par MANÉ Diégo sur 29 Déc 2018, 16:00
Je mel ce message bien que "pas destiné à la publication en l'état" car il est déjà très "fourni" et sert de base de travail. Il pourra toujours être modifié/supprimé/remplacé (rayer les mentions inutiles) au fur et à mesure des progrès ultérieurs qui se concluront par un article "en dur" sur le site.
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21/12/2018 Denis Bouttet
Bonjour,
Comme promis hier, voici le fruit d'un premier travail centré sur la colonne de Luçon. Il reste partiel et n'est pas destiné à la publication en l'état car composé de notes.
J'espère toutefois que vous y trouverez un intérêt et qu'on pourra échanger/croiser les informations.
Dans les développements complémentaires à prévoir : une analyse des opérations menées en septembre par la division de Luçon (notamment la bataille de Chantonnay) et une présentation de la bataille de la Tremblaye.
A noter : pour faire ce travail, je n'ai utilisé que des sources ouvertes (ie accessibles sur le web).
Voilà pour l'instant. je n'avancerai pas concrètement sur le sujet pendant les 2 prochaines semaines mais ce sera un plaisir de vous lire.
Joyeuses fêtes à vous
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La colonne de Luçon
La source principale utilisée pour analyser les mouvements de la colonne est « « Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard recueillies par Antoine Bard » édition de 1897. Cet ouvrage est postérieur à ceux de Kleber et de Savary qu’il complète sur cet aspect.
Composition de la colonne
« Luçon, ce 11 octobre 1793, l’an deuxième de la République française une et indivisible.
Ordre de marche pour la colonne partant de Luçon et des divers cantonnements aux environs pour se rendre demain, 12, à Chantonnay, sous les ordres du général de brigade Bard.
La générale battra dans tous les cantonnements, depuis Luçon jusqu’à et compris St Hermand et Ste Hermine, à sept heure du matin. Les troupes ne se mettront cependant en marche qu’après en avoir reçu l’ordre, soit par ordonnance, soit par écrit.
Les chasseurs à cheval du 14e régiment, les chasseurs de l’Oise et des deux Sèvres formeront l’avant-garde, et se porteront au-delà de Chantonnay jusques à St Vincent, où ils prendront poste et se garderont militairement, ainsi que le 8e bataillon de la Somme. Ils partiront de St Hermand au plus tard à sept heures.
Le troisième bataillon de la Charente-inférieure, le dixième de la formation d’Orléans, le bataillon de l’Egalité et celui de l’Hérault, qui se joindra demain à la pointe du jour à Féole, suivront l’avant-garde et se placeront au-delà de Chantonnay, dans la position qui sera indiquée pour le campement.
Toute la gendarmerie suivra cette colonne, et une partie formera la tête de colonne. En conséquence le vaguemestre général fera partir tous les équipages de bonne heure, et de manière à ce qu’ils soient rendus à St-Hermand au plus tard à sept heures.
Les bataillons du 60e régiment, du 2e du 4e de la marine, de l’Union, et celui des cinq sections réunies, marcheront après les bagages. Le bataillon du 60e régiment ira au Puy-Belliard de Chantonnay, le bataillon de l’Union restera au Puy Charraud, et celui de la marine ira se placer à la gauche des bataillons déjà campés en ligne devant Chantonnay. Celui des cinq sections réunies restera à Chantonnay, et établira ses gardes aux diverses issues de la ville.
Le septième bataillon de la formation d’Orléans et le bataillon de Parthenay formeront l’arrière-garde, avec la cavalerie de la Haute-Vienne. L’un et l’autre se porteront à la gauche de la ligne déjà établie, et formeront la gauche de la ligne de bataille.
Les hussards du 11e régiment se tiendront à cheval sur la place de Luçon et partiront avec l’adjudant général*, qu’ils suivront dans sa marche.
Tous les commandants de colonne et des corps particuliers tiendront la main à ce que la marche se fasse avec ordre, et à ce que les soldats ne s’écartent point de leurs rangs. Le salut de l’armée et le succès de nos armes dépendent de l’exécution stricte des ordres donnés. Le général rend personnellement les chefs de colonnes et des corps responsables du désordre qui pourrait régner, et des dommages qui pourraient en résulter pour l’intérêt de la République.
Signé : le général de brigade Bard. »
(*) Marceau
A l’issue du conseil de guerre du 11 octobre, sur la base du plan établi par le général Canclaux, « il fut encore décidé que l’adjudant général Blosse se porterait le jour suivant, avec ses dix-sept compagnies de grenadiers et quarante gendarmes, au-delà de Saint-Fulgent, près du château de l’Oie, pour se réunir à la colonne venant de Luçon, et qui devait arriver le même jour à cette hauteur. Blosse fut chargé d’envoyer, aussitôt la réunion opérée, l’état de la force de cette colonne en infanterie, cavalerie et artillerie, et dans le cas où elle excéderait cinq mille hommes, de revenir à Montaigu avec ses grenadiers ».
« La colonne de Luçon avait ordre de se porter, le 13, aux Herbiers, d’en chasser l’ennemi ; et, sans s’y arrêter, de s’emparer de la montagne des Alouettes pour y prendre poste ; ensuite, et le lendemain 14, elle devrait se mettre en marche et se diriger sur Mortagne où, s’établissant sur les hauteurs de la rive gauche de la Sèvre, elle devait élever deux batteries pour battre la ville et le pont ».
L’itinéraire semble clair : Chantonnay, St Fulgent, Les Herbiers, Mortagne-sur-Sèvre.
A proximité des Herbiers, la colonne croise la Division du centre, commandée par Royrand qui se replie sur Mallièvre entre Chatillon (Mauleon) et Mortagne-sur-Sèvre. Pas de combat engagé. « A cette époque (bataille de Cholet) la colonne de l’armée de Luçon s’était déjà réunie à la nôtre, après avoir forcé un corps de trois mille hommes qui occupaient une position avantageuse aux Herbiers. D’après mon ordre, elle marchait sur Cholet où s’était porté le rassemblement de rebelles. La division qui occupait une position en avant de Mortagne se disposait également à diriger sa marche sur Cholet » (Rapport du Général Léchelle au ministre de la guerre Bouchotte en date du 16 octobre 1793).
Aux Herbiers, la colonne trouve des preuves que les chefs rebelles fabriquent des faux passeports avec le sceau de la République pour faciliter l'émigration.
Le 15 octobre, eu lieu la bataille de la Tremblaye qui permit à l’armée de l’Ouest de prendre la ville de Cholet. Cette bataille donnera lieu à un développement ultérieur.
Le 17 octobre, c’est la bataille de Cholet.
Les unités
Source : Sehri, d’après Belhomme pour une partie
INF
Chasseurs bons tireurs de l’Oise infanterie légère (volontaires de 1792)
Chasseurs des deux Sèvres infanterie légère (volontaires de 1792)
? bataillon du 60ème de ligne (ex-Royal marine) infanterie de ligne
2ème bataillon du 4ème de la marine infanterie de ligne
7ème bis bataillon de Paris (cinq sections ) volontaires de 1793
5ème ou 9ème bataillon de Paris (L’Unité ou la Réunion) volontaires de 1793
2ème bataillon de l’Egalité (Charente inférieure) volontaires de 1792
4ème bataillon de l’Herault volontaires de 1793
3ème bataillon de Charente Inférieure (St Jean d’Angely) volontaires de 1791
6ème bataillon des Deux-Sèvre (Parthenay) volontaires de 1793
8ème bataillon de la Somme volontaires de 1793
8ème bataillon de la formation d’Orléans volontaires de 1793
10ème bataillon de la formation d’Orléans volontaires de 1793
Les volontaires de 1791 sont à considérer comme de l’infanterie de ligne, avec peut être une efficacité au feu moindre, le plus souvent dû à un manque d’équipement.
Les volontaires de 1792 ont généralement répondu à l’appel de la « Patrie en danger ». Ces unités sont globalement de même nature que ceux de 1791.
Les volontaires de 1793 sont pour une grande part issue la levée en masse (autrement dit une sorte de conscription). Ils ne font pas motivés, mal équipés, formeront des contingents de déserteurs et rempliront les hôpitaux, notamment les bataillons parisiens. Bref, on est là face à une force de milice, en partie aguerrie.
CAV
14ème régiment de chasseurs à cheval : créé initialement sous le numéro 13 de l’arme en mars 1793, il est composé de hussards de la légion des Alpes, de hussards de la Liberté et des fameux hussards de la mort. Il participe aux batailles de Luçon, Cholet et Savenay. A priori, 2 escadrons dans la colonne.
11ème régiment de hussards est créé fin juillet 1793 à partir des restes de la cavalerie de la légion germanique (sévèrement battue à Saumur en juin), d’un éphémère 24ème régiment de chasseurs à cheval, et du 2ème escadron des hussards de la Liberté. C’est une unité « reconstituée » sur une base de cavaliers aguerris. Sans doute pas aussi valeureuse que ce qu’elle deviendra par la suite, elle évolue sur le champs de bataille et participe à la bataille de la Tremblaye et de Cholet. A comparer avec la cavalerie légère de début 1813. Ce régiment fera une grande part de la guerre de Vendée (jusqu’en 1796).
Cavalerie nationale de Haute Vienne (Confolens) : très certainement formée lors de la création de la garde nationale (1791), c’est une force de maintien de l’ordre.
Gendarmerie : corps local de gendarmerie, c’est une force de maintien de l’ordre.
Effectifs
Lorsque la jonction avec les grenadiers de Blosse fut faite celui-ci l’évalua entre trois et quatre mille hommes. Selon un rapport de Bard en date d’avril 1794 (il est alors en prison), il avait selon l’auteur « trois mille et quelques cents hommes d’infanterie et trois cent trente sabres ». Savary estime que Bard « avait trois mille quatre cents hommes d’infanterie et trois cent trente, de cavalerie ». Pas d’autre rapport plus précis.
Comme on peut le constater, il n’y a pas d’unité d’artillerie identifiée. Cela ne signifie pas l’absence de pièces si l’on tient compte des canons de bataillon.
Quelques estimations personnelles :
Cavalerie nationale et gendarmes ne sont que des détachements pour couvrir l’avance des colonnes et couvrir les bagages. Par simplification, comptons-les à 30 cavaliers. Il reste 300 cavaliers à répartir entre le 14ème chasseur et le 11ème hussard.
Les compagnies de chasseurs doivent être constituées d’environ 100h chacune.
Les troupes de ligne ne sont que des détachements de l’ordre de la compagnie. Au mieux 200h.
Pour les 10 autres bataillons, l’estimation moyenne est de 300h par bataillon. A ce stade, difficile de faire mieux.
Les grenadiers de Blosse
Source : archives numérisées de la Vendée, B5/125 Armées de côtes de Brest, état de situation au 04 octobre
Grenadiers des 9ème, 92ème,106ème, 109ème, 111ème régiments de ligne.
Grenadiers des bataillons de la garde nationale : 2ème de Seine Inférieure, 4ème de Seine et Marne, 3ème de Loir et Cher, 3ème de Maine et Loire, 8ème de Seine Inférieure, 3ème d’Ille et Vilaine, 7ème de la Somme, 11ème de Paris, 7ème du Calvados, 3ème des Côtes du Nord, 4ème du Jura, 1er & 2ème réquisitionnaires des Côtes du Nord.
Cette force a été répartie en 2 bataillons (Blosse et Verger). Elle doit opèrer en tant que telle que depuis l’été et fait partie des rares troupes mobiles stationnées à Nantes avant l’arrivée des Mayençais. Elle sera intégrée à la colonne Beysser en septembre. C’est une troupe de qualité et entraînée (Beaupuy décrit dans son rapport sur la bataille de Cholet : « C’est là que je les ai vu, avec un grand plaisir, exécuter un très beau feu de file commandé parfaitement par le chef de bataillon Verger »). Faut-il en faire une troupe d’élite pour autant ? Disons que c’est plutôt l’équivalent d’une troupe de ligne.
Effectifs : force entre 1000 et 1200h, à laquelle il faut intégrer 40 gendarmes nationaux à pied.
Les officiers supérieurs
Sources :
Un général de l'an II en Vendée : notes biographiques sur le général Bard recueillies par Antoine Bard
Les généraux morts pour la Patrie 1792-1871, J. Charavay
Général de brigade Bard (1759-1837)
Né, le 21 janvier 1759, à Montmort, près de Toulon-sur-Arroux, resté orphelin dès 1765, Antoine-Marie Bard se faisait admettre, le 29 mars 1778, dans la compagnie d’hommes d’armes d’ordonnance sous le titre de Gendarmes Bourguignons, dont le dépôt était à Lunéville. Le 30 août 1781, il quitte ce corps pour se consacrer à l’administration de ses biens (…) Le 24 juillet 1789(…),Bard est élu à l’unanimité, par les habitants de Toulon, major de la garde nationale (…) ». Le 15 mai 1792, il est nommé lieutenant au 45ème régiment de ligne, fait la campagne de Belgique et est blessé à Jemmapes. Capitaine, il participe au siège de Namur. Le 27 mai 1793, il est élu commandant du 10ème bataillon de la formation d’Orléans et rejoint l’armée des côtes de la Rochelle. Participe le 5 septembre à la bataille de Chantonnay. Nommé général de brigade le 04 octobre en charge la division de Luçon, il marche sur Mortagne et combat à la Tremblaye le 15 octobre où il est blessé. En poste à Luçon, il travaille à la pacification de la région. Suspendu le 24 mars 1794 par Turreau sous grief de « modérantisme ». Emprisonné à Nantes, il est libéré le 8 août. Reprend son commandement mais finit par quitter le service le 1er septembre 1795 au moment où on lui propose la division de Cholet en remplacement de Beaupuy, officiellement pour cause de blessures. Rendu à la vie civile, il reprit cependant du service en 1814 dans la garde nationale de Bourgogne avec laquelle il retarda l’avancée des colonnes autrichiennes. Il meurt le 9 novembre 1837 à Toulon-sur-Arroux.
Adjudant général Marceau (1769-1796)
« Né à Chartres (Eure-et-Loir) le 1er mars 1769. Il s'engagea, le 2 décembre 1785, dans le régiment de Savoie-Carignan (infanterie), où il resta jusqu'en juillet 1789, puis entra dans la garde nationale parisienne après avoir assisté à la prise de la Bastille. Admis comme capitaine dans la garde nationale de Chartres en octobre 1789, il fut élu capitaine de la 2ème compagnie du 1er bataillon des volontaires d'Eure-et-Loir le 6 novembre 1791, adjudant major le 1er décembre suivant et lieutenant-colonel en 2ème le 25 mars 1792. Il fit partie de la garnison de Verdun et, pendant le siège de cette ville par les Prussiens, il se prononça, dans le conseil de défense, pour une énergique résistance et fut chargé de porter au camp ennemi la capitulation (2 septembre i7g2). Il obtint, le 4 septembre 1792, un brevet de lieutenant en premier dans les cuirassiers légers de la légion germanique. Marceau, envoyé en Vendée, fut promu capitaine en avril 1793 et passa dans le 19ème régiment des chasseurs à cheval le 1er mai suivant. Au combat de Saumur il arracha de la main des rebelles le représentant Bourbotte, qui avait eu son cheval tué sous lui (9 juin 1793). La Convention déclara, le 13 juin, que Marceau avait bien mérité de la patrie. Le 15 il fut nommé adjudant général chef de bataillon et alla servir à Luçon sous les ordres du général Lecomte. Il se signala aux combats de Luçon (14 août 1793) et de Chantonnay (5 septembre), fut nommé à Beaupréau, le 16 octobre 1793, général de brigade provisoire par les représentants et, le 17, contribua puissamment à la victoire de Cholet. Confirmé dans son grade le 5 novembre suivant, il fut promu divisionnaire le 10 du même mois. Après plusieurs échecs subis par le général Rossignol, Marceau fut appelé à remplacer celui-ci comme général en chef de l'armée de l'Ouest par intérim le 28 novembre 1793, A la prise du Mans (13 décembre i 793), il montra autant d'humanité que de bravoure. Enfin la victoire de Savenay (23 décembre), qu'il remporta avec Kleber, couronna cette suite d'heureux succès. Le général dut abandonner son commandement pour cause de santé le 25 décembre; il obtint un congé le 30 et alla se soigner à Rennes, puis à Paris. Dès qu'il fut guéri, il reprit du service actif et fut envoyé, le 14 avril 1794, à l'armée des Ardennes, sous les ordres du général Charbonnier. Il passa la Sambre et prit Thuin le 10 mai suivant et il se couvrit de gloire à la bataille de Fleurus (26 juin). Lors de la formation de l'armée de Sambre-et-Meuse (2 juillet), il y fut attaché sous les ordres de Jourdan. Il prit une part active à tous les combats, notamment à la bataille d'Aldenhoven {2 octobre), et il s'empara de Coblentz où il entra victorieux le 23 octobre 1794. Marceau prit ensuite le commandement de l'aile droite de l'armée (novembre 1794). Il resta sur les bords du Rhin, à Coblentz, pour surveiller l'ennemi, de décembre 1794 à octobre 1795. Il repassa alors le Rhin, soutint un combat à Neuwied le 18 octobre, s'empara des gorges de Stromberg le 10 novembre, mais fut accablé, le 7 décembre, par les Autrichiens au travers desquels il se fit jour. Il reprit sa revanche à Sultzbach, le 17 du même mois, et signa, le 31, un armistice avec le général Kray. Les hostilités ayant repris le 21 mai 1796, Marceau fut,chargé de surveiller la ligne du Rhin avec le commandement de quatre divisions. Il se montra le lieutenant le plus habile de Jourdan dans la fameuse retraite de l'armée de Sambre-et-Meuse. Il se battit en désespéré à Limbourg (16 septembre) et à Freylingen (18 septembre). Le 19 septembre, il arrêta l'ennemi à Altenkirchen, mais il fut blessé au côté gauche d'un coup de carabine par un chasseur tyrolien. Porté chez le commandant prussien de la ville, Marceau succomba le 21 septembre, à trois heures du matin. Il fut inhumé le 24 à Coblentz dans la redoute de Petersberg. L'année suivante, au jour anniversaire des obsèques, le corps de Marceau fut incinéré solennellement et ses cendres, recueillies dans une urne de marbre, furent déposées dans le tombeau en forme de pyramide qui avait été élevé à sa mémoire sur les plans de Kleber »
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Adjudant général Blosse, Louis-Sébastien (1753-1793)
« Né à Troyes (Aube) le 18 janvier 1753. Enrôlé au dépôt de recrues des colonies le 15 septembre1770, incorporé au régiment irlandais de Clare le 18 janvier 1771, il fit aux Indes les campagnes de 1771 et de 1772 et fut congédié le 17 juin 1775. Il se rengagea au dépôt des colonies le 17 juillet suivant, passa au régiment de la Guadeloupe (futur 109" d'infanterie) le 1er décembre 1778 et devint porte-drapeau le 23 octobre 1781, sous-aide-major le 14 juin 1782, lieutenant de chasseurs le 1er avril 1785 et capitaine le 16 septembre 1792. Blosse alla comme capitaine de grenadiers à l'avant-garde de l'armée des Côtes de Brest. Il était commandant temporaire d'Ancenis lorsque les représentants Merlin, Gillet et Cavaignac le nommèrent adjudant général chef de bataillon le 11 juillet 1793. Confirmé dans ce grade le 8 août, il sortit de Nantes, le 26, avec le général Canclaux et mit en fuite les rebelles. Le 5 septembre il défendit avec une bravoure, devenue bientôt proverbiale, le poste des Sorinières et fut légèrement blessé. Le 13, attaqué par les Vendéens au poste du village du Chêne, il les repoussa vigoureusement. Le 17 il prit part au combat de Vertou et fut promu, le 30, adjudant général chef de brigade. Le 6 octobre 1793 Blosse se conduisit en héros au combat de Tiffauges et reçut, le 16, des représentants le grade de général de brigade provisoire, en même temps que Marceau. Le lendemain 17 il fit des prodiges de valeur avec ses grenadiers à la bataille de Cholet. Après cette victoire il fut chargé, le 20 octobre, de désarmer la rive gauche jusqu'à Saint-Florent et remplit cette mission avec une grande humanité. Le 27 octobre, au funeste combat d'Entrammes, Blosse essaya vainement de rallier les troupes ; quoique frappé d'une balle à la tête, il voulut défendre avec quelques braves le pont de Château-Gontier et il y périt avec la plupart de ses compagnons. ». Canclaux disait de lui « qu’il valait à lui seul un bataillon », on comprend pourquoi.