par MANÉ Diégo sur 18 Juin 2015, 10:13
Donc il est bien midi passé, heure officielle, et donc notre ami François Chambon doit être entrain de prononcer l'allocution ci-dessous, qu'avec son autorisation il m'a paru encore à propos de vous faire partager. Dont'acte :
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Diégo, voici ma bien humble prose que je vais lire à midi en portant un toast en ce jour de commémoration. Je tenais à te le faire partager.
Je t'embrasse,
François
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18 juin 2015
Dans le jardin de l’Histoire, il y a des pierres de Mémoire qui parsèment l’aventure humaine. Il y a 200 ans dans les plaines brabançonnes s’évanouissait le rêve d’un homme qui mettait fin ainsi aux souffrances de tant d’autres…
La fin d’une épopée dont l’écho est encore bien présent autour de nous :
Arcole, les Pyramides, Marengo, Austerlitz, Iena, Friedland, Wagram, La Moscowa mais surtout le Code Civil, les préfectures, les lycées ou encore le Louvre et la Comédie Française…
C’est toute l’ambigüité de l’homme : Ombre et Lumière
Le 18 jui 1815 sonna comme un coup de Tonnerre !
La fin d’un Empire, d’un rêve…
L’aigle s’est envolé pour bâtir sa légende
Dans le jardin de l’histoire il y a des pierres de souffrance…
Victor Hugo le savait bien lorsque, exilé en Belgique, il écrivit "Les Misérables" sur les terres même de cette tragédie.
« Le champ de Waterloo aujourd'hui a le calme qui appartient à la terre, support impassible de l'homme, et il ressemble à toutes les plaines.
La nuit pourtant une espèce de brume visionnaire s'en dégage, et si quelque voyageur s'y promène, s'il regarde, s'il écoute, s'il rêve comme Virgile devant les funestes plaines de Philippes, l'hallucination de la catastrophe le saisit. L'effrayant 18 juin revit; la fausse colline-monument s'efface, ce lion quelconque se dissipe, le champ de bataille reprend sa réalité; des lignes d'infanterie ondulent dans la plaine, des galops furieux traversent l'horizon! le songeur effaré voit l'éclair des sabres, l'étincelle des bayonnettes, le flamboiement des bombes, l'entre-croisement monstrueux des tonnerres; il entend, comme un râle au fond d'une tombe, la clameur vague de la bataille fantôme; ces ombres, ce sont les grenadiers; ces lueurs, ce sont les cuirassiers; ce squelette, c'est Napoléon; ce squelette, c'est Wellington; tout cela n'est plus et se heurte et combat encore; et les ravins s'empourprent, et les arbres frissonnent, et il y a de la furie jusque dans les nuées, et, dans les ténèbres, toutes ces hauteurs farouches, Mont-Saint-Jean, Hougomont, Frischemont, Papelotte, Plancenoit, apparaissent confusément couronnées de tourbillons de spectres s'exterminant. »
Levons nos verres à la mémoire des 40 000 victimes de ce jour et aux milliers d’autres qui les ont précédés. N’oublions pas que nous devons construire tous ensemble cette Europe qui nous a tant déchirés…
Enfin, avec le sourire, pour ne pas laisser à nos meilleurs ennemis le soin de parader en cette journée, relevons la tête !
Mesdames, Messieurs,
VIVE L’EMPEREUR !!!