Je suis pressenti par un internaute réalisant un travail touchant au "6e Chevau-légers lanciers en 1812", et partant me suis penché sur le parcours de cette belle unité. Je vous fais profiter, façon feuilleton (car il y a de la matière) des fruits de mes recherches et regrouperai ensuite le tout sous la forme d'un article illustré du même acabit que ceux concernant déjà les 1er et 3e de l'arme.
Mais auparavant je vous fais profiter de mes réponses (RDM) aux questions généralistes précédant le travail particulier au 6e Chevau-légers lanciers en 1812.
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1 - Questions d’ordre général :
Q. A quelle vitesse/fréquence se déplace-t-on en campagne ?
RDM : Voir les pages 18 à 23 au lien ci-dessous.
http://www.planete-napoleon.com/docs/ORGDIV2.pdf------------------
Q. Comment est gérée la correspondance (entre soldat et famille) durant une campagne ?
RDM. Eh bien le plus normalement possible. Les soldats remettent leur courrier à leur vaguemestre. Il est regroupé au niveau du bataillon/escadron puis du régiment, etc... et est acheminé par la Poste aux armées (chaque armée ayant un directeur des postes) jusqu'à pouvoir être remis à la poste civile qui l'amènera à bon port. A l'inverse les familles écrivent aux leurs aux armées en indiquant leur unité et la dernière localisation connue d'eux. L'armée se charge de faire suivre jusqu'aux destinataires... Si c'est possible, ce qui parfois ne fut pas le cas... 125 courriers furent tués par la guérilla pendant la guerre d'Espagne... et beaucoup devinrent gibiers de Cosaques entre 1812 et 1814...
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Q. Les officiers ne s’entretiennent-ils qu’entre eux ou discutent-ils aussi avec les sous-officiers/hommes du rang ?
RDM. Cela a traversé les siècles. La hiérarchie, sociale ou militaire, fait que l'on ne se mélange pas. Et les grades étant des "barrières" visibles et définies, les transgresser n'est pas chose aisée, surtout du bas vers le haut. Donc non, les officiers ne "s'entretiennent" pas avec leurs subalternes sous-officiers, qui eux-mêmes ne le font pas avec la troupe, sauf à perdre toute autorité. La "communication" militaire transite par les ordres qui descendent la voie hiérarchique. Cela n'empêche pas de rares contacts "bienveillants" du haut vers le bas, à condition que le subalterne ne confonde pas familiarité et décontraction, ce que le supérieur ne manquera pas de lui rappeler le cas échéant.
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Q. Comment a été géré le ravitaillement durant la campagne de Russie ?
RDM. Réponse sous la forme de lien avec mon article (inédit, désolé) sur le Ravitaillement...
Et celui sur l’attrition au lien ci-dessous :
http://www.planete-napoleon.com/docs/1812.Attrition.pdf------------------
2 - Questions concernant les Lanciers :
RDM. Voir les articles suivants sur Planète Napoléon :
Sur les lanciers 1812-1815 :
viewtopic.php?f=1&t=919Sur le 1er lanciers :
http://www.planete-napoleon.com/docs/1812.1erCLL.2.pdfSur le 1er lanciers :
http://www.planete-napoleon.com/docs/Dumanoir.pdfSur le 3e lanciers :
http://www.planete-napoleon.com/docs/1812.CLL.pdf (mais la page 6 traite du 6e lanciers)
Sur le 1er Dragons futur 1er lanciers :
http://www.planete-napoleon.com/docs/DragonsEspagne.pdf------------------
Q. Comment les chevaux sont-ils entretenus ? Y a-t-il des difficultés particulières ?
RDM. C'est normalement à chaque soldat de prendre soin de sa monture et de son équipement, armement, etc..., et s'il est compétent cela ne pose pas en soi de difficultés particulières.
Malheureusement cette "compétence" n'est pas innée, elle s'apprend, d'autant plus facilement que le soldat aura grandi dans un environnement favorable lui ayant permis de pratiquer le noble animal (paysans)... Et d'autant plus difficilement s'il n'en a jamais vu que de loin sans jamais monter (lot des citadins pauvres).
Après l'incompétence de son cavalier, et même avant, vient en tête des "difficultés particulières" pour les chevaux l'absence de nourriture convenable, voire de nourriture tout court, ce qui provoquera la mort de plus de 30.000 chevaux, tant de cavalerie que d'artillerie ou des équipages, dès les premières semaines de la campagne de Russie.
Dans le cas du 6e chevau-légers (lanciers), son encadrement, officiers et sous-officiers, est en principe composé de vétérans du ci-devant 29e Dragons de l'Armée d'Italie. En revanche sa troupe est composée de conscrits de 1811 qui auront eu peu de temps pour acquérir les compétences requises et de toutes façons n'auront pas la maturité suffisante pour sublimer les fatigues exceptionnelles de la campagne de Russie. Ces dernières ont eu raison des vétérans les plus endurcis, alors que dire des malheureux conscrits ?
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Q. Quelle est la position d’un officier (capitaine) durant une charge ?
RDM. Devant le centre de sa compagnie si elle est isolée.
Devant le centre de l'escadron (deux compagnies déployées) pour le plus ancien de ses deux capitaines.
Derrière le centre de l'escadron (deux compagnies déployées) pour le moins ancien de ses deux capitaines.
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Q. Quel a été le parcours/l’évolution/l’emploi du 6ème Lancier lors de la campagne de Russie ?
La réponse fait l’objet du travail intitulé «Sur les traces du 6e Chevau-légers lanciers en 1812».
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3 - Les batailles :
Q. Auriez-vous le détail des batailles de Smolensk, La Moskowa, Krasnoïe, Berezina, et éventuellement le rôle des lanciers au cours de celles-ci ?
RDM. Pour Smolensk vous avez désormais mon article éponyme (publié dans la Revue de l’Académie Napoléon).
Je vous redonne le lien avec son dossier illustration.
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... lustre.pdfEt celui avec un article complémentaire sur Valoutina-Gora.
http://www.planete-napoleon.com/docs/1812.Valoutina.pdf-----------
RDM. Pour la Moskowa il y a sept ou huit articles sur Planète Napoléon, voici le plus "générique" qui résume la bataille.
http://www.planete-napoleon.com/docs/1812.LaMoskowa.pdf-----------
RDM. Pour la Bérézina vous avez l'article sur la fin de la Division Partouneaux qui vous donnera déjà le "climax", et le cas échéant je vous développerai les circonstances générales des deux autres secteurs de cette "bataille".
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... uneaux.pdfJ'ajoute un article qui comporte bien des choses intéressantes pour votre démarche (notamment sur la Bérézina).
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... laisan.pdf-----------
RDM. Pour le 2d Krasnoë, je ne l'ai jamais traitée personnellement mais peux le faire. Je vous redis cependant que, fors la Moskowa, le 6e chevau-légers lanciers n'a participé à aucune des batailles que vous citez et donc vous les développer n'est peut-être pas utile pour votre travail. Vous me direz. En revanche le régiment a bien chargé au 1er Krasnoë le 14 août, et peut-être (le doute persiste) donné ses derniers coups de sabre en tant qu'unité constituée à Taroutino le 18 octobre 1812. Après, le combat cessera faute de soldats montés, et ce sera chacun pour soi.
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Q. Disposeriez vous de cartes concernant la campagne de Russie ?
Vous en avez plusieurs visibles dans les différents articles de Thierry Louchet.
http://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... mpagne.pdfhttp://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... eVilna.pdfhttp://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... Moscou.pdfhttp://www.planete-napoleon.com/docs/18 ... .II.TL.pdfLe dernier traite en détail des deux combats de Winkowo, 4 et 18 octobre.
Le 6e lanciers, bien qu'il n'y soit pas mentionné, y aurait participé si l’on prête foi à Martinien, mais j’en doute un peu et m’en explique dans mon article.
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Q. La description des batailles et de la vie en campagne est un exercice qui s’avère assez compliqué sans connaissances détaillées...
RDM. Je ne saurai donc trop vous conseiller de lire quelques mémorialistes tels que Marbot ou Combe. Pour ce dernier je viens de vérifier et vous pouvez le trouver sur Gallica en composant "Mémoires du colonel Combe".
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... texteImageCombe était sous-lieutenant au 8e chasseurs en 1812 et participa activement à la Moskowa et au second Winkovo (Taroutino) le 18 octobre. Il survit à la retraite et "passe" la Bérézina dans des circonstances probablement voisines de celles vécues par les officiers survivants du 6e chevau-légers lanciers.
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À suivre...
Diégo Mané