Amis des collutoires, des coalitions & des polonais à Smolensk, bonsoir.
Introduction.
En histoire militaire, il y a quelques lacunes. De certains qui se souviennent de mon histoire de Napoléon sur le Net, ainsi que des Guerres de la Péninsule. Je poursuis mon entreprise en étudiant, à côté d'une comparaison entre batailles, "l'Evolution de la pensée stratégique de 1789 à 1815".
Il n'est pas dit que les idées de Maurice de Saxe en 1789, à l'aube du 5 mai et de l'ouverture des Etats Généraux aient été aceptées & soumises à l'approbation des généraux de la fin de l'Ancien Régime. Car que voyons nous de fait dans les règlements et les prérogatives de cette période ? La ligne lorsqu'elle combat se tient en ligne de bataillon, entre 400 et 600 hommes tout du moins. L'infanterie légère aussi, avec le fait qu'elle tiraille mais à la façon de la "petite guerre" du XVIIème siècle ou des Pandours autrichiens. Non comme les hommes des bois de la Guerre d'indépendance américaine qui vient de se terminer. De même c'est une armée de professionnels, avec son pourcentage de troupes mercenaires (Suisses, piémontais, etc). Si le régiment change de nom ou d'office, il reste souvent attaché au même terroir, comme le régiment soissonnais aux couleurs violettes, si cher au timbre poste américain, célèbrant l'anniversaire de l'Indépendance. Point de volontaires encore... La charge en bataillon en colonne s'est bornée à faire vaincre à Fontenoy les français, grâce aux troupes irlandaises, ou ceux-là même grâce aux picards, à Clostercamp. Dans une sorte d'ordre mixte momentanée de surnombre sur une aile, dans les deux cas. Donc même tactique de base pour ces deux batailles très connues.
Ainsi en 1789, l'infanterie française combat encore ainsi. Par l'ordre mince, et en profondeur. Il faudra attendre maintenant 1808, et un certain maréchal Lannes, pour en reparler. L'idée de charge en bataillon en colonne étant un intermède dans la guerre moderne ou contemporaine. Non le contraire. L'armée de l'ancien régime se porte sur une excellente marine à voile, mais vieillissante depuis Yorktown, et sur l'arme d'élite, l'artillerie (l'arme de Napoléon). La cavalerie est à la reine ou au roi qu'elle soit de dragons ou légères, pour la garde, sinon les chevaux ont pris cette mode cavalière venue de Hongrie, à l'instar de l'armée prussienne qui s'est revêtue à l'autrichienne de ce dolman ou des ses guêtres, venus du Danube. Les généraux se nomment Rochambeau, futur ministre de la guerre, et l'on ne parle pas encore, ni de Dumouriez ou encore moins de La Fayette pour diriger une brigade, une division ou la sûreté du pays France. En 1789, qui est l'ennemi ? L'anglais assurèment. Le russe et l'autrichien sont en guerre contre le turc ou l'on été récemment. Le prussien est devenu trop puissant avec sa possession de la Pologne. L'Espagne des Bourbons n'est plus qu'une ombre et la papauté s'affaiblit depuis la fuite des Jésuites. La Révolution française premettra à cette dernière de se survivre en se trouvant de nouveaux ennemis. Inespéré. L'Anglais donc, avec le triomphe de son commerce au delà des mers. On négocie donc avec les nouveaux Etats Unis d'Amérique et l'on va élire un président de la République, là-bas enfin, qui sera Georges Washington ; ce sont les informations du début de l'an de grâce 1789. Les Etats Généraux depuis la journée des Tuiles n'intèressent que les pouilleux et le roi croit bien que les députés empotés de l'assemblée ne diront rien comme ceux du début du XVIIème siècle. C'est un fait, la volonté du riche sur le pauvre. Marat est encore médécin, et Robespierre depuis Arras, pense plus à sa poudre à perruque qu'aux nouvelles idées qui vont germer. C'est avec ces gens-là qu'on va faire l'histoire des cinq prochaines années. A l'époque, la bataille est codifiée et la poursuite de cavalerie fort rare. C'est une lutte entre deux souverains, entre deux royaumes. Comme la Guerre de 1914-1918, entre les pays continentaux européens. Une lutte d'empires plus fort les uns que les autres. La France endettée est pourtant vainqueur des Anglais, avec "l'Expédition particulière" en Amérique et aux Antilles, et plaie d'argent n'est pas mortelle, puisqu'il faut bien faute de dieu, croire aux proverbes, comme aurait pu dire Monsieur de Talleyrand. L'ordre mince fédéricien & prussien prévaut et la guerre se fait soit sur mer avec Suffren, soit aux Indes comme les Anglais. C'est le colonialisme et l'exotisme qui l'emportent sur l'intérêt du royaume et son froid hivernal. comme l'expédition de la Pérouse. Homme sweet homme... Cela est avant les règlements de 1791, et le fantassin français utilise le Charleville 1777, un point c'est tout. Bonaparte, le mal peigné, est rentré en Corse voir sa mère et ses mûriers, qui apportent quelques subsides de l'Etat (Lire la Correspondance de l'Empereur, chez Fayard, viens de sortir le tome 1807).
La guerre est une guerre de siège comme on l'a vu dans le nouveau monde contre cornwallis et les armées se meuvent avec chariots, tentes et boeufs. L'artillerie française d'élite se dote de chevaux pour tracter les pièces, ou plutôt c'est la réalité brute, d'ânes et de mulets ! Faute de grives on a que les merles. La rapidité n'est pas encore de mise, mais la projection de troupes sur un longue ligne logistique Terre Mer est déjà monnaie courante. D'où peut-être une "Histoire de la notion de débarquement" à travers l'Histoire. Autre fait historique, il y a très peu de militaires ou de maréchaux dans l'entourage de Louis XVI, en 1789. Ils sont à la chasse à cour, mode prisée juste avant les événements autour de la prise de la Bastille. Il y eut d'autres révoltes de Gueux, et ou est Charles le Mauvais, se demande la cour et le Comte de Provence.
Les nobles, (lire les Mémoires de Philippe de la Maisonfort) sont à Bruges, aux champs chez monsieur de Chazal ou au tripot avec trois femmes. il y a une certaine inconséquence dans cette version là de 1789. Elle est du côté du pouvoir monarchique. Va s'ouvrir l'intermède qui va du 5 mai 1789 au 5 mai 1821, du début de la Révolution française à la mort de l'empereur Napoléon 1er. L'Histoire ce sont des dates !! On voudrait nous les cacher.
Professeur Frédéric Fédor.
Chapitre suivant : "1789 à 1792, la guerre et de ses hésitations".