"Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

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Re: "Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 02 Déc 2024, 10:53

D'habitude les vainqueurs dégainent les premiers ! Mais là, honneur au courage malheureux, c'est le FML Colloredo qui a produit le premier un rapport circonstancié sur les mouvements de ses troupes, ci :

« Dresde 2024 à Lyon », les 23 et 24 novembre

Rapport du FML COLLOREDO, commandant la droite autrichienne, au FM Prince de Schwarzenberg

Suivant les ordres de Votre Excellence,

Je dirigeais mes troupes vers la redoute n°3 que je couvrais de mes boulets de 12 livres. N'étant pas à bonne distance, je fis couvrir l'avance de ma grosse batterie ainsi que celle constituée de mes pièces de 6 à pied par le sacrifice honorable de mes Jägers et de mes Grenzers. Ainsi la redoute n° 3 fut prise sans coup férir par mes braves soldats et par la même je préparais l'isolement du jardin Moczynsky. Pour détourner les boulets de la batterie de 12 française située dans la redoute n°4 mes braves bataillons firent un rempart de leurs corps et en subirent donc les conséquences ! Gloire à eux !

Ainsi gardant en réserve ma cavalerie, son artillerie et mes deux bataillons allemands, je préparais la prise de la redoute n°4 en coordination avec les troupes du FML Bianchi.

Je tiens à demander à Votre Excellence de bien vouloir excuser l'apathie du FML Bianchi, terrassé par une soudaine indisposition. Or donc ses troupes, Grenadiers et Fusiliers hongrois, destinées à couvrir mon flanc gauche, prirent un tel retard que je me vis contraint de patienter. Malgré la prise tardive du "château" Feldschlossen, perdu, mais repris en fin de compte par mes Allemands, l'arrivée, providentielle pour les Français, de puissants renforts de la Garde impériale de Napoléon, ainsi que la perte de la batterie du 12 livres du FML Chasteler, ne nous permirent pas de pousser plus loin notre glorieuse avancée.

Profondément blessé dans ma chair pendant une charge épique à la tête de mes braves Allemands, je permis toutefois à mes troupes de se replier en bon ordre mais sans pouvoir sauver, malgré le sacrifice héroïque des artilleurs, mes canons, aussi bien de 12 que de 6 livres.

Profondément peiné de cette perte, je prie Votre Excellence de croire en mon dévouement le plus sincère.

Signé : le FML H. COLLOREDO


PS : sans nouvelle des FML Chasteler et Bianchi, brillamment remplacés malgré son inexpérience relative, par l’aide de camp de ce dernier, j’espère que leur état de santé n'est plus un souci actuellement.
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Re: "Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 04 Déc 2024, 09:07

Colloredo fera mieux la prochaine fois (Kulm), ce qui lui vaudra une promotion méritée, ci :

Image

En attendant, il est le seul à avoir emporté une redoute française à Dresde.

Cela méritait d'être souligné.

Diégo Mané
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Re: "Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 05 Déc 2024, 10:31

"Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Retour de Cédric Dominique
(que l'on peut imaginer dans le rôle du GD Mouton, Comte de Lobau, AdC de l’Empereur.
Nous savons tous que ce brave avait son franc parler et qu'il en usait sans fard avec son maître).

Sire,

Conformément à vos ordres, je me portais sur la droite de votre dispositif pour vous rendre compte de la bonne tenue de nos jeunes troupes et des dispositions prises par nos généraux. Et les deux vous auraient remplies de satisfaction.

Nos conscrits ont montré de l'ardeur et de la constance face à un ennemi très largement supérieur en nombre et expérience. Ils ont su résister vaillamment et stoïquement cinq heures durant (10 tours) aux manoeuvres et attaques adverses en attendant vos renforts.
Nos généraux ont brillamment contenu l'adversaire, lui faisant payer son audace de bien des pertes, sans jamais gaspiller inutilement le sang de nos jeunes soldats. Car face à nos si nombreux ennemis, c'est désormais aussi la tâche qui incombe à tous nos commandements : vaincre en préservant le sang français.
Ainsi, après plusieurs heures de combats (le samedi), notre camp pouvait s'enorgueillir d'avoir fait tomber plusieurs milliers d'ennemis et cassé sa dynamique offensive au prix d'à peine 300 hommes. La préservation de nos forces pendant ce premier acte allait constituer un fait décisif pour la suite de la bataille.
Même le bouillant Roi de Naples a su calmer ses inclinaisons naturelles pour sagement attendre les réserves. La veille, je m'étais permis un procédé peu orthodoxe pour arriver à mes fins en le gavant de son plat favori et en modérant sa consommation d'alcool. Laquelle nous rend tous si prompts à la colère ou la frivolité.

Le lendemain (dimanche), vous aurez constaté d'ailleurs que le mastiff avait rompu sa laisse, mais grâce à vos nouvelles dispositions et renforts, l'heure n'était de toute façon plus à la prudence mais à l'anéantissement de l'aile gauche adverse.
Ainsi les forces combinées de la cavalerie sur notre flanc droit ainsi que celle positionnées sur notre flanc gauche fondirent avec détermination sur les troupes amoindries et fatiguées de l’ennemi, le détruisant et l'encerclant dans un maelström qu'on n'avait plus connu depuis Cannes.
Je ne saurai précisément vous donner ses pertes sur ce secteur mais on peut raisonnablement penser que l'Autriche a consacré ce champ de bataille avec le sang de sans doute 15 000 hommes aguerris. 5000 de plus lui ont été enlevés comme prisonniers, les pertes en canons et drapeaux mériteraient aussi un compte-rendu détaillé mais s'élèvent assurément en plusieurs dizaines.
Comme je l'ai écrit, sa totale déconvenue a été permise et accentuée par les efforts consentis par vos généraux pour garantir au mieux vos troupes dans la première phase de la bataille. Le coup de poing de la main droite de la réserve de cavalerie a ainsi pu s'accompagner d'un revers de la main gauche des troupes préservées sur l'autre flanc, dans le gracieux et subtil mouvement qu’on connaîtra plus tard sous l'appellation "main droite-main gauche".

Tous les officiers présents sur ce secteur méritent les honneurs et se sont couverts de gloire. Je n'insiste pas sur la fougue et bravoure de Bordessoulle, connu et aimé de tous.
Je porte à votre connaissance la farouche détermination du Général Razout qui a vaillamment défendu le village d’Altona. Ayant perdu une partie du hameau (Klein Hamburg), il empêcha toujours, par un harcèlement incessant, l'ennemi de le lui prendre en totalité ou d'en déboucher.
Une récompense toute particulière pourra être décernée au Comte Pajol qui, à la tête de vos glorieux lanciers de la Vistule, a emporté la décision le long de la rivière et encerclé dans la foulée le centre ennemi. Certains titres ont été décernés pour de moins glorieuses actions à de moins prometteuses têtes.

Votre éternel et dévoué serviteur.

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Diégo,

J'espère t'avoir fait sourire avec mon précédent message.
Pour un retour plus prosaïque de l'événement, je ne saurai que louer l'implication de bien des personnes, chacune à son niveau, avec sa compétence : les arbitres, organisateurs, peintres, imprimeurs 3D, logisticiens, manutentionnaires, cuistots, joueurs, toi, etc .......
L'ambiance fut admirable, les face-à-face et duels bien choisis pour que tous profitent en fonction de leur niveau, rôle et adversaire.
Véritablement une belle réussite sous tous rapports.

Cédric
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Re: "Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 18 Déc 2024, 10:55

Rapport du Roi de Naples (Salvator Scotto dans le rôle de Murat) à Napoléon

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Joachim Murat, Roi de Naples

Dresde, le 26 août 1813 à 8 heures de relevée

Sire,

Je vous fais mon rapport sur la glorieuse journée qui vient de s’achever en faveur de nos armes... une nouvelle fois !

L’année 1813 nous place devant de nouveaux défis militaires. Depuis Moscou, l’armée impériale combat des ennemis toujours plus nombreux, qui ont appris de leurs erreurs passées et qui possèdent une détermination très forte. Les nations qui entrent en guerre contre la France ne cessent d’augmenter et ne souhaitent qu’une chose… votre chute. L’effort qui est demandé à nos conscrits est énorme… Mais ce que découvrent ces ennemis si nombreux aujourd’hui, est la détermination de vos jeunes soldats à vouloir protéger leur empereur et son empire. J’assure Votre Majesté que cette détermination est à son sommet. La bataille d’aujourd’hui en apporte le témoignage.

La bataille qui s’est tenue devant les murs de la capitale saxonne est exactement ce genre de défi que nous allons devoir nous préparer à relever sans cesse pour que l’empire survive… Votre empire Sire.

Devant Dresde au matin, se tenait en arc de cercle une immense armée coalisée. Devant cette masse prête à nous sauter à la gorge nous avions selon vos plans décidé de tenir coûte que coûte nos positions avant de pouvoir, avec l’arrivée des renforts, passer à l’attaque.

Je me suis positionné sur notre aile droite où la situation a été critique tout le long de la journée. Dès la mise en marche des colonnes autrichiennes, les chefs français de ce secteur ont appliqué la stratégie parfaite qui consistait à défendre avec beaucoup de mobilité. Cette défense active à obligé l’adversaire à avancer avec beaucoup plus de prudence qu’il n’aurait souhaité et lui a infligé beaucoup de pertes tout le long de la journée. Nous avons sans cesse cherché à éviter de nous trouver sur une position de rupture irréversible qui nous aurait été fatale vu la supériorité dans les trois armes de l’armée autrichienne sur la zone.

La très bonne défense du village d’Altona effectuée par le général Razout a permis de stopper puis de diluer complètement l’attaque adverse sur la zone pour le reste de la journée. Le général Pajol a montré lui aussi dans ces instants critiques beaucoup de minutie dans le déplacement de ses troupes, et de patience pour soutenir très efficacement le général Razout. Le résultat de cette solide défense est que les Autrichiens n’ont pas pu déboucher par ce village resté pour moitié aux mains de Français.

À noter également l’aide très précieuse du maréchal Gouvion Saint-Cyr qui avec ses batteries à fait d’énormes dégâts sur la zone et participé ainsi pleinement à stopper l’offensive ennemie sur ce secteur. Il faut dire aussi que, fort heureusement pour nous, le centre autrichien est resté étrangement immobile pendant de nombreuses heures permettant la réorientation de ce bombardement capital au profit de notre aile droite.

Plus à droite, en terrain découvert, la situation était tout aussi critique car la moindre faiblesse présentée dans nos positionnements ou erreur de notre part face à notre adversaire, nous eut été fatale. Là aussi la défense fût exemplaire et ne permit à aucun moment à notre aile droite d’être renversée. Pendant que nous courbions le dos on nous annonçait l’arrivée très prochaine de nos renforts. Pour éviter de perdre du monde, le général Pajol a ramené une partie de sa troupe sur Dresde, en particulier son régiment de lanciers de la Vistule. Pour ensuite, le faire déboucher en arrière du village d’Altona. Cette opération s’avéra par la suite décisive en fin de journée.

Lorsque le général Bordessoulle arriva sur le champ de bataille, la pression adverse était très forte sur notre aile droite. Cette arrivée mobilisa immédiatement une partie des troupes ennemies pour lui faire face, relâchant ainsi la pression sur celles des nôtres qui subissaient les assauts autrichiens depuis le début de la bataille. Nous avons alors concentré notre artillerie en plein sur le centre de l’ennemi pour l’affaiblir. Une fois les dispositions prises pour attaquer sa gauche, nos cuirassiers emportèrent tout ce qui se trouvait devant eux. Cette attaque porta un grand désordre dans les rangs ennemis qui se virent rejetés au-delà de leurs positions de départ.

C’est alors que le général Pajol, à la tête des lanciers de la Vistule, dans un grand mouvement tournant passa à la gauche du village d’Altona et rejeta lui aussi de son côté tous les Autrichiens présents face au village. Il se rabattit ensuite avec ses Polonais sur l’aile gauche autrichienne que le général Bordessoulle rejetait avec violence dans la plaine. Cet encerclement fit grand plaisir à voir. En un instant tout le corps d’armée ennemi partit en débandade, laissant sur le champ de bataille de très nombreux soldats, drapeaux, canons et prisonniers.

La victoire est totale. L’ennemi a laissé sur ce secteur plus d’une quinzaine de milliers de soldats morts ou prisonniers. De notre côté les pertes sont dix fois moins élevées. La cavalerie impériale et les généraux qui ont combattu sur notre aile droite se sont couverts de gloire.

À l’heure où je termine ce rapport, l’armée coalisée, commandée par trois têtes couronnées, est en pleine retraite.

Joachim NAPOLÉON


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Commentaire DM

Ce rapport est assez véridique, mais cependant un poil optimiste quant'au chiffre des pertes respectives du secteur, qui s'élevèrent à environ 11.000 Autrichiens contre environ 2.000 Français, mais le modèle étant gascon notre ami s'est (très bien) adapté.

Panache, quand tu nous tient tu nous tient bien !
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Re: "Dresde 2024 à Lyon", les 23 et 24 novembre

Messagepar MANÉ Diégo sur 22 Déc 2024, 17:11

"Dresde 2024 à Lyon, avant la bataille" est en ligne, ici :

http://www.planete-napoleon.com/docs/DR ... taille.pdf

Outre le déjà communiqué aux joueurs avant la bataille, justement, il comprend les Ordres de Bataille ludiques* des deux camps (les joueurs n'avaient reçu que celui de leur camps respectifs) et des compléments d'arbitrage, sans préjudice, bien sûr de quelques jolies photos.

* comprendre par "ludiques" que j'ai procédé à quelques réfactions/regroupements d'unités, notamment pour l'artillerie, ne représentant et donc nommant qu'une batterie sur deux pour cadrer avec l'échelle jouée. À ceci près ces informations sont parfaitement valides, et pour les amateurs informatives des forces réellement engagées le 26 août 1813.

Je m'attèle dans la foulée à la finition de mon "après la bataille" déjà bien avancé par la sélection parmi environ 750*, des photographies qui l'illustreront.

* Reportages de GBertrand, JFFonti, JFGantillon, BGonod, GImperiali, DMané, JAMané, MWMané...

Diégo Mané
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