MANÉ Diégo a écrit:Je m'appuie sur le dernier message de Nicolas-Denis Remÿ pour le commenter avant de développer le sujet.
REMY Nicolas-Denis a écrit:
Pour l'auteur (Hofschröer), les bataillons des 2 régiments de Nassau sont constituées de jeunes recrues et de quelques volontaires. Moins d'un tiers des troupes disposent d'une réelle expérience de guerre alors que la majeure partie des officiers sont des vétérans et les sous-officiers ont entre 4 et 5 ans d'expérience.
OK
Le 1er régiment, basé dans le Duché, est levé le 24 mars 1815. Les deux bataillons cadres sont augmentés d'un 3e btl de Landwehr et l'effectif est porté à 71 officiers et 2974 hommes, dont 1000 sont sans expérience.
Contradiction avec le paragraphe précédent qui donne moins d'un tiers de soldats expérimentés, alors qu'ici la proportion s'inverserait à moins d'un tiers d'inexpérimentés. Cela changerait tout !
Parmi les officiers de ce régiment, nombre sont d'anciens cavaliers du régiment de cavalerie de Nassau promus à des postes de rang supérieur. Dans le btl de Landwehr, à part les capitaines, qui sont d'anciens cavaliers vétérans, le reste sont tirés de volontaires et de réservistes sans aucune expérience.
OK, tout cela ne va pas dans le sens d'une troupe manoeuvrière.
Le 2e régiment est composé de 3 bataillons de réguliers avec 89 officiers et 2738 hommes (86 officiers et 2584 hommes le 31 mai)
La phrase semble signifier qu'il n'y aurait pas de bataillon de landwehr dans le 2e régiment mais trois bataillons "réguliers"... Or j'ai constamment lu partout la présence de ces landwehrs...
Le régiment d'Orange Nassau a lui 2 bataillons à 5 compagnies et ne dispose que de 39 officiers et 1427 hommes et d'une compagnie de volontaires de 3 officiers et 166 hommes
J'ai le détail début juin, plusieurs fois recoupé, un poil plus élevé, à 1581 hommes.
1er bataillon, LC van Dressel, 28 officiers et 865 soldats, total 893 hommes.
2e bataillon, Major Schleijer, 22 officiers et 666 soldats, total 688 hommes.
Sachant que l'effectif théorique d'une compagnie s'élève à 140 hommes, et celui du bataillon à 840 hommes, on constate que le 1er bataillon, formé plutôt est plus "gras".
Comme il y a trois officiers par compagnie, cela fait 18 pour les six compagnies, et donc au 2e bataillon 4 pour son état-major, le 1er bataillon comptant sans doute en sus l'état-major du régiment sous le colonel duc de Saxe-Weimar.
De ces éléments il ressort comme totalement illogique une composition à cinq compagnies, qui les monterait chacune très au-dessus de l'effectif théorique et laisserait quantité d'officiers sans emploi.
Cette composition bizarre à cinq compagnies... était aussi attribuée aux landwehrs par Johnson.
Je viens de regarder dans le Bowden (Armies at Waterloo) qui donne lui aussi les landwehrs à cinq compagnies (lequel a suivi l'autre, et qui donc a "suivi" le premier des deux ?)... idée dont je suis personnellement revenu lorsque j'ai constaté que le nombre d'officiers encadrant ces landwehrs était le même que dans les bataillons réguliers... ôtant dès lors l'hypothèse d'un manque de cadres qui aurait pu justifier la suppression d'une compagnie.
Autre argument allant dans le même sens, que j'ai trouvé dans le rapport du 3e bataillon du 2e de Nassau à Waterloo (donné dans Les Carnets de la Campagne n° 4 page 31). C'est le capitaine Rettberg, déjà cité, commandant "la 3e de flanqueurs (flanqueurs du 3e bataillon)" engagée à La Papelotte, qui nous dit : "En réponse à ma demande de renfort, le capitaine Frensdorf (commandant alors p.i. le bataillon) mit sous mes ordres les 10e, 11e, et 12e compagnies, auxquelles se joignit la compagnie de flanqueurs du 2e bataillon de notre régiment", ce qui tendrait à confirmer l'existence de 12 compagnies du centre au 2e régiment, indépendamment des compagnies d'élite nommément désignées. Tout cela est décidément bien militaire... Alors, à moins que l'on aie "perdu" la 9e compagnie, je ne vois pas pourquoi le bataillon de landwehr, au moins celui du 2e régiment, n'aurait que trois compagnies du centre au lieu de quatre.
Poursuivant mes investigations "comptables" dans les mêmes rapports je trouve, concernant toujours le 3e bataillon (landwehr) du 2e de Nassau, qu'au-début de la bataille, 4 cies sont en réserve. Donc probablement 4 cies du centre, mais aussi peut-être 3 cies du centre et la cie de grenadiers... car la cie de flanqueurs est envoyée à La Papelotte.
Ensuite donc les 10e, 11e et 12e cies la renforcent, ainsi que la 2e de flanqueurs... intervient alors la méprise avec les Prussiens... Rettberg se retire... puis se joint à leur avance, mais semble n'avoir plus que deux cies, la sienne et celle du capitaine Reichenau, car il a "semé" les autres et le prince de Saxe-Weimar (le commandant de la brigade) leur a ordonné de se joindre aux "deux compagnies du 3e bataillon restées dans leur position".
Ces deux compagnies pouvant alors être la 9e et la compagnie de grenadiers, cette dernière n'étant citée qu'en toute fin de bataille comme envoyée former le lien avec les Prussiens.
Bref, des réponses, encore des réponses, toujours des réponses, mais qui ne tranchent pas, malgré leur précision, le doute instillé par certains auteurs et surtout leurs suiveurs.
Dès lors et dans le doute raisonnable jusqu'à ce que quelqu'un, sources fiables à l'appui, vienne nous prouver le contraire, je vais me tenir à la version la plus logique en même temps que la plus "militaire", à savoir celle indiquée dans ses mémoires par le chef des troupes de Nassau, le général von Kruse, qui donne bien 6 compagnies dont deux d'élite à tous les bataillons des troupes du cru !
Je termine par une "note de couleurs", destinée à Jean-Baptiste dit Mortier, intrigué par les pompons de compagnies de ses Nassauviens miniature.
Compagnie de grenadiers : plumet rouge
1e compagnie : pompon jaune
2e compagnie : pompon blanc
3e compagnie : pompon bleu-ciel
4e compagnie : pompon noir
Compagnie de voltigeurs : plumet jaune à sommet vert * (1er régiment)
* plumet vert à sommet jaune au 2e régiment
Diégo Mané