par AUGER Vincent sur 09 Déc 2009, 15:47
Compte rendu du joueur Vincent Auger sur la reconstitution de la bataille de Talavera.
Diégo Mané nous a fait un bon résumé de l'état d'esprit des généraux présents. En ce qui me concerne, il semblerait que mon personnage doive sa place à des relations familiales, au grand dépit du général Leval (qui espérait et probablement méritait la place). Tant Victor que Sébastiani étaient désireux de bousculer les Anglais, alors que la situation stratégique ne l'imposait pas (Soult est en cours de manœuvre vers les arrières des Anglais). Voila comment on engage une bataille inutile. Certains prétendent que Sébastiani recherchait son bâton dans une action d'éclat.
Avec ce synoptique, ce fut donc avec un plaisir non dissimulé que j'envoyais à Michaël-William Mané (qui jouait Victor) un message annonçant une intention d'attaque le plus loin possible des forces de Victor et avec encore plus de plaisir que j'apprenais que ce message avait été déchiré dès sa réception. J'avais désormais les mains libres pour agir sans aucune coordination avec lui, comme mon modèle historique (s'il m'avait répondu avec ses propres intentions, il m'aurait été difficile de les ignorer).
Face à moi, la taille des bataillons alignés ne me laissait guère de doute sur le statut (garde) des troupes m'attendant de l'autre côté de la rivière. Les savoir manoeuvrées par Bruno Masson me laissait encore moins de doute sur la possibilité de percer en choc frontal. Nos consignes étant d'ignorer les Espagnols, car peu susceptibles de rapporter la gloire recherchée, le choix de la redoute comme cible devenait évident (c'était la seule partie du dispositif non abritée par la rivière).
Je plaçai donc ma batterie et commençait un bombardement systématique, ne lançant l'assaut que lorsque la face entière fut réduite à un abri moyen (et le bataillon anglais ayant perdu 20% de son effectif).
L'assaut fut assez chanceux (un -1 au moral anglais les empêchant de stopper la charge par le feu).
Un 2ème bataillon en colonne visait le flanc désormais découvert de la batterie espagnole retranchée dans la redoute et un autre en ligne couvrait son flanc gauche.
Une menace anglaise de tir à bout portant entraîna la fuite du bataillon entré dans la redoute (donc en désordre) mais je maintenais le 2ème en position, endurant le feu.
La mauvaise surprise vint de l'assaut contre le bataillon de marins espagnols (ce sont eux qui sont qualifiés de garde ennemie dans mon CR officiel) qui couvrait la redoute : un dé heureux pour eux leur permit de stopper la charge française, permettant à la batterie espagnole de se tourner sans difficultés à l'intérieur de la redoute.
C'est à ce moment que Diégo, qui jouait le tandem Jourdan/Joseph, convoqua un conseil de guerre. J'y obtins l'envoi des dragons en renfort contre les Espagnols et en couverture contre les Anglais (rôle historique pour ce 2ème point) et l'autorisation de "taper" les Espagnols dans la plaine (cible quand même nettement plus facile que les Anglais derrière une rivière). Je confiai donc 3 bataillons à Frédéric Ecoffet qui venait d'arriver le dimanche matin (à propos, merci pour la brioche !) pour personnifier Latour-Maubourg.
Pourtant présent au conseil de guerre, Leval déclenchait un assaut prématuré et sacrifiait inutilement ses derniers bataillons disponibles.
Le second assaut sur la redoute fut épique. A droite, un bataillon en ligne chargea les restes du bataillon anglais chassé de la redoute mais revenu sur son flanc. Cet assaut échoua de peu, probablement faute d'avoir engagé mon général. Je décidai donc de l'engager dans l'assaut principal contre la redoute. Le bataillon était déjà fortement éprouvé (30% de pertes) et, malgré les soutiens, n'était qu'au pas ordinaire lors de son attaque. Le tir de la batterie espagnole, à P1, transforma l'assaut en déroute, général avec. Fort heureusement, il était trop tard dans la journée pour continuer à jouer.
A ma gauche, Frédéric lança plusieurs escadrons en vagues pour repousser la cavalerie espagnole. Lorsqu'il réussit à en insérer un au milieu des lignes espagnoles, l'attaque des bataillons français, même fatigués par les tirs d'artillerie subis lors de leur stationnement face à la rivière durant la première phase de la bataille, fut nettement plus aisé et efficace, emportant plusieurs bataillons ennemis (sans toutefois complètement percer le dispositif en 4 ou 5 couches de nos adversaires.
Je souhaite remercier ici Jean-Christophe pour l'organisation de la manifestation, Diégo, pour la préparation du scénario, Thierry pour la logistique locale, et l'ensemble des joueurs, partenaires ou adversaires, pour l'excellent week-end que j'ai passé en leur compagnie.
A bientôt pour la prochaine (Selles a priori)