Juste une petit rappel-anniversaire.
Nous sommes le 18 août 2012 et, voici tout juste 200 ans se livrait la (première) bataille de Polotsk.
Hier Oudinot avait continué à reculer à deux contre un (c'est lui qui avait "deux"), avant de faire en sorte de se faire blesser (ou abattre pour le compte, ce qui aurait fort bien pu arriver !) afin de passer le commandement à Gouvion-Saint-Cyr de manière "honorable" (voir les messages plus haut).
Par suite de quoi, dans la nuit, tout à changé. L'armée ayant retrouvé un chef à retrouvé son moral... Mais épuisée tout-de-même par toutes les fatigues inutiles endurées, elle n'est susceptible, selon ses généraux (c'est la version "officielle"), que d'un effort limité à la fin de journée du 18, et donc à l'heure ou j'écris (13 h 30) les deux camps sont dans l'expectative.
Les Russes se reposent, en attendant que les Français s'en aillent. Les Français se reposent, en attendant la fin d'après-midi pour attaquer. Enfin, quand je dis "les Français", il s'agit en l'occurrence davantage des Bavarois, qui brûlent d'en découdre pour se venger des pertes cruelles enregistrées jusqu'alors sans même tirer un coup de fusil... car les Français, eux, sont encore mal "remis" de la période Oudinot qui s'est achevée juste hier !
Toujours à l'heure où j'écris, le mérite principal de son remplaçant, outre le fait d'avoir changé le plan de retraite de son prédécesseur en plan d'attaque, est d'avoir su donner le change aux Russes qui n'ont rien vu venir. Cela aussi c'est de l'art... de la guerre !
Autrement, le parallèle avec Smolensk, dont c'est aussi l'anniversaire, est le fait que l'attaquant, en l'occurrence Napoléon, quelles qu'en soient les raisons "officielles", et cela vaut aussi pour Gouvion-Saint-Cyr, en déclenchant son attaque à 17 h 00, était sûr de deux choses : s'il gagnait il n'aurait pas le temps d'exploiter sa victoire avant la nuit, mais s'il perdait son adversaire serait dans le même cas.
Du perdant-perdant donc, mais facile à faire passer pour du gagnant-gagnant. Wittgenstein, à un contre deux je le rappelle, n'y perdit pas trop, car il n'y avait de honte à avoir en la circonstance. Gouvion-Saint-Cyr, qui profita de la différence abyssale qui le séparait d'Oudinot comme général, y gagna un bâton de maréchal mérité depuis les guerres de la République, qu'il plut aussi à Napoléon de lui octroyer alors afin de donner à la victoire de Polotsk une plus value "médiatique" surfaite, mais dont il avait cruellement besoin.
A l'autre bout de l'échiquier il fit en sorte que le cabinet de Wien distingue de même le prince de Schwarzenberg, pour "sa" victoire de Gorodeczna (en fait celle des Saxons de Reynier malgré les Autrichiens). A ceux qui trouveraient ces nominations "pour la galerie" un peu "puériles", je rappellerai que bientôt, très bientôt, en septembre, le général prince Kutusov sera nommé Feldmaréchal de Russie après la perte et destruction de Moscou, la capitale de son pays, corollaire de sa défaite de Borodino par suite de la destruction par sa faute de la moitié de son armée !
Mais je m'éloigne trop de Polotsk, même si à deux cents ans de distance cela paraît fort près, et je rappelle à tous les intéressés par cette bataille l'excellent article de Thierry Legrand que vous pouvez lire ou relire ici :
http://www.planete-napoleon.com/docs/Ca ... tie_II.pdfDiégo Mané