Ayant un peu étudié le début de la campagne de 1812 pour la bataille de Mohilev jouée en février 2016 et disposant toujours des figurines nécessaires, j'ai choisi de rester dans ce cadre et proposé une uchronie où Joseph ayant mieux organisé ses corps, Lauriston et Poniatowski étaient en position de mettre une sérieuse pression sur les arrières de la seconde armée russe quand Davout parvenait à s'installer devant la tête de colonne.
Transposé dans le temps et l'espace, nous étions sur une situation très proche de celle du 14 octobre 1806.
Sur le terrain est, les Russes débouchaient entre 2 forêts avec une autre forêt coupant leur progression en deux axes. Au delà, les Français pouvaient s'appuyer sur un plateau et un gros village de 4 espaces construits autour de la route que devait capturer les Russes.
Davout/Patrick choisit de se déployer en avant et d'occuper la forêt centrale que la cavalerie russe (Frédéric) choisit d'ignorer pour s'enfoncer dans le trou à droite. Fusillées sur chaque flanc et reçues à mitraille par la batterie à cheval placée derrière la forêt, les charges furent sanglantes et stoppées net (la première brigade de dragons russes fut repoussée avec un escadron en déroute, un en retraite et le 3ème en moral halte avant même le contact, la vague des cuirassiers puis celle des cosaques de la garde refusèrent d'avancer sous la mitraille). L'infanterie russe dégagea alors le bois central, forçant l'infanterie française à se replier vers le plateau (un bataillon en déroute, un autre en retraite, le 3ème choisissant d'abandonner volontairement la position). A l'autre extrémité de la ligne d'infanterie russe, un bataillon de légers français s'avança tout seul dans la forêt qui formait une bonne part du bord de table d'entrée des Russes et, n'étant pas contré, reçu l'appui de son général et d'un escadron de chasseurs à cheval pour emporter un bataillon d'infanterie (mis en déroute par un feu à P1) puis une batterie de 12 pièces qui refusa de prendre la fuite malgré son flanc ouvert. La journée se terminait sans que les Russes se soient approchés à porter de charge du plateau, le village n'étant même pas encore à portée des canons russes.
Le terrain ouest, où les Russes sont en bataille d'arrière garde, était découpé par des marais et quelques fermes formant des points d'appui avant une défense finale sur un plateau. Ayant essentiellement arbitré l'autre table, je laisse à Thierry ou Yves (Russes) et Jean Gilles ou Thomas (Français) le soin de raconter par le détail ce qui s'y est passé. En fin de journée, les Russes estimaient qu'ils pourraient tenir encore 2 ou 3 tours avant que le plateau soit emporté par les assauts français.
La journée se terminait donc par une position clairement en faveur des français.
Après qu'ils aient vu les terrains, j'ai laissé les généraux en chef choisir comment organiser leurs brigades (chaque brigade d'infanterie ayant au plus 1 escadron et chaque brigade de cavalerie ayant au plus 1 bataillon en soutien) et comment séparer leurs troupes entre les 2 tables. Chacun d'eux (Thierry pour les Russes et Jean Gilles pour les Français) choisit un partage déséquilibré, chaque armée en défense ne recevant approximativement que 40% des forces disponibles. Chaque table était donc déséquilibrée (ce qui était voulu par le thème du scénario) alors que la somme des troupes disponibles pour chaque camp était quasiment identique (6642 points pour les Français, 6636 pour les Russes)
Voici les troupes mises à disposition des joueurs :
- Russes
Artillerie
2 x 6 pièces de 6£ à cheval
2 x 12 pièces de 6£ à pied
1 x 6 pièces de 12£ à pied
Infanterie (tous à 12 figurines)
Mousquetaires : 12 bataillons
Jägers : 5 bataillons
Jäger-Grenadiers : 2 bataillons
Grenadiers : 3 bataillons
Grenadiers Pavlov : 2 bataillons
Cavalerie
Cuirassiers : 4 escadrons en 2 divisions de 6 figurines
Dragons : 8 escadrons en 4 divisions de 6 figurines
Cosaques garde : 4 escadrons en 2 divisions de 6 figurines
Ulhans : 4 escadrons en 2 divisions de 6 figurines
Hussards : 8 escadrons en 4 divisions de 6 figurines
Cosaques réguliers : 3 sotnias de 4 figurines
Cosaques irréguliers : 6 sotnias de 4 figurines
Officiers
2 chefs de corps (imposés 1 par table)
4 brigadiers d'infanterie
2 divisionnaires d'infanterie
3 brigadiers de cavalerie
1 divisionnaire de cavalerie
- Français
Artillerie
2 x 6 pièces de 6£ à cheval
2 x 8 pièces de 6£ à pied
1 x 8 pièces de 12£ à pied
Infanterie
infanterie de ligne : 12 bataillons (8+2+2)
infanterie légère : 6 bataillons (8+2+2)
Cavalerie (tous à 4 figurines)
Cuirassiers : 6 escadrons
Dragons : 3 escadrons
Chasseurs : 9 escadrons
Officiers
2 chefs de corps (imposés 1 par table)
4 brigadiers d'infanterie
2 divisionnaires d'infanterie
3 brigadiers de cavalerie
2 divisionnaire de cavalerie
Un dernier point à noter au niveau de l'organisation : Comme je l'ai fait lors de la grosse rencontre organisée lors des Semaines de l'Hexagone, je pense que séparer les joueurs entre plusieurs tables vaguement coordonnées mais clairement distinctes (j'avais indiqué un délai d'une heure de marche entre les deux tables ce week-end) donne un jeu plus intéressant et moins sujet au problème récurrent des grosses reconstitutions sur une seule table où il arrive souvent que plusieurs joueurs passent une bonne partie de leur temps à attendre que les points "chauds" se résolvent.
Il n'est d'ailleurs même pas nécessaire de forcer les 2 tables à avoir le même tempo. Ce week-end, la table ouest a joué 8 ou 9 tours de jeu (Thierry ayant choisi une défense dans la profondeur, échangeant de l'espace contre du temps) alors que celle de l'est n'en a joué que 5 ou 6 (Patrick ayant au contraire choisi une défense agressive et haute, générant rapidement plus de combats). En juillet à St Martin, les deux tables avaient joué une dizaine de tours même si l'une en avait près de 3 d'avance à un certain moment.
Même si les deux tables sont coordonnées stratégiquement, si chacune d'elles est bien équilibrée, la possibilité théorique de passage de troupes de l'une à l'autre ne se réalisera en pratique qu'au bout de nombreuses heures de jeu, donc n'aura pas vraiment d'impact ludique réel dans le temps limité d'une partie sur une grosse journée ou un petit week-end, sauf celui de créer une motivation pour les joueurs et d'orienter certains choix stratégiques et tactiques.
En pratique, avoir deux tables génère de l'activité sur chacune d'entre elles alors que, si elles étaient jointes, il est probable que le général en chef définirait des zones "d'action principale" et en forcerait d'autres à une inaction pratique frustrante pour les joueurs en charge de ces secteurs si le général en chef adverse aurait choisi la même zone où il ne veut rien risquer.
Je recommande donc de n'avoir que 1 ou 2 joueurs par camp, maximum 3, sur chaque table.
Pour finir, je voudrais remercier ici tous les joueurs pour leur bonne humeur et en particulier Thomas qui a assuré le repas.