Le 13 avril 1813, en Espagne, entre Valence et Alicante, se déroula la deuxième bataille de Castalla.
Le 21 juillet 1812 une première occurrence locale avait vu 3.000 Français appliquer à plus de 10.000 Espagnols une vaccination de rappel, avec déroute à la clé, leur expliquant une fois de plus qu'ils ne devaient pas s'attaquer seuls aux troupes impériales.
Neuf mois plus tard les Ibériques reviennent donc, mais accompagnés des "Anglo-Siciliens" de Murray.
Ce dernier assurait l'intérim de Bentinck, plus compétent mais retenu à Palerme par l'inacceptable prétention du Roi des Deux Siciles (j'en perds une me reste l'autre, la vraie, lîle que Murat n'a jamais pu prendre) de vouloir reprendre le pouvoir à ses "protecteurs" anglais qui se l'étaient arrogé.
Du coup, malgré une écrasante supériorité numérique, les Alliés tergiversent et temporisent "à qui pire pire" (oui "à qui mieux mieux" m'a paru inapproprié). A telle enseigne que Suchet, qui commande les Français du secteur, prend l'initiative, bouscule fort une division espagnole à Yecla le 10 avril, en pousse une autre à Villena le 11, avant l'intervention trop tardive de l'avant-garde anglo-sicilienne.
Le 12 à Biar, c'est le tour de cette dernière, qui sera plus difficile à chasser de sa belle position où le renfort de son chef l'aurait rendue inexpugnable... Mais Murray ne vint pas et Adam recula jusqu'à la position principale de Castalla, où se trouvaient réunis plus de 18.000 hommes retranchés derrière des ouvrages de campagne, dans l'expectative de ce qu'allaient faire les 12.000 Français de Suchet.
Le maréchal jugeant la droite ennemie inabordable derrière ses fortifications, en outre juchées sur des hauteurs d'accès difficile, décida de tâter le terrain sur sa droite à lui, tout en donnant à penser à l'ennemi en envoyant sa cavalerie menacer le flanc droit de Murray... avec le résultat de "scotcher" de ce côté les meilleures troupes de l'Anglais, terrorisé à l'idée d'être coupé d'Alicante et surtout des vaisseaux britanniques qui s'y trouvaient... pour le rembarquer en cas de malheur... (improbable !).
Bien que Murray ait ordonné à sa gauche une fausse manoeuvre qui, si elle avait été exécutée, lui aurait coûté la perte de la bataille, et trois fois donné l'ordre de repli qui aurait obtenu le même résultat, soit un rembarquement piteux, la désobéissance inspirée du général Whittingham, qui commandait les "bons" * Espagnols de la "Division Mallorquina", permit de les amener in-extrémis au bon endroit au bon moment et d'arrêter l'extrême droite des Français, pourtant composée de Voltigeurs Réunis.
* Car nourris, habillés, soldés, entraînés et commandés par les Anglais.
Entre-temps l'attaque principale (quoique modeste) menée par le 121e de Ligne eut la malchance de tomber sur la seule unité britannique de toute la ligne de bataille, soit le II/27th Inniskilling, et fut donc repoussée avec pertes comme d'habitude dans de telles circonstances. Le maréchal n'insista pas, qui avait obtenu son but d'arrêter l'offensive qui allait l'accabler... Mais fit mine du contraire, en poussant de fausses attaques qui convainquirent son adversaire de s'abstenir jusqu'à trop tard...
Une fois sa cavalerie rappelée et le gros de sa troupe au-delà du défilé de Biar, la timide poursuite enfin déclenchée par les Britanniques n'était plus en mesure de l'inquiéter. Fin de la bataille.
Au KRAC nous avons fait honneur au bicentenaire et mis en oeuvre le samedi 13 avril heure pour heure (c'est encore plus fort que jour pour jour) ce combat oublié du plus grand nombre. Comme d'habitude j'ai retravaillé (oui car déjà travaillés avant) les Ordres de Bataille que j'ai ainsi améliorés de moult détails qui n'apparaissent qu'au fil des recherches poussées rendues nécessaires par le jeu.
Je vais d'ailleurs vous faire profiter de nos échanges relatifs avec Bruno Masson, comme j'ai déjà fait pour "Le pont de la rivière Coa" s'il vous en souvient, car cela avait donné lieu à des progrès utiles.
A suivre donc...
Diégo Mané