par MANÉ Diégo sur 17 Sep 2013, 20:43
Pas "réceptif" à certaines couleurs, dont le vert, je n'aurai jamais cru venir à en parler ici... mais quand c'est demandé par des amis...
Alors il se trouve que je dispose de l'"aide mémoire à l'usage des officiers d'artillerie", 3e édition, celle de 1856. L'Empire donc, mais le second, celui de "Napoléon le petit" me direz-vous. Certes, réponds-je, mais lorsqu'il s'agit de règlements militaires, leur longévité permet de les considérer quand même pendant très longtemps, et je pense que c'est le cas dans celui qui nous occupe !
Enfin, quand je dis "vert", force est de constater que si l'on utilise dans cet ouvrage le terme "olive", comme allant de soi, on parle surtout d'"OCRE JAUNE", et ce n'est pas moi qui ai choisi de différencier les caractères. Je m'en vais d'ailleurs vous copier quelques extraits du chapitre PEINTURE (pp 124-126).
Matières premières, composition et préparation.
Les proportions sont données pour fournir 100 parties en poids, de matière ou de peinture préparée.
HUILE DE LIN. - Elle doit être pure de tout mélange, très claire, et récemment fabriquée. Elle s'emploie généralement à l'état d'huile cuite.
OCRE JAUNE. - Elle est meilleure en pain qu'en poudre, celle-ci contenant du blanc d'Espagne qui lui ôte de ses qualités, ou du sable fin qui, résistant à l'action de la molette, empêche de broyer l'ocre suffisamment. L'ocre se détériore à l'air en vieillissant.
NOIR DE FUMÉE. - Préférer le noir volatilisé à l'état de poussière impalpable. - A défaut, employer du noir ordinaire, qu'on calcine sur une plaque de tôle.
Les autres matières premières ne donnent lieu à aucune observation.
Suivent des précisions sur l'HUILE CUITE, le DESSICATIF, le MASTIC, les PEINTURES EN PATÉ.
Pour lesdites PEINTURES EN PATÉ, un tableau est donné qui indique des chiffres que vous comprendrez peut-être (moi j'ai du mal), mais il doit s'agir de proportions respectives des produits composants, soit dans l'ordre Huile cuite, Ocre jaune, Noir de fumée, Dessicatif, Essence pour nettoyer la pierre (?).
Olive.............. 41,50 ..... 68,00 ....... 2,00 ....... 6,50 ...... 0,50
Noir............... 85,00 ..... " ....... 29,00 ....... 10,00 ...... 0,50
Il est ensuite parlé des PEINTURES DÉLAYÉES, qui se font avec 50 de pâté et environ 50 d'huile cuite, qui sont utilisées "en campagne, où l'on a besoin d'aller vite..."
Un tableau traite de l'Application de la peinture délayée, et nous apprend que pour un affut de campagne il faut 4,50 kil. d'Olive, 0,35 kil. de Noire et 0,15 kil. au minium.
On met deux couches de peinture olive sur le bois ; une couche olive et une couche noire sur le fer.
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"Si l'on est obligé d'employer des bois verts, ne les peindre que quelque temps après leur mise en oeuvre"... nous explique pourquoi certaines batteries ne sont pas (encore) peintes !
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"Les objets à repeindre sont d'abord lavés avec soin. On enlève ensuite, avec des couteaux ou des racloirs, ... autant que possible, toute l'ancienne peinture, afin de mettre le bois et le fer à nu...
Si l'on ne peut mettre les voitures à l'abri, ne peindre que par un beau temps et quand le bois est parfaitement sec."
Ces passages uniquement pour donner à réfléchir avant de repeindre des matériels neufs déjà peints !
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Voilà un modeste tas de pierres apporté à l'édifice "peinture", en espérant ne pas être "hors-sujet".
Diégo Mané