et préparait la future approche. Entre ces deux corps d’infanterie, je plaçais les deux divisions de cavalerie lourde du Général Sébastiani (2ème CC). Nous prîmes ensemble les meilleures dispositions tactiques pour pouvoir obtenir dès le premier choc frontal un avantage décisif. Ce fût le cas, la première ligne russe fût disloquée à tel point qu’elle ne pût réapparaître sur le champ de bataille par la suite. Nous avons alors profité de cette débandade pour nous positionner ensuite rapidement et efficacement afin d’aborder la seconde ligne russe. Le corps du Général Sébastiani plaçant ses trois divisions en colonne entre les troupes du Prince Vice-Roi et celles du Maréchal Ney dans l’ordre suivant : 4ème division de cuirassiers en tête suivie de la 2ème division de cuirassiers et enfin la 2ème division de cavalerie légère.

La défense de la deuxième ligne ennemie reposait principalement sur une grande batterie qui pouvait ainsi balayer par son feu ravageur le passage de nos troupes au centre. L’ennemi fit la faute de ne pas soutenir cette artillerie pensant sûrement que la seule vue de ses nombreux canons stopperait l’intrépidité des troupes françaises. Ce fût une erreur fatale. Avec le Prince Vice-Roi nous convînmes d’attaquer immédiatement la position. Notre première attaque avait été si fulgurante que la plupart de notre artillerie était restée derrière notre ligne de bataille sans tirer le moindre boulet. Une partie de ces canons pût tout de même être utilisée pour bombarder de flanc les troupes ennemies en arrière de Gorki, ce qui les força à reculer. Ces troupes russes représentaient un danger, pouvant prendre de flanc celles du Prince Vice-Roi qui, comme la pointe d’une flèche, s’étaient enfoncées déjà très loin dans le dispositif ennemi leur faisant face.

Face à cette nouvelle situation nous nous positionnâmes pour enlever cette grande batterie qui représentait la colonne vertébrale de leur défense au centre. L’attaque réussie nous donnerait la victoire tant espérée. En arrière d’elle arrivaient à la hâte des troupes d’infanterie de la Garde russe pour venir verrouiller définitivement leur dispositif défensif. Le Prince Vice-Roi devait attaquer et prendre le village de Kniaskowo, juste avant que les carabiniers du général Paultre frappent les hussards russes qui protégeaient ce village. Les 2ème et 4ème divisions de cuirassiers pousseraient ensuite leur attaque jusqu’à la grande batterie ennemie et plus encore si l’opportunité se présentait. Le Maréchal Ney, au même instant sur ma droite, devait engager avec ses troupes la grande batterie ennemie et la réduire au silence définitivement. Lui aussi devait pousser son avantage le plus loin possible pour éviter tout retour offensif ennemi sur ce secteur crucial.

Une nouvelle fois notre attaque se réalisa comme prévu avec des résultats terribles pour notre adversaire. En effet, l’ensemble du centre russe s’était effondré à l’image de sa Garde que les troupes du Maréchal Ney avaient mise en déroute. Devant nous ne restait plus qu’un amas de troupes en fuite qui rejoignaient les restes des unités battues lors de la première attaque. Plus un seul canon adverse en face de nous qui présentait un trou béant dans l’armée russe. Au même moment sur notre gauche, le Maréchal Mortier s’emparait du village de Gorki et commençait l’écrasement des troupes russes de ce secteur avec l’appui du CC du général Lahoussaye. Le corps de cavalerie lourde du général Milhaud, débouchant au grand complet entre le maréchal Mortier et les troupes du Prince Vice-Roi, déblaya immédiatement toute la cavalerie ennemie présente. Seuls au milieu de ce marasme de troupes en fuite, les Chevaliers Gardes tentaient de faire face. Ils lancèrent une attaque désespérée sur le premier régiment de cuirassiers du Général Milhaud qui les arrêta net.

L’armée russe était coupée en deux, et la victoire de notre armée totale. La cavalerie française, au regard des résultats obtenus n’a que peu souffert de pertes en hommes. Votre cavalerie reste après ces deux jours de bataille encore pleinement opérationnelle. J’en profite ici, Sire, pour souligner la grande efficacité des généraux français qui prirent part à ces offensives décisives,. Cette journée fera date pour le prestige de notre armée. Ce fût un réel plaisir que de combattre auprès d’eux. J’ai eu l’impression de revivre notre campagne de 1806 en Prusse, lorsque l’adversaire passait plus de temps à nous fuir qu’à nous combattre. Avec de tels soldats, Sire, il n’est rien d’impossible à Votre Majesté.

Joachim, Roi de Naples, commandant en chef la cavalerie de l’armée.
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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 16 Déc 2021, 22:04

Je vous fais profiter d'un petit échange jusque-là privé avec Jean-Baptiste Belot qui jouait les Polonais de Poniatowski lors de la Moskowa 2021 à Lyon.

DM (moi-même) :

Ami JB bonsoir,

J’ai une question à laquelle tu es le plus à même de répondre.

J’ai vu une photo de Gilles David concernant des Polonais en fâcheuse posture lors de La Moskowa 2021 à Lyon. Je ne peux malheureusement te l’envoyer car elle pèse plus de 60 Mo et ma messagerie collapse à douze fois moins.

Elle met en scène au milieu des bois un « carré » polonais réduit à 5 figurines, avec 2 autres couchées mortes à côté et, semble-t-il, deux en tirailleurs devant, ce qui suppose encore, pour aller aux 12 initiales, 3 autres figurines tuées, prises ou parties avant.

Ce carré est « encerclé » par trois escadrons de Cosaques apparemment intacts, eux. Comme ils sont les seuls Russes dans ce bois, ce sont donc eux qui ont réussi cet exploit façon Saratoga, et je ne comprends pas comment cela a pu arriver…

Il ne s’agit pas, de toutes façons, de « refaire le match », mais j’aimerais bien recueillir ta relation de l’événement afin de faire en sorte qu’il ne se reproduise pas ludiquement à l’identique, étant par essence historique absolument impossible.

... / ...

Sinon je profite de l’occasion pour te redire que j’ai été particulièrement content de cette occasion de te revoir.

Amitiés,

Diégo
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Réponse de JBB :

Bonsoir Diégo,

Cette photo est une photo de propagande. On s'est amusé "hors de jeu" avec mon adversaire à faire cette photo.
L'infanterie polonaise s'est avancée dans le bois mais s'est repliée devant le troupeau de Cosaques.
Dans l'action les Polonais ont dù perdre deux compagnies de traînards.

Coté russe les Cosaques se vanteront de la capture et de la déroute polonaise, là où les Polonais diront qu'un carré s'est sacrifié sous l'assaut répété des Cosaques et des Chevaliers Gardes pour protéger les autres.

J'ai pris du plaisir aussi à tous vous revoir...

... /...

Amitiés,

Jean-Baptiste Belot

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Commentaire DM :

Bon, c'est "rigolo", mais il faut prévenir les "autorités" de ce genre de scénarios "hors-jeu" car moi la scène décrite par l'artiste russe (Gilles David) m'avait "enduit avec de l'erreur" dans mon décompte des pertes de la bataille car en l'absence de rapport relatif j'avais considéré les "figurants" polonais de votre mise en scène comme tous perdus au lieu des deux compagnies reconnues par JB !
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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 20 Déc 2021, 23:36

Mon traditionnel après la bataille est en approche finale, et j'ai pu traiter les photos de Patrick Receveur, suivront celles de Gilles David... avant Noël, puis celles de Jean-François Gantillon...

En attendant voici le rapport d'Ouvarov que je viens de recevoir, présenté par son auteur, Frédéric Blanchonnet.
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"‌Cher Diégo,

Je t'envoie le compte-rendu de ma bataille.

Je te prie de m'excuser pour les fautes*... car heureusement, comme l'a écrit Saint-Priest,
Ouvarov parlait très mal le Français.

Un jour le Tsar surprit une discussion entre Ouvarov et Miloradovitch, et demanda à Saint-Priest : mais quelle langue parle-t-il ?

Saint-Priest répondit : Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'il parle français !

Amitiés,

F Blanchonnet


* Les fautes, le scribe (moi) en a corrigées durant sa relecture avant l'envoi !

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Novoyé le 27 Août 1812
Adjudant Général Principal
Comte Fédor Pétrovitch Ouvarov
Commandant le 1er corps de cavalerie
de sa Majesté le Tsar de toutes les Russies

À Son Excellence
le Général der Infanterie
Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov
Général en chef des Ie et IIe armées,
en arrière de Gorki


J’ai l’honneur de rendre compte à V.E. des opérations des troupes placées sous mon commandement ce jour, et du déroulement de la bataille au nord de la rivière Kolocha, après une nuit passée face à l'ennemi de la veille au nord du village de Sachariwo dans lequel se trouvait le régiment Egerski Garde.

À 8 heures une canonnade retentit, c’était la position des braves Egerski du colonel Bistrom qui était attaquée par toute une division de plusieurs nationalités différentes du général français Delzons. Après plusieurs assauts où le village fut pris et repris, nos jagers ont du céder au nombre et reculer en bon ordre, pour aller tenir le village de Novoyé.

Pour ma part, mon corps, soutenu par les Cosaques de l'Hetman Platov, se trouvait confronté à d'innombrables régiments de cavalerie italienne, française et bavaroise, et même de la Garde personnelle du fils de l’Ogre corse, le vice-roi Eugène.

Je déployais mon corps de gauche à droite. Le régiment des dragons de la Garde du général Chicherin, soutenu par les Uhlans de la Garde du général Chalikov, puis la 1ère batterie à cheval qui pouvait soutenir la défense de Sachariwo tout en frappant la cavalerie ennemie.

Face la cavalerie Italienne, les Hussards d’Elisabethgrad du colonel Shostakov et sur le flanc les Hussards de la Garde du général Shevich, remplacé par le colonel Davidov, le colonel Troshchinsky ayant été blessé d'une balle dans la poitrine la veille.

L'Hetman Platov avait posté la 2e batterie des Cosaque du Don sur le plateau pour soutenir notre attaque. Matveï Ivanovitch aimait beaucoup sa courageuse batterie, mais nous le verrons plus tard.

Dès que je vis ces cavaliers venus des plaines de Lombardie j’ordonnais à nos canons de frapper les chasseurs Italiens et je décidais de les attaquer en échelons par ma droite.

Nos beau Hussards rouges pénétraient dans les rangs italiens et donnaient une leçon à ces cavaliers venus souiller notre Sainte mère patrie. Cependant, le nombre obligea nos valeureux hussards à se replier en bon ordre.

Les deux autres escadrons d’Elizabethgrad ont forcé l’ennemi à se replier également. Hélas, le troisième escadron qui était en soutien n’a pas engagé la batterie à cheval de la Garde du Vice-Roi, ce qui s'avéra funeste.

Après avoir été repoussé par des chasseurs à cheval français j’organisai une autre charge avec les Cosaques de la Garde d’Orlov-Denisov, le 3ème escadron d’Elisabethgrad et le 2ème escadron des Hussards de la Garde.

Nos braves Cosaques sont partis trop tôt à l’assaut de cette batterie d’élite, et les autres escadrons ont suivi. J’ai pris le commandement de cette charge malgré les coups de canons qui ont véritablement décimé nos rangs. Heureusement les boulets n’ont pas voulu de votre serviteur. J’ai ramené dans nos lignes les survivants, réduits de moitié, mais prêt à reprendre les charges.

Notre batterie à cheval ayant consommé toutes ses munitions je lui ai ordonné de se replier sur Novoyé. Il ne nous restait plus d’artillerie que notre vaillante batterie cosaque.

Mais la Garde lourde et les dragons du Vice-Roi menés par le cousin de Bonaparte, le vaillant général d’Ornano, sont venus charger nos pauvres artilleurs cosaques qui étaient encouragés par leur Hetman en personne. Il me fut rapporté que le général français a eu la tête emportée par le dernier boulet de notre batterie qui fut prise malgré le courage de ses défenseurs qui durent se replier.

Je tiens à souligner que nous avons repris et tenu plusieurs fois la position, menant moi-même plus de six charges à la tête de mes glorieux cavaliers.

Vers midi nous nous somme repliés sur Novoyé, qui commençait à subir les premières attaques de l'infanterie ennemie.

Au cours de ces engagement nous avons saigné à blanc la cavalerie de Bonaparte et laissé son artillerie sans munitions puisqu’elle cessa de tirer.

Mes garçons ont chargé sans répit, écrivant avec leur sang une des plus glorieuses pages de la cavalerie de notre petit père le Tsar. Hélas une grande partie de nos cavaliers est tombée pour la défense de notre sol sacré.

Je continue de penser qu’il était possible de tenir Sachariwo, et même de reprendre Borodino, si nous avion pu disposer d’une ou deux brigades d'infanterie.

Je tiens à recommander aux bontés de Sa Majesté le Tsar :

- les Uhlans de la Garde, qui ont presque détruit les Gardes d'Honneur du Vice-Roi.

-les Hussards de la Garde qui ont plusieurs fois traversé l’ennemi.

-je demande un étendard de St Georges pour ces régiment et pour les Hussards d'Elisabethgrad qui ont été aussi glorieux que la Garde.

-Une récompense pour tous les officiers de mon état-major.

- L'adjudant général Yegor Ivanovich Meller-Zakomelsky qui m’a secondé vaillamment.

- Le général Anton Stepanovich Chalikov des Uhlans de la Garde, pour avoir repris avec moi la batterie.

- Le Colonel Karl Ivanovich Bistrom, Colonel du Egerski Garde, pour sa défense de Sachariwo.

- Le Colonel Gerasim Alekseevich Shostakov, des Hussards d’ Elisabethgrad.

-Le Colonel Stepan Fedorovich Zhekul du 1er Cosaques du Bug.

-Je tiens à citer les artilleurs cosaques du Don, pour avoir endeuillé la famille de l’Ogre.

Et que les valeureux Cosaques du Bug soient versés dans les Cosaques de la Garde.

Etant isolé sur ma rive, je ne suis pas au courant des combats de nos troupes et de leur position.

J’espère vous joindre par ce message mon cher Mikhaïl Illarionovitch, et je guette impatiemment vos ordres.

Que Dieu sauve notre Sainte Russie,
et longue vie à Sa Majesté le Tsar de toutes les Russies.

Votre dévoué
Fédor Pétrovitch
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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 21 Déc 2021, 17:17

"La Moskowa 2021 à Lyon... Après la bataille est désormais en ligne ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/LM ... ._-_v2.pdf

Le reportage photo de Patrick Receveur, agrémenté de mes commentaires, sera très prochainement en ligne à son tour et, je vous l'ai déjà dit, ses photos sont bien plus jolies que les miennes... Bientôt !

Diégo Mané
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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 25 Déc 2021, 11:38

Le reportage de Patrick Receveur que je vous avais promis a été refusé par la machine pour "entity too far" (tu m'étonnes, 360 Mo !) et donc j'ai changé mon épaule de fusil et vous ai mel le reportage de Gilles David, préalablement allégé par Jean-François Gantillon, car il était à la base encore plus lourd.

http://www.planete-napoleon.com/docs/LM ... GDavid.pdf

Alors c'est forcément bien moins joli qu'avant, mais j'espère que mes commentaires apporteront un peu de valeur ajoutée à ce qu'il est devenu.

Quoi qu'il en soit, comme il n'y a que les intentions qui comptent et qu'assurément elles sont bonnes, acceptez ce cadeau de Noël pour ce qu'il est, la prolongation et l'entretien d'un plaisir passé, afin de vous procurer un plaisir présent.

Bonne fin d'année à tous,

Diégo Mané
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Re: La Moskowa 2021 à Lyon, les 27-28 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Fév 2022, 10:51

Ma troisième tentative, un troisième samedi matin, fut la bonne !

Je suis enfin parvenu, grâce aux bons conseils de Jean-François Gantillon, à vous mel les extraits significatifs commentés du reportage de Patrick Receveur sur La Moskowa 2021 à Lyon, ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/LM ... eur-v3.pdf

Alors certes, j'ai diminué considérablement le "poids" initial des photos en le divisant par 36, ce qui, inévitablement, en réduit les détails. Mais bon, si nos "petits soldats" en paraissent encore plus petits, faisant ressembler certaines scènes aux tableaux de Siméon Fort ("vues d'avion" avant son invention), leur gloire de nous avoir amusés tout un week-end ne s'en trouve, elle, nullement diminuée.

Quoi qu'il en soit, "à l'impossible nul n'est tenu", et je me suis donc "opiniâtré" à vous livrer un possible.
J'espère qu'il rappellera de bons moments à ceux qui les ont vécus car, c'est bien connu, les bons souvenirs grandissent avec le temps qui passe !

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